La Ruche-Dauphine a été créé le 29 septembre 2016. Elle a pour but de de réduire les intermédiaires entre producteurs et acheteurs. Tous les quinze jours une vente de produits locaux est proposée au sein même de Dauphine par des étudiants.

Emilie et Louis s’affairent, ce soir ils ne sont que deux. La Ruche-Dauphine est gérée par quatre étudiants du Master 206 Distribution et Relation client. En cette soirée sombre d’hiver, les locaux de l’entreprise, entièrement vitrés attirent tous les regards dans la cour de l’université. Dans cette petite salle ronde, le sol est fait de parquet et des tables sont disposées en cercle. Dessus se trouvent des sachets remplis de fruits, en dessous, posées à même le sol des cagettes en bois sont remplies de choux, de potirons et de poireaux.

D’habitude les quatre étudiants sont présents mais le travail pour la fac s’accumulant ils ont décidé de tourner par groupe de deux. C’est la première fois qu’ils s’organisent comme cela. Ils courent partout, Louis a les cheveux en bataille et Emilie joue avec sa mèche brune et bouclée. Ils essayent de réunir les commandes qu’ils n’ont pas eu le temps de préparer mais les premiers clients entrent déjà. Une étudiante se présente, elle a un bel accent germanique, « peut-on acheter des produits même si l’on n’a pas commandé ? ». Emilie lui explique que ce n’est pas possible. La Ruche fonctionne uniquement par commande. Tous les 15 jours sur le site de l’entreprise sont mis les produits proposés par les producteurs partenaires de La Ruche-Dauphine. Les clients passent leur commande et viennent la récupérer le jeudi suivant à partir de 17h.

Les clientes suivantes sont deux employées de l’Université. Le temps que leurs commandes soient prêtes les étudiants discutent un peu avec elles. L’une des deux dames passait auparavant par l’AMAP (Association pour la Maintien d’une Agriculture Paysanne) mais est maintenant une habituée de La Ruche. « J’aime beaucoup le projet mais je n’achèterais pas les produits de La Ruche si je n’avais pas ma voiture. Sinon c’est impossible pour ramener les courses jusque chez moi. ». La majorité des clients venant retirer les commandes sont des employés de l’université ou des habitants du quartier.

La Ruche dauphinoise a du mal à capter la clientèle étudiante.

« L’administration ne nous laisse pas faire beaucoup de publicité. Nous ne sommes pas comme les autres associations étudiantes, notre statut dérange car nous faisons du profit. Mais notre bénéfice n’est pas dingue, on a juste assez pour se payer un verre en fin d’année. ». Les étudiants de l’université ne connaissent donc pas beaucoup La Ruche faute de communication autour du projet. Une des rares cliente étudiante souligne le fait que les prix sont élevés pour un budget étudiant même si « les produits sont de très bonne qualité. ».

Louis et Emilie ne se découragent pas pour autant. La Ruche-Dauphine a à peine deux ans, « Il faut du temps pour que tout le monde nous connaisse et que les étudiants y soient sensibilisés. C’est un de nos projets de faire connaître La Ruche aux dauphinois. On s’est scindé en deux cette année avec un pôle communication et un pôle producteur dans ce but. ».

Le lien aux producteurs est fondamental. 

La Ruche dauphinoise est une petite Ruche elle ne peut pas se permettre de perdre un fournisseur. Jusqu’à cette année les gérants de La Ruche s’était uniquement centrés sur cet axe. Mais les nouveaux étudiants du master 206 souhaitent être plus connus auprès du public étudiant. Ils ont pour projet d’utiliser les réseaux sociaux d’une part en postant plus de messages sur le groupe Facebook de l’université mais aussi en mettant à jour le site de La Ruche dauphinoise.

Ce soir les deux étudiants ont 27 commandes, au bout d’une heure ils ont déjà servi plus de la moitié des clients (dont seulement deux étudiants). Ils resteront là jusqu’à plus de 19h à servir, prendre note des attentes des clients et essayer de différencier potimarron et potiron.

Bertille Lefort