Le centre culturel COREEN peu fréquenté et sous-estimé

Découvrir le monde inconnu n’est pas toujours facile. Alexis, Karim et Sophie qui voulaient toujours apprendre une nouvelle langue et une nouvelle culture ont pu enrichir leur vie après avoir pris connaissance du centre culturel coréen.

C’est samedi après-midi, le 3 février, il est 14h. Le centre culturel coréen, situé dans le 16ème arrondissement à Paris, très proche de la Tour Eiffel, est un endroit très calme sauf cas particuliers. Au rez-de-chaussée, il y a un accueil et une hôtesse d’accueil coréenne, une salle multimédia équipée de plusieurs ordinateurs et d’un grand écran, une dizaine de vitrines d’exposition contenant des poupées traditionnelles, des céramiques traditionnelles et des trésors antiques. Au sous-sol, il y a trois salles de cours où ont lieu les cours de coréen, une bibliothèque remplie de livres coréens, et un espace d’exposition où les oeuvres artistiques faites par les artistes coréens sont pendues sur le mur. Pour utiliser la salle multimédia et la bibliothèque, il faut prendre une carte adhérent gratuite et remplir un formulaire des informations personnelles. Dès que l’inscription est finie, les adhérents peuvent emprunter des livres de la bibliothèque ou des films qui peuvent être projetés soit chez les adhérents soit dans la salle multimédia. Pour prendre les cours de coréen gratuits, il faut s’inscrire sur Internet. Dans le centre, il y a au total 25 personnes dont 13 qui prennent le cours de coréen, cinq personnes sont dans la bibliothèque, trois personnes regardent les films dans la salle multimédia, quatre personnes se baladent dans l’espace d’exposition.

 

                                          

“Il n’y a pas beaucoup de nouveaux visiteurs français”

Le centre culturel coréen peut accueillir une centaine de personnes au total et est gratuit pour tous. Joo-Hyun Lee, la directrice du centre se plaint du fait qu’il n’y ait pas un grand nombre de visiteurs, surtout de nouveaux visiteurs: “Notre centre se situe dans un endroit bien accessible, à côté de la Tour Eiffel, où il y a toujours beaucoup de monde. Dans la semaine, une cinquantaine de personnes qui le visitent et le week-end, une centaine. Ce nombre est insuffisant parce que, parmi les visiteurs, les visiteurs réguliers sont compris. Par exemple, on a 35 personnes françaises inscrites pour le cours de coréen et elles y viennent régulièrement pour cela. De plus, il y a aussi beaucoup de coréens qui viennent pour la bibliothèque. Notre but principal est de répandre la culture coréenne aux français donc nous attendons de nouveaux visiteurs français qui aspirent à la découvrir.”
La directrice a, il y a deux semaines, proposé une solution à ses collègues afin d’attirer plus de visiteurs. “J’espère personnellement qu’on ouvre le dimanche aussi comme les musées et les galeries en France car les français jouissent de l’activité culturelle surtout le week-end. Mes collègues ont été d’accord avec ma proposition mais toutes les décisions sont prises par l’ambassade coréenne située à Paris et non pas par nous-même.”
Il y a un an, après avoir eu la permission de la part de l’ambassade coréenne, le centre a créé plusieurs ateliers tel que l’atelier de calligraphie, de céramique, de danse traditionnelle et de cuisine pour diversifier les activités culturelles. La directrice a fait un commentaire sur cette nouveauté: “Les ateliers ne sont ni gratuits, ni très chers. Le tarif varie selon l’atelier mais en moyenne, il est 30 euros par mois. C’est un tarif raisonnable pour qu’on puisse payer les professeurs et les produits nécessaires. Cependant, je suis sûre que le fait que les ateliers soient onéreux empêche beaucoup de français d’en bénéficier ou, du moins, cela les fait hésiter.”

“Le divertissement n’ennuiera jamais les élèves!”

Parmi les programmes culturels que propose le centre culturel coréen, le cours de coréen semble être le plus apprécié. Il a lieu deux fois par semaine, deux heures par cours, le mardi soir de 18h à 20h et le samedi après-midi de 14h à 16h. Le nombre maximum de places est de 35 personnes mais il y en a presque 90 qui s’inscrivent sur Internet par semestre. Seulement un tiers des demandeurs sont pris. Apprendre une nouvelle langue semble difficile et onéreux mais le centre propose un programme gratuit et très particulier. Soo-Jeong Kim, l’enseignant responsable, le prouve: “La plupart des français qui prennent ce cours ont commencé à vouloir apprendre le coréen après avoir été fascinés soit par K-Pop (pop coréen), soit par K-Drama (séries coréennes). Ils s’intéressent d’abord à la culture du divertissement coréenne et ensuite à la langue afin de mieux comprendre la culture générale du pays. Donc j’enseigne la grammaire et le vocabulaire coréen en cours, mais je donne aux élèves comme devoirs d’apprendre quelques phrases après avoir regardé les films ou les séries coréennes ou écouté de la musique coréenne. Lire les journaux ou la littérature peut être une manière d’accéder au niveau très élevé de la langue mais c’est aussi stressant et ennuyant. Je veux que mes élèves apprennent le coréen de manière amusante et régulière. Le divertissement ne les ennuiera jamais!”
Au fur et à mesure que la culture coréenne se diffuse en France, il y a de plus en plus de français qui veulent apprendre la langue coréenne. D’après la directrice Lee, il est très probable que le centre augmentera le nombre de places.

“Je me suis enrichi culturellement grâce au centre culturel coréen”

Les élèves prenant le cours de coréen dans le centre culturel coréen sont tous d’âges différents et de métiers différents. La moyenne d’âge est de 26 ans. Deux tiers des élèves sont des femmes tandis qu’un tiers sont des hommes.
Alexis, Karim et Sophie assistent tous au cours de coréen au centre culturel coréen. Alexis, un étudiant parisien de 25 ans, prend le cours de coréen depuis deux ans: “J’ai regardé un film coréen pour la première fois de ma vie quand j’avais 19 ans. Ce film m’a captivé et j’ai commencé à m’intéresser au cinéma coréen. Afin d’approfondir mes connaissances, j’ai décidé d’apprendre le coréen. Je pensais que ce programme était parfait pour les français qui veulent apprendre la langue coréenne, comme moi. J’ai appris le coréen ici depuis deux ans et je peux désormais comprendre la moitié des paroles d’un film. De plus, grâce à la bibliothèque qui possède plus de 200 films coréens, je peux les emprunter et regarder chez moi. Mon samedi est réservé aux cours de coréen et mon dimanche est réservé au petit cinéma dans ma chambre.”
Karim, un banquier de 32 ans, prend le cours de coréen depuis 6 mois: “Je m’intéresse toujours à l’Asie donc je suis déjà souvent allé dans les centres culturels japonais et chinois. Avant d’avoir pris connaissance du centre culturel coréen, je pensais que la culture de la Corée ressemblerait forcément à celle de la Chine et du Japon. Mais cette idée a été absolument fausse! La France, l’Angleterre et l’Allemagne ont toutes leur propre culture même si elles sont proches l’une de l’autre. Donc c’est aussi le cas de la Corée, du Japon et de la Chine.”
Sophie, une doctorante de 27 ans, “J’aime beaucoup le K-pop. Les paroles sont très belles. Par rapport au pop américain dont les paroles parlent toujours de sujets inappropriés, le K-pop parle plutôt d’amour pur. J’avais déjà appris beaucoup de mots coréens à travers les chansons coréennes et j’ai commencé à vouloir approfondir mon coréen pour mieux comprendre les paroles. L’enseignant nous apprend non seulement la langue elle-même mais aussi la culture générale. Ce qui m’a étonnée lors du premier cours, c’est le fait qu’en Corée, le nom de famille précède le prénom! J’ai toujours pensé que le nom de famille du dictateur de la Corée du Nord, c’est Jong-Eun et non pas Kim. La différence culturelle entre la France et la Corée casse mes préjugés euro-centrés et élargit mon point de vue.”

 

HyeonJin KWON

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