
Mardi 15 décembre, à Paris, les professionnels de la culture réunis place de la Bastille demandent la réouverture des salles. Injustice et inquiétude sont dans toutes les bouches.
« La culture, nourriture essentielle ». À la suite de l’appel lancé par les syndicats du monde de la culture, les professionnels du spectacle se sont réunis en nombre ce mardi 15 décembre à midi place de la Bastille à Paris. Ils dénoncent la prolongation de la fermeture des salles en raison de la lutte contre l’épidémie de Covid-19. Le Premier ministre Jean Castex a douché les derniers espoirs la semaine dernière : spectacles et projections ne reprendront pas avant le 7 janvier prochain au moins, au lieu du 15 décembre annoncé initialement.
Un sentiment d’injustice
Partout s’exprime un sentiment d’injustice. « Le gouvernement a décidé de rouvrir les lieux de culte et les commerces, alors que les salles restent fermées, s’insurge Kim.Lan, artiste et machiniste dans le théâtre. Pourtant les conditions sanitaires sont les mêmes ! Rouvrez les salles !» Pour beaucoup, la décision relève de l’absurdité. « C’est la politique du yo-yo, dénonce Florian Binet, musicien. Le gouvernement donne des directives du jour au lendemain, sans se soucier des professionnels qui ont besoin de s’organiser. Pour moi, c’est du mépris pour la Culture ! »
« Nous avons besoin d’un plan global pour la culture »
« Nous avons besoin d’un plan global pour la culture, martèle Patricia Kohler, de l’Union fédérale d’Intervention des Structures Culturelles (UFISC). Les petites structures associatives sont en train de mourir, alors qu’elles sont les premiers lieux culturels à disposition du public. » Malgré « l’année blanche », qui prolonge les droits au chômage des intermittents du spectacle jusqu’au 31 août prochain, les professionnels du secteur sont inquiets. « Les projets s’annulent, explique Roland, comédien. Répéter sans argent, sans public, sans perspective, cela ne mène à rien. »

Un référé-liberté est en préparation pour demander au Conseil d’État la réouverture des salles de spectacle et de cinéma. En attendant, la journée d’action se poursuit dans la soirée, avec l’organisation de fausses files d’attente devant les lieux culturels fermés.
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