L’association Dauphine Discussion Débat reçoit Jean-Michel Blanquer le 21 novembre 2017 à l’Université Paris-Dauphine pour un débat autour de l’éducation. Cet événement avec le ministre de l’Éducation Nationale nécessite une certaine préparation pour les étudiants de cette association d’organisation de débats.
15 heures 30 : le compte à rebours est lancé. Quelques membres de l’association se retrouvent à ce qu’ils appellent le « local ». Les murs de cette petite pièce sont tapissés d’affiches des débats organisés par l’association, de photographies des membres enjoués, de cartes postales du bout du monde ou encore de stickers à l’effigie de personnalités politiques. Parmi les chaises, les canapés ou encore un réfrigérateur, deux garçons tentent d’extirper une grande mallette noire. Sortie du « local », ils la font rouler jusqu’à l’ascenseur, qui n’est qu’à quelques enjambées, pour rejoindre l’étage supérieur. C’est ici, dans le grand amphithéâtre pouvant accueillir 800 personnes que le débat se tiendra. Les autres étudiants rejoignent leurs camarades par les escaliers. Arrivés à cette salle Edgar Faure, d’autres jeunes universitaires travaillent de manière dispersée sur les tables et les chaises de couleur. Les associatifs se dispersent eux en deux groupes. Le premier se charge de dégager le devant de la scène. Les rangées de tables et de chaises sont enlevées sous la coupe de César : « Il faut mettre les tables par quatre ! » Cet actif, appelé ainsi pour son arrivée l’année dernière au sein de l’association, s’exprime haut et fort pour dépasser le bruit des tables frottant le sol. Sur scène, une structure métallique est dépliée. Tout en hauteur, des panneaux formant un fond « Dauphine Débat » sont clipsés à la structure.

L’amphithéâtre Edgar Faure en pleine préparation du débat
A cet instant, une nouvelle voix se fait entendre pour surplomber le brouhaha de blagues, de scotch qui se déroule et de toux hivernales. Simon, vice-président de l’association, par son statut de membre du bureau, réclame une mise en place plus rapide. Elliot, nouveau dans l’association, appelé de ce fait « newbee », enjambe les grandes marches pour monter plus en hauteur dans l’amphithéâtre. Il hausse la voix pour que ceux rester sur scène déplacent la structure. Il faut la tenir au niveau des liens pour ne pas tout faire vaciller. César place les sièges rouges et les cubes blancs devant pour y disposer ensuite les quatre bouteilles d’eau. Guillaume installe et cadre les deux caméras.
Nicolas, président, briefe alors un autre newbee, Félicien, pour le réglage des vidéos. Ils sont bercés par la voix d’Imad. Ce dernier répète son discours de présentation de l’invité, appuyé sur le pupitre d’exercice. Louison teste l’appareil photographique. Le flash disparaît presque dans le vacillement de la lumière de l’amphithéâtre. Théo, accoudé aux interrupteurs, teste l’éclairage : il hésite entre allumer la salle ou seulement la scène. Se sera finalement la première proposition qui sera appliquée. Les seuls projecteurs de la scène rendent le lieu trop sombre. Au même moment, un homme d’une quarantaine d’années, au tee-shirt rayé de blanc et de turquoise s’active. Les lunettes sur le bout de son nez, cet employé de Dauphine tire des câbles, rectifie à la suite du « Je me suis trompé, tu peux mettre en 7 et 8 » de son collègue, resté en salle technique et enfin teste les micros à coup de « Test. 1-2. Test. ». On retrouve au niveau de la porte côté estrade, Nicolas et Félicien qui récapitulent l’entrée du ministre, à filmer avec la caméra portative.
Pause au local
Retour au « local », c’est la pause pour tout le monde. La pièce grouille d’étudiants et de discussions endiablées, avec en fond sonore une musique des années 1980. Les newbees se pressent pour enfiler les vestes floquées du logo DDD. Guillaume, meneur du débat, après avoir revêtu son costume, tente de se frayer un chemin jusqu’à une petite place pour lacer ses chaussures.

Romane et Aure accueillant les extérieurs de Dauphine venus pour assister au débat
Il est maintenant 16 heures 34 et Romane colle l’affiche de Jean-Michel Blanquer sur le comptoir blanc. A l’entrée de l’université, au rez-de-chaussée, Aure et Romane enchaînent les demandes de pièce d’identité et de vérification par rapport à leur liste des noms de personnes extérieures à Paris-Dauphine souhaitant participer au débat. Un homme âgé de 50 ou 60 ans tente de faire rire les deux filles en les sollicitant pour savoir si elles avaient déjà vu un permis comme celui qu’il agite de la main. Quelques minutes plus tard, les étudiantes croisent l’une des leurs, accompagnée d’un ami. Il s’agit de Magalie. Elle présente le débat avec Guillaume. C’est sa première fois. Elle déclare être un peu stressée mais prête à commencer. Elle est déjà habillée de sa jupe et de ses talons hauts, avec seulement sa doudoune pour lutter contre le froid extérieur.
De retour au premier étage, les associatifs se pressent. Le débat commence dans quelques instants. Ils font rentrer le public en se coordonnant par l’intermédiaire de talkies-walkies entre ceux situés à l’extérieur, aux portes de l’amphithéâtre et ceux à l’intérieur. Les membres d’autres associations universitaires se voient attribuer des places réservées. Newbee, Thibault s’inquiète du problème de connexion pour réaliser le live YouTube du débat. Après plusieurs tentatives, il parvient à lancer la vidéo et coince alors son téléphone portable sur son ordinateur pour filmer l’estrade. Il est presque que 17 heures, Théo intervient pour annoncer l’arrivée du ministre dans quinze minutes. Le public s’enthousiasme tandis que les membres de l’association s’activent davantage. C’est au tour de Jean-Eudes de fixer son téléphone pour assurer le live Facebook et de se connecter au compte Twitter de l’association. Les dernières personnes du public s’installent, les membres de l’association s’éparpillent et s’assoient dans l’assistance.
Le débat est lancé
Jean-Michel Blanquer arrive sous les applaudissements, accompagné du bureau de Dauphine Discussion Débat et de ses débatteurs. Comme prévu, Félicien filme leur arrivée et leur montée sur scène. C’est bon, le débat est lancé. Imad prononce son discours d’introduction. Dernière petite intervention des coulisses, Simon, le vice-président, vient rappeler à Jean-Eudes d’éviter les fautes d’orthographe quand il twittera des citations du ministre tirées du débat. La présentation d’Imad se termine sous des applaudissements respectueux et laisse place au jeu des questions-réponses avec le ministre. Tous les étudiants de l’association ont désormais les yeux rivés en direction de la scène. Seuls Jean-Eudes et Louison s’en éloignent parfois. Le premier pianote sur son ordinateur les phrases à twitter. Louison, comme une véritable photographe animalière, se déplace et se contorsionne pour réaliser les meilleurs clichés photographiques. Au balcon, appuyée sur la balustrade verte, elle perçoit le débat à travers l’objectif de l’appareil photographique. Le flash et le cliquetis des scènes photographiées rythment ses allées et venues.

La vue du débat par Jean-Eudes, alternant entre la scène et l’écran de son ordinateur
Vers 18 heures, le trésorier tente de capter le regard d’un des deux présentateurs sur l’estrade. Guillaume comprend alors que la fin du débat se rapproche et conclut par un « fast & curious ». Cela consiste à proposer deux idées, organisations, personnages auxquels la personne interrogée doit répondre du tac au tac. Simon prend ensuite la parole pour expliquer qu’il ne pourra pas y avoir de questions du public cette fois-ci, contrairement aux précédents débats, en raison de l’emploi du temps chargé du ministre. Après un petit flottement, Jean-Michel Blanquer va finalement rétorquer qu’il lui reste quelques minutes pour répondre à certaines questions. Paul et Baptiste se pressent alors de passer les micros aux personnes du public souhaitant s’exprimer. Après quatre questions-réponses, le débat est clos.
L’après-débat
Les membres du bureau invitent ainsi le ministre à signer le livre d’or, où chacune des personnalités reçues y a écrit un mot. Ils raccompagnent alors M. Blanquer à l’extérieur de l’université jusqu’à sa voiture. A l’amphithéâtre, tous les autres étudiants de l’association s’activent à ranger : la structure et ses panneaux sont démontés pour être placer dans leur grande caisse noire, les fauteuils rouges pliés et les cubes blancs entassés. La mallette avec la structure est ramenée au « local » : le réfrigérateur est de nouveau chahuté pour redisposer cette boîte roulante à sa place. D’autres membres poussent les fauteuils jusque chez les appariteurs de l’université. Finalement, il est 18 heures 45 et les étudiants se félicitent de ce débat (presque) sans anicroche.
Be the first to comment on "Dans les coulisses du débat avec Jean-Michel Blanquer aux côtés de l’association Dauphine Discussion Débat"