Le coworking, solution contre le blurring

La porosité entre la vie professionnelle et la vie personnelle est de plus en plus importante. Elle l’est d’autant plus pour ceux qui travaillent seuls, chez eux. Cette porosité porte un nom : le blurring. Ses effets pervers peuvent cependant être limités grâce à des solutions comme le coworking.
70 000m², soit 10 terrains de football. C’est la surface totale des espaces de coworking en Ile-de-France selon une étude d’Arthur Loyd, réseau national de conseil en immobilier. Un chiffre qui a explosé ces dernières années. Ces espaces permettent à des entrepreneurs, freelances ou travailleurs indépendants de pouvoir louer un bureau et de partager des locaux professionnels avec d’autres personnes dans la même situation. Mais pour d’autres, il s’agit avant tout de pouvoir retrouver du lien social dans leur activité, alors qu’ils travaillaient seuls depuis longtemps.
« On a tendance à s’ennuyer, à perdre le lien avec la société lorsque l’on travaille chez soi », raconte Aude, une architecte louant un bureau dans un espace de coworking depuis plusieurs mois. « A la maison, dans le cadre personnel, on est plus tenté de ne pas travailler et de faire d’autres choses, utiles ou non. Et en décalant, l’on peut se retrouver à travailler de 18h à 2h. Pour la vie familiale ce n’est pas super pratique », déplore-t-elle.
Cultiver l’étanchéité entre la vie professionnelle et le reste
Il existe un terme pour qualifier l’expérience d’Aude : le blurring. Cet anglicisme signifie «flou», et représente une situation particulière, lorsque la vie professionnelle s’imbrique et prend le pas sur la vie privée. Rendu possible par les outils numériques, le travail à la maison peut entraîner un déséquilibre comme l’explosion du nombre d’heures travaillées ou les rythmes de sommeils perturbés. Pour la psychologue du travail Francine Emschwiller, il ne faut pas s’en inquiéter outre mesure : « Ce n’est pas ce qu’on appelle une pathologie. Le blurring n’est pas un problème, tant qu’il est contrôlé. »
Beaucoup se posent la question de la solitude des travailleurs à domiciles
La psychologue explique que tout dépend des personnes : « Nous avons besoin de manger et dormir à des heures relativement fixes, pour notre équilibre. Il faut aussi un certaine étanchéité, mais c’est avant tout de la discipline. Certains y arrivent mieux que d’autres. »
Lutte contre la solitude
Il est difficile de savoir combien de personnes décident de se lancer dans le coworking pour éviter le blurring, car aucun rapport n’existe sur le sujet. Mais selon Thomas, travaillant à Mozaik, une entreprise spécialisée dans ces espaces, ce ne sont pas des cas isolés : « Nous avons beaucoup de personnes qui viennent après avoir travaillé un ou deux ans chez eux. Ils viennent car ils s’ennuient et veulent voir des gens. C’est familial ici, tout le monde peut manger ensemble, on organise des chasses au trésor… ».
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Quelques espaces de coworking à Paris
Cependant, tout dans le coworking ne reste pas forcément bon à prendre. Francine Emschwiller incite les travailleurs à choisir des bureaux individuels mettant en avant les «impacts catastrophiques» des open-spaces. Quitte à perdre, un peu, la proximité sociale avec les autres, tant mise en avant dans le coworking.