Spleen du Métro

Il est 19h, ça sent mauvais dans le métro. L’odeur n’empêche pas les personnes courbaturées de s’assoupir.

Comme le métro est un train souterrain, ni le paysage parisien ni le soleil ne peuvent se manifester. La lumière blanche des lampes illumine l’intérieur du wagon mais à l’extérieur des fenêtres il fait obscur et lugubre. Cela laisse imaginer les rats et les bêtes innombrables qui y résident pour profiter de l’humidité et de la chaleur.

A l’intérieur du métro, chacun fait une activité différente. Une vieille dame aux cheveux blancs lit un journal du Figaro tandis qu’une autre fille blonde lit Eichmann à Jérusalem de Hannah Arendt. Elles ont eu la chance de trouver une place assise dans la ligne 7 à 19h. Les personnes qui ont manqué de chance doivent rester debout mais ils ne sont pas à bout de déception. Un grand homme robuste s’adonne à un jeu sur mobile. Un couple jouit du fait que tout le monde est très serré. Un autre couple est avec son enfant. Le mari porte un grand sac à dos sur l’épaule tandis que sa femme tient la poussette. Leur enfant dort tranquillement jusqu’au moment où le train amorce un virage en faisant vacarme. Dès qu’il ouvre ses yeux, il commence à faire une grimace puis se met à pleurer. Son cri aigu étourdit l’esprit de la foule.

Quand le silence est retrouvé, un musicien de métro entre avec son accordéon et commence à chanter ‘Bella Ciao’, un chant de révolte italien qui dit des paroles d’adieu aux amis engagés dans le combat mené par les partisans de la Seconde Guerre mondiale contre les troupes allemandes. La chanson morne retentit dans le métro mais s’assourdit bientôt accompagné par son bruit métallique. C’est un train mélancolique.

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