Une matinée avec l’orchestre universitaire Mélo’dix

Mélo'dix et Dix de choeur en concert à l'université de Nanterre en décembre 2017

L’orchestre symphonique de l’université de Nanterre a été créé en 2010 et est dirigé par Fabrice Parmentier. Il regroupe des musiciens de tous horizons et a pour programme ce semestre West Side Story de L.Bernstein, un concertino de tuba de E.Bozza, un concerto pour trompette de J. N. Hümmel et Elégie pour trompette de T. Escaich.

Les répétitions ont lieu tous les samedis matin de 10h à 13h à l’université de Nanterre. A dix heure moins cinq tous les musiciens doivent se trouver dans l’amphithéâtre. Des vagues d’instrumentistes descendent rapidement du même RER A en provenance de Paris pour arriver à temps.

Dans l’amphithéâtre la scène paraît éblouissante par rapport au reste de la salle plongée dans l’obscurité. Chaises et pupitres sont déjà installés pour les musiciens. Le chef d’orchestre est sur scène à étudier une dernière fois ses partitions et presse les instrumentistes à s’installer. Les bancs de l’amphi sont maintenant remplis de boîtiers de violons, de flûtes, de trompettes et de violoncelles. Leurs propriétaires sont tous sur scène à s’accorder. Fabrice Parmentier leur rappelle une répétition supplémentaire le dimanche 8 avril puis annonce l’arrivée d’une nouvelle clarinettiste que l’ensemble de l’orchestre applaudit.

Fabrice Parmentier, chef de l’orchestre Mélo’dix

Les auditions sont organisées par Margaux Sulmon la présidente du Conseil d’Administration de l’orchestre. C’est elle qui pose un créneau pour que le chef l’auditionne, vérifie que la candidate pourra bien être présente aux différents concerts, lui donne les partitions etc.

Après ces annonces les chefs d’attaque distribuent de nouvelles partitions à leurs instrumentistes. Les chefs d’attaques sont ceux qui donnent la direction à chaque pupitre. Marie, jeune femme de 28 ans est depuis peu la chef d’attaque des premiers violons. Durant la répétition elle est pleine de conseils pour son pupitre « ici on peut passer en cinquième position ce sera plus facile pour attraper le mi », « n’oubliez pas le silence ici, certains sont partis un temps trop tôt ». Tous les instrumentistes prennent connaissance de la partition, après quelques minutes de cacophonies la magie commence à prendre et un semblant de Porgy and Bess émerge.

 

L’orchestre a un programme chargé pour le second semestre.

Porgy and Bess a été imposé par le festival d’Auvers-sur-Oise, festival de musique classique auquel Mélo’dix participe. Margaux explique qu’elle voulait faire West Side Story depuis longtemps, cette année Fabrice a enfin accepté de le travailler. Le concertino pour Tuba est pour mettre à l’honneur la tubiste de l’orchestre Fanny, première femme à rentrer au CNSM de Paris en tuba. Le programme de ce semestre a été établit de manière particulière. Habituellement Fabrice propose quatre programmes différents et les musiciens choisissent ensuite l’une des quatre propositions.

Programme du premier semestre 2017-2018 de l’orchestre Mélo’dix

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

11h30 l’heure de la pause. Tout le monde se retrouve autour des machines à café. L’université subventionne Mélo’dix et met à disposition l’amphithéâtre pour ses répétitions mais les cafés restent à la charge des musiciens. En effet Margaux explique « Nous avons différentes sources de financement : l’université, la mairie de Nanterre et le département. Les subventions nous permettent de payer Fabrice (c’est le seul à être rémunéré), payer les partitions, louer des camions pour transporter les chaises, les pupitres et les contrebasses au moment des concerts… ».

Par rapport à d’autres orchestres universitaires Mélo’dix a de très bonnes conditions de répétition. Il bénéficie du statut d’orchestre de l’université ce qui lui permet d’avoir accès à de nombreuses subventions. Mais Margaux souligne le fait qu’elles ont tendance à baisser, « C’est pour ça qu’on va jouer au festival d’Auvers-sur-Oise car on y sera rémunéré. ».

 

Pendant la pause tous les musiciens discutent entre eux. Trompettiste et violoniste, corniste, clarinettiste et contrebassiste… L’ambiance est chaleureuse.

L’orchestre est constitué de musiciens de tous horizons.

Certains sont amateurs, d’autres envisagent des carrières de musiciens professionnels. Ugo a 24 ans et est depuis janvier le chef d’attaque des seconds violons. « Je fais des études de jazz mais je voulais continuer le violon. J’ai entendu parler de Mélo’dix sur Facebook, je suis venu voir et maintenant ça fait 2 ans que je suis là. ». Une partie des instrumentistes sont encore étudiants mais peu d’entre eux étudient à l’université de Nanterre. Le reste des musiciens sont déjà dans la vie active. Certains dans la musique, d’autre non. Claire est flûtiste et travaille au CNRS « J’apprécie le fait que l’on fasse un programme de qualité et en même temps que l’on garde une très bonne ambiance, tout le monde s’entend bien, c’est très convivial. ».

A midi moins dix Fabrice tape dans ses mains et d’un air joyeux rappelle tout le monde pour la suite de la répétition. Les musiciens saisissent leurs instruments, s’installent et reprennent le travail sur West Side Story. Certaines fois en tutti, d’autres fois en faisant travailler pupitre par pupitre. Le chef d’orchestre mène la répétition d’une main de maître.

A 13h la répétition prend fin, chacun se rhabille chaudement pour reprendre le RER A avec un air de « Mambo » en tête.

 

Bertille Lefort 09/03/2018

 

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