La plupart des magasins ferment leurs portes aux alentours de 21h. Mais il en existent qui veillent tard dans la nuit au plus grand plaisir des consommateurs. Plongeons dans un magasin qui échappe au temps : Monoprix à Saint-Michel.
« Nous sommes là pour les clients » nous dit Eric, responsable de rayons chez Monoprix au 24 Boulevard Saint-Michel. Ce Monoprix ouvre ses portes à 8h30 et ne les ferment qu’à minuit et ce toute la semaine excepté le dimanche.Il a la particularité de fermer à minuit, chose peu commune quand on sait que la grande majorité des magasins ferment aux alentours de 21h.
Il est 21h30, l’heure d’entrer dans ce Monoprix et de vivre, d’être en immersion dans ce magasin, le seul encore ouvert dans le quartier. Malgré l’heure, le magasin n’est pas totalement vide comme on pourrait le croire. Cela se voit ne serait ce qu’à l’entrée ou une dizaine de client mangent dans l’espace dédié. Une petite dizaine de tables et chaises en bois, toutes simples, sans design particulier accompagnées d’un long comptoir installé le long de la façade du magasin. Il est aussi mis à disposions des clients deux micro-ondes noirs pour faire chauffer les plats fraîchement achetés au Daily Monop (c’est endroit correspond à la boulangerie de Monoprix)
(photo prise après, des clients étaient gênés d’être pris en photo)
En continuant dans l’axe de la porte d’entrée, il y a un long comptoir où 5 caisses sont dédiées aux client achetant les articles de la « boulangerie ». A savoir des sandwichs, des boissons, des fruits à l’unités, des dessert, … En poursuivant le chemin, un Escalator nous emmène au premier étage qui est consacré aux vêtements mais aussi à la papeterie et ustensiles de cuisines. Ou alors passer outre et suivre les stands de cosmétiques. Toutes ces couleurs de rouge à lèvres, de maquillages interpellent. Heureusement que je suis un garçon car autrement je m’y serai arrêté et n’aurai pas continuer le reportage. Un autre Escalator se présente pour cette fois-ci descendre au sous-sol qui représente la plus grande partie du magasin puisqu’il s’agit de l’alimentation.L’escalator nous descend aux rayons alcool ou plutôt à la cave à vin du magasin.
En commençant par le vin où les bouteilles sont rangées par type de vin (rouge, blanc et rosé) puis dans classées par lieu de production. Nous retrouvons donc des affiches avec marqué « vin de Bordeaux », « vin de Bourgogne », « vin d’Alsace » et ce pour toutes les régions où l’on y produit du vin. Cela constitue un véritable plaisir pour les yeux à condition d’être un amateur de vin. Plus loin se trouve les autres alcool faisant un véritable arc-en-ciel de bouteilles. Le blanc du rhum se mélange au marrons des différents whisky, les packaging des bouteilles sont faits de tel sorte que les bouteilles se voient, brillent sous la lumière. En continuant, on arrive aux caisses « express » ou aussi appelées « caisses automatiques ». L’endroit peut se comparer au désert, aucun client en vue. Seulement la présence du caissier reconnaissable avec son haut gris ou figure en rouge le nom de magasin. C’est lui qui en est responsable et il s’occupe en regardant et marchant le long des caisses dans l’attente de clients. Environ 20 mètres plus loin se trouvent le bureau des responsables de caisses et les 4 caisses principales toutes occupées. S’il y a bien quelques clients, il n’y a pas foule non plus. D’ailleurs, les 3 caisses « paniers » qui sont dédiées aux clients qui n’ont pas de cadis sont fermées.
Les caissiers ont l’air d’être tous étudiants, un responsable confirme mon hypothèse et m’autorise à aller parler avec l’un d’entre eux.
« Bonsoir, je m’appel Alessandro, j’ai 18 ans, je suis en terminal bac pro et j’habite Paris. Alors je suis caissier mais je ne fais pas que de la caisse : je peux ranger, aller en livraison, faire les paniers ou même aider en rayons.
Quels sont les avantages de travailler le soir ?
En tant qu’étudiant c’est plus simple de trouver un job si c’est le soir. Ce sont des horaires contraignantes pour les adultes qui ont une vie de famille alors que nous la journée on est en cours donc c’est plus facile le soir. Ensuite il y a un aspect financier : les heures du soir sont majorées donc ça augmente mon argent de poche à la fin mois (rires) »
Il n’est pas impossible que tous aient des situations similaires.
Mon entretien fini, une étrange musique retentit dans l’ensemble du magasin et s’arrête pour laisser place à une annonce : « chère client, suite à un arrêté préfectoral la vente d’alcool est strictement interdite après 22h30. Nous prions nos derniers clients munis de boissons alcoolisés de se diriger dès à présent vers les lignes de caisses. En vous souhaitant une agréable soirée. » La vente d’alcool est donc soumise à un règlement particulier. Le résultat ne s fait pas attendre, moins d’une minute après un groupe de jeune composé de trois garçons et deux filles arrivent en caisse alcool à la main. Et ils ont l’air de se préparer à une importante soirée : une bouteille de poliakov, une bouteille de Jack Daniels et deux packs de 12 bières heinekein ainsi que deux litres de Coca-cola pour un total de 49, 57 euros. Ils sont pressés mais je réussi a leur glisser une question : « Vous étiez au courant que l’alcool ne se vendait plus après de 22h30 ? Pas du tout c’est la première fois que je vois ça » me répond un des trois garçons qui d’ailleurs est le seul à ne pas porter de courses. Au vue de leur expression quand je leur ai posé la question, aucun des 5 ne devaient connaître l’existence de cet arrêté préfectoral (http://www.toupie.org/Dictionnaire/Arrete.htm), pourtant, nul n’est censé ignorer la loi.
Un responsable m’accorde une dizaines de minutes, par chance, ce responsable s’occupe des rayons et pourra peut-être nous en dire davantage.
Eric est chef responsable des rayons, il s’assure que les rayons ne soient pas vides, ils passent les commandes, s’occupe de la mise en rayon et l’a coordonne.
« Le magasin se situe dans un endroit très touristique et très fréquenté ce qui attire énormément de monde. C’est aussi un quartier très fêtard et la proximité avec la seine rend tout ceci dangereux. C’est pourquoi il est interdit de vendre de l’alcool après 22h30 mais ceci est aussi valable pour les épiceries du quartier.
Les clients comprennent-ils cette décision ?
Beaucoup essaye quand même d’en acheter ou alors les touristes font semblant de ne pas comprendre alors que l’annonce est aussi passée en anglais. A côté de cela, il y a des personnes qui comprennent et soutiennent cette décisions. Ce sont surtout les riverains. »
Il est 23h passé, la fin de soirée approche tout doucement et le nombre de clients ne cessent de diminuer. Le silence envahit le magasin car même la petite musique de fond a été coupé, signe que la fermeture approche. Il ne reste que 3 caissiers au total et un seule responsable. Ce Monoprix a donc trouvé la formule pour satisfaire tout le monde : recruter des étudiants pour travailler le soir leur permettant d’ouvrir pour les riverains qui en sont très content.
Kazmarek Alexandre
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