L’Université Paris-Dauphine compte 26 % d’étudiants internationaux en master. Déjà en première et deuxième année, nombreux sont les étudiants qui viennent habiter en France pour suivre les parcours que propose l’université. Ils ne sont pas en échange, ils ne viennent pas vivre six mois de découvertes et de petits plaisirs parisiens pour retourner dans leur nid par la suite. Ils quittent tout pour cette faculté aux caractéristiques de grande école ; qui sont-ils ?
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8h30. Le soleil est à peine levé, Dauphine se remplit doucement.
Uftade Kara, 18 ans, vient d’Istanbul en Turquie. Elle est en première année de licence du Diplôme d’Établissement Gestion et Économie Appliquée de Dauphine (DEGEAD) et s’est installée à Paris il y a 4 mois.
Dans une salle informatique avec une vue prenante sur la Défense, Uftade est assise à une table. « Je cherchais des écoles sur Internet l’année dernière. Je suis tombée sur Dauphine. Au début je ne savais pas que c’était aussi réputé pour les français. ». Lorsqu’elle a décidé de postuler, la jeune fille a du engager de grandes négociations avec ses parents ; ils disaient entre autre qu’elle ne s’y plairait pas.
« Alors oui, je me suis déjà sentie étrangère ici, surtout à l’inscription, parce que le responsable parlait tellement vite et ma situation d’assurance était un peu compliquée donc je ne comprenais rien, ce n’était pas un bon moment pour moi. » Uftade rougit et sourit, elle ajoute qu’il faut avoir conscience de ses limites en tant qu’étranger. Elle connait d’ailleurs beaucoup d’étudiants qui veulent rentrer chez eux le semestre prochain.
Les étudiants étrangers de Dauphine choisissent de participer ou non à la vie étudiante et associative omniprésente dans l’université. Soirées, bars de TD, événements, le choix est large. Uftade confie timidement qu’elle a déjà du y renoncer lorsqu’elle n’a pas la force de s’accrocher à la langue car « le langage familier était un casse-tête, et aux cours de Français on apprend pas beaucoup de choses. » Elle précise qu’elle n’a pas fait beaucoup de progrès depuis son arrivée.
13H30. Heure calme après le rush au restaurant universitaire, le CROUS.
Les tables se vident peu à peu. Les derniers étudiants mangent leurs desserts. Parmi eux, sur une table ronde à côté du sapin au milieu de la cafétéria, un petit groupe d’amis d’origine asiatique déjeunent. Wenxu Wang, étudiante en deuxième année de licence DEGEAD, est assise avec eux. Avant d’arriver à Dauphine, Wenxu habitait à Beijing, sa ville natale. À la fin de son repas, Wenxu nous parle de l’importance de ce groupe d’amis à ses yeux.
« Personnellement, mon expérience n’a jamais été pesante. Il faut surtout penser positivement et profiter pleinement de ce long séjour. Mais après tout, je ne vais pas mentir, quand on est loin de chez soi, notre pays, la famille, les amis, la nourriture nous manquent. » La jeune fille explique qu’elle se sent dans son univers lorsqu’elle est avec des personnes de même origine : « Je me dis toujours ‘puisque je suis ici, pourquoi ne pas faire mon mieux’, il faut participer aux évènements, aller rencontrer de nouvelles personnes. Mais je sais que j’ai toujours ma petite communauté chinoise ici en France. Avec ces amis qui partage plein de choses en commun avec moi, je me sens juste comme chez moi. ».
15h15. Une heure où la bibliothèque universitaire n’offre plus que très peu de places.
Dauphine regorge de salles et espaces en tout genre, la « salle des poufs », connue de tous mais difficile à trouver, est la l’endroit préféré de David Riviera, étudiant en 2ème année de licence de Mathématiques et Informatique de la Décision et de l’Organisation (MIDO). Avant sa première année, il vivait à Bogota, en Colombie.
Après un an et demi loin de son pays, David est loin de regretter ce départ. «Je trouve que partir est la meilleure façon de grandir, même si ca peut être difficile ». Il parle de manière détendue, affalé sur un pouf et raconte la première fois ou il s’est vraiment senti chez lui à Dauphine. « C’était lors de ma rencontre avec l’ACD [l’association de cinéma de Dauphine]. » David a intégré l’association en première année, et est aujourd’hui responsable communication. Il est convaincu que son épanouissement dans cette université est grandement du à ce partage de la passion du cinéma avec les autres membres. « On est tous différents bien sûr, mais dans le fond, on est vachement connectés les uns aux autres ». L’étudiant passe beaucoup de son temps libre dans leur local, où l’atmosphère se résume à la décompression, les rires et la tranquillité.
19h30. Il fait déjà nuit, les éclairages de la cour de Dauphine s’allument.
Les escaliers sont maintenant rouges à la lumière des néons. Hedi Kadidi sort de la salle de sport. Il est étudiant en première année de licence DEGEAD, et vient de Tunis, Tunisie.
Assis sur les marches, il regarde par terre et se livre sur ses débuts à Dauphine. Il a tout de suite était très enthousiaste à l’idée de venir étudier dans cette université, si bien qu’il a privilégié le campus de Paris au campus de Tunis. « Je ne me rappelle pas avoir eu le sentiment d’être étranger, je trouve qu’ici les relations entre étudiants sont très bonnes ».
Pour Hedi, le seul bémol se trouve dans les soirées dauphinoises. « En soirée, les chansons et les procédés sont plutôt uniques à chaque région. Mais je m’habituerai ! ».
Lily Bonnel
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