Futur marché du travail, quelle cohabitation avec les robots ?

Futur marché du travail, quelle cohabitation avec les robots ?

12 décembre 2017 Robotisation, le faux-ami 0

Intelligence artificielle, voitures autonomes, robots de service… le progrès technologique fascine autant qu’il inquiète. Une tendance qui se vérifie à l’heure où, en Arabie Saoudite, un robot s’est vu donner une citoyenneté.

Science-fiction, roman ou même réalité, les robots font peur à l’humanité. Au début des années 30 déjà, l’économiste John Maynard Keynes se posait la question avec angoisse. Selon lui, une « nouvelle maladie : le chômage technologique », allait doucement remplacer les travailleurs par les machines. Si l’automatisation prend en effet de plus en plus de place, les humains sont toujours en très large majorité sur le marché du travail.

Quelles tâches pour les robots ?

Pour Jérémy Lamri, directeur et cofondateur du Lab RH, spécialisé dans les ressources humaines, il ne faut pas paniquer. « La robotisation supprime certes des emplois, mais elle en crée d’autres pour gérer les machines, explique-t-il. Mais pour que ces emplois fonctionnent de manière pertinente, les travailleurs doivent être capables d’effectuer des tâches de plus en plus complexe. »

L’homme poursuit en affirmant que « le développement de l’industrialisation et de l’automatisation a eu pour conséquence de transformer la demande en compétences dans notre société. Les machines prennent la main de tous les travaux routiniers simples, constitués de peu de paramètres, (exemple : visser un écrou sur un boulon), et de certaines tâches non routinières simples». Les tâches les plus complexes seraient donc laissées aux humains… Pour le moment.

Les robots responsables d’inégalités salariales 

« On ne sait pas ce que vont faire les machines dans le futur. On considérait que la conduite était quasi impossible à codifier. Des entreprises y arrivent aujourd’hui », déclare Grégory Verdugo, économiste spécialiste de l’emploi. 

Ce perfectionnement des machines entraîne une polarisation du marché du travail selon l’universitaire. D’un côté, il y aurait une augmentation des emplois hautement qualifiés, et de l’autre, la disparition des emplois intermédiaires. Cela entraine une hausse des inégalités salariales, qu’il illustre avec le dernier rapport de l’OCDE sur le sujet

Coopération humains – robots

Il ne faut pas pour autant rester dans une morosité sans espoir.  Jérémy Lamri prend l’exemple de Singapour où « le taux de robotisation est beaucoup plus élevé qu’en France, mais le chômage bien plus réduit (2,10% contre 10% en moyenne en France). La différence ? Le système éducatif bien plus performant», assure Jérémy Lamri.

Et pour faire progresser cette relation, la dernière génération de robots permettrait de faire cohabiter robots et humains sans concurrence. Les « cobots », qui travaillent en coopération avec un opérateur, permettent non seulement de sauver des emplois humains en améliorant la productivité de ces derniers, mais aussi d’améliorer les conditions de travail des employés. Ces robots peuvent notamment adopter la forme d’un exosquelette motorisé qui multiplie les capacités physiques d’un humain par dix.

Alice Abbat