Le food-truck dauphinois, une nouvelle offre de restauration au service des étudiants

C’était un projet phare de l’Université Paris-Dauphine, proposer une nouvelle offre de restauration à ses étudiants. Réponse aux attentes de ces derniers, le food-truck Dauphinois a ouvert ses portes le 26 septembre 2017.

Dans l’arrière cours de l’Université du XVIème arrondissement, dix personnes, sac à la main ou dans le dos, font la queue pour tester leur nouveau food-truck. Ce dernier est une véritable concrétisation d’un projet porté depuis maintenant plusieurs années par Esprit Do, une fédération d’association dauphinoise représentant les étudiants. Après une série de négociations et de sensibilisation auprès du directeur du CROUS, l’association a obtenu l’installation d’un food truck.

« Le CROUS EXPRESS propose déjà un service de restauration rapide et mobile, mais dès l’heure de pointe, les étudiants y perdent plus de temps qu’au self lambda ! Le food truck leur permettra d’économiser du temps » se félicite Clément ROCHON, le président de l’association. En effet, les habitués du Food truck déclarent, pour un même créneau, gagner jusqu’à 30 minutes par rapport aux autres services de restauration. 30 minutes. Un gain de temps essentiel aux yeux de ces élèves, rendu possible grâce à ce nouveau service. Pour les non-initiés, le food-truck est la nouvelle mode parisienne. Largement inspiré de la street-food des Etats Unis, le concept propose un service de restauration « nomade » à emporter à bord d’un camion dit « truck ».                                                                   .

« Des retours positifs et encourageants »

Esseulé dans le jardin dauphinois, le food-truck dauphinois offre un cadre visuellement plus réjouissant que la restauration intérieure. Les tables disponibles sont denrées rares, mais les clients ont toujours la possibilité de manger sur la pelouse. Les étudiants et le personnel de l’Université y voient une occasion de sortir de la fac et de changer d’ambiance. « Le food truck permet de manger sur le pouce, sans devoir subir les brouhahas incessants de l’intérieur » souligne Sarah, une étudiante de l’Université. Mais le tableau semble un peu terni. « Sans subir de bruit tu-dis ? » lui-lance son amie «Ca ne t’agace pas toi cet arrière son incessant ? » C’est vrai. Ce bruit est tellement présent qu’il a fini par se fondre dans la masse, jusqu’au point de nous bercer. Mais dès qu’on y prête attention, la berceuse se transforme en véritable hurlement. La cause de ce bruit parasite ? Une route très encombrée, à quelques mètres du food-truck. Sarah plisse les yeux dans l’espoir de trouver de quoi rétorquer, mais cela reste sans effet. « Au moins, ils sont accueillants» finit-elle par s’esclaffer en dernier recours.
Ils ? Les gérants du Food Truck, deux vétérans de la cuisine. « Tous les retours d’étudiants, enseignants ou administratifs de dauphine sont très positifs et encourageants » affirment-t-ils. Le rôle de leur camion dans le bien-être des étudiants ? «Sortir du burger exclusif et fournir un choix de nourriture plus diversifié et plus qualitatif, avec un ticket moyen de 6 euros ». La carte est en effet bien élaborée, d’autant plus que les menus sont susceptibles d’évoluer selon les saisons et l’inspiration des cuisiniers. On peut ainsi lire sur la carte, écris à la craie, « hot dog », « risottos » ou encore « fajitas ». Plusieurs sortes de burger sont proposées, y compris une formule végan. Les étudiants s’accordent unanimement pour dire que la qualité est bien meilleure que dans le CROUS EXPRESS. Au food truck, les derniers arrivants ne sont pas condamnés à repartir avec un burger froid. Là-bas, la cuisine se fait par commande, et une fois servi, le hamburger doré donne envie !

« 4 euros de plus qu’au CROUS EXPRESS »

Les prix vont de 2,5 à 8 euros pour le menu complet (burger+frites+boisson), ce qui respecte les budgets souvent limités des étudiants. « Mais 8 euros, c’est toujours 4 euros de plus qu’au CROUSS EXPRESS» se plaint Amine, un autre étudiant. Ce dernier explique ne pas vouloir retenter l’expérience du food-truck, qui est selon lui « un crous plus cher et où il fait froid ». De plus, autre point négatif souligné par les étudiants, les horaires : ouverture à 11h20 et fermeture à 14h15, soit quasiment les mêmes que le CROUS EXPRESS. Les étudiants ne peuvent pas toujours trouver un créneau de libre le midi, et les portes du camion leur sont fermées pour le reste de la journée.                                

                                    

Le burger américano à six euros

                                                                  

Ainsi, tout ne semble pas si rose pour le food-truck dauphinois. L’effet « boom » du début a joué un rôle très important, mais ce dernier entame une période particulièrement difficile : l’hiver. Il semble difficile de convaincre des étudiants de délaisser la température ambiante de l’Université pour aller manger sous la pluie ou sous la neige. La distorsion entre le confort proposé par l’établissement Paris-Dauphine et celui du camion se voit comme un réel fossé.
En  effet,  sur place, le vent joue avec les étudiants, ou plutôt les agace, mugit, siffle et emporte les sacs en papier. Ces caprices de la météo conditionnent la venue ou non des étudiants, et les gérants confessent subir une perte de clientèle. Si lors du lancement du camion, ils faisaient en moyenne 100 couverts par jour, avec une pointe à 170, depuis octobre le rythme s’est effondré : une quarantaine de personne vienne faire la queue. Au vu de ce « cataclysme », l’Université a autorisé les gérants du camion à ouvrir leur porte au non-membre de la fac.

« Une action concrète pour le bien-être des étudiants »

Le coup de com’ de Dauphine n’a peut-être pas été suffisant sur le long terme. Néanmoins, beaucoup d’étudiants se disent ravis de cette nouveauté. « On reproche souvent aux associations de passer leur temps à « peindre la girafe », or là, on a une action concrète de Esprit Do pour le bien-être des étudiants ! » affirme Salomé. « La majorité des étudiants recherchent du changement dans leurs habitudes, plus que le confort ou une nourriture low cost» poursuit-elle. D’autant plus que le confort est en cours d’amélioration : pour faire face aux intempéries de la météo, une nouvelle bâche grise a été installée au-dessus des tables pour permettre de manger dans les meilleures conditions. De quoi réattirer la clientèle.

La faible fréquentation actuelle fait que la direction du CROUS reste assez prudente, mais des nouveautés devraient arriver dès que le Printemps pointera le bout de son nez. Tout laisse à penser, qu’à la prochaine saison, le food -truck se transformera en condition sine qua non au bien-être complet des étudiants !

Même le personnel de sécurité n’y résiste pas !

 

BAYET Marine

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