Sur un marché traditionnel désuet, un nouveau concept qui se veut révolutionnaire cherche à modifier les codes de l’optique et de la consommation de lunettes. Jeune ou vieux, première paire de lunettes ou deuxième, les clients rencontrés approuvent ce concept avec le seul but d’avoir de belles lunettes à petit prix et pour ça, ils se sont rendus dans le showroom de Polette.
Samedi matin, 10h tapante, le showroom de Polette ouvre de nouveau ses portes dans le but d’en mettre plein la vue à ses clients. Depuis la vitrine qui donnent sur tout le showroom, les lunettes colorées ressortent sur les murs blancs, attirant l’œil. La décoration du showroom est épurée et moderne afin de donner un cadre lumineux mettant en valeur les lunettes et le fonctionnement du showroom.
Au 91 Rue de Rivoli, peu de parisien ou touriste sont déjà dans la rue ou dans les magasins, c’est les quelques heures calmes avant la tempête qui se prépare le samedi après midi.
UNE DIFFÉRENCE QUI ATTIRE
A la tête du showroom, Andrée, franco-canadienne, accueille clients et curieux. Cette manageuse du showroom, opticienne de diplôme, est revenue en France pour son ouverture. Elle a travaillé en France pendant 10 ans puis elle est partie au Canada, travailler en tant qu’opticienne, fuyant le système français jugé compliqué et rempli d’abus. La vision différente du système de Polette fut un facteur clef de son retour.

Andrée et Lydia, deux employées Polette
Pas un magasin traditionnel mais un showroom, Andrée explique la différence : on ne peut pas acheter sur place. Le showroom vise seulement à faire essayer les modèles présents sur le site internet. La commande se fait sur internet, mais le showroom étant connecté, elle peut se faire sur place avec l’aide des employés Polette. Le client est livré chez lui directement.
« C’est essayer hors ligne et acheter en ligne ».
Il existe quatre showrooms dans le monde : deux aux Pays-Bas à Utrecht et à Amsterdam, ainsi que deux en France à Lille et à Paris.
Le prochain ouvrira ses portes au printemps 2018 à Bruxelles.
A priori, aller dans le showroom c’est comme aller chez l’opticien classique. Ce qui est au catalogue de l’opticien traditionnel, les clients les retrouvent chez Polette : lunettes de vue, lunettes de soleil, lunettes de soleil à leur vue, verre progressif, etc. Il existe les clients qui ont des doutes par rapport ces offres, c’est le cas de Valérie venue d’Orléans. Premièrement elle a connu le concept par des bloggeuses. Elle a acheté la monture sur internet et a fait réaliser les verres progressifs ailleurs, jugeant qu’elle n’avait pas les informations nécessaires pour les réaliser chez Polette. Ce samedi, elle a décidé de venir poser ses questions au showroom parisien.
Se rendre au showroom permet de faciliter la commande notamment ils peuvent prendre les mesures optiques nécessaires pour la fabrication et le centrage des verres sur place et permet de valider avec l’opticien le choix de monture et de verre.
Ce concept séduit comme à cette styliste toulousaine venue essayer des modèles après avoir fait une sélection sur le site. Toucher, essayer et comparer sont les actions clef du showroom.
« L’idée de showroom est géniale, c’est bien de pouvoir essayer les lunettes et de commander sur internet ensuite, c’est rapide comparé à certains magasins. »
Le showroom c’est une expérience client différente qui se veut divertissante et différente. Les clients rentrent pour essayer et ressortent avec l’idée de s’être amusé.
« Les produits sont beaux et super accessibles, le but est que ce soit plaisant pour les clients de les essayer, de les toucher. »

Sara essayant la collection A Fashion Nerd x Polette
LE CONCEPT POLETTE
Polette est un site internet, un opticien en ligne, vendant ses lunettes dans le monde entier à un prix le bas sur le marché.
Pionnier sur ce marché, l’idée fût d’aller chercher les lunettes à la source : en Chine, afin de supprimer les intermédiaires. La fabrication, l’assemblage et le montage sont réalisés dans la même usine, possédée à 40% par Polette. Ils sont à la fois designer, producteur et vendeur de leurs lunettes.
Au siège à Amsterdam, il y a une équipe au pôle création qui s’occupe essentiellement du design et de la création des montures afin que des modèles puissent sortir toutes les semaines.
« Le but est de ratisser large et d’avoir une offre pour tout afin que tout le monde puisse s’identifier. »
En terme d’image de marque, ils cherchent à fournir de la qualité à un prix réduit.
UN PRODUIT POUR LA SANTÉ STYLÉ
La plupart de leur monture sont en acétate poli à la main, tous les verres correcteurs sont anti-UV, anti rayure, antireflet.
Ils sont contraints et astreints à toutes les normes qualités qu’exigent l’Union Européenne, les pays d’Amérique du nord etc car ils livrent de partout dans le Monde. Au niveau du suivi, lorsqu’une commande est lancée, l’ordre de commande part et il y a un technicien qui va s’occuper de la validité des informations données comme de la conformité, de la correction des verres et du centrage. Une fois que toutes les étapes du contrôle qualité sont conformes et vérifiées, la monture est rhabillée, préajustée et envoyée au client.
Une paire de lunettes ce n’est pas un luxe, c’est un besoin pour voir mais, selon Andrée, de plus en plus viennent pour acheter des lunettes pour faire jolie, pour habiller leur visage, chose qui ne se faisait pas chez l’opticien classique.
« On a tous plus de paire de chaussure alors que c’est par terre et que ça coûte plus cher »
Le but ici c’est d’avoir le choix d’ouverture d’esprit. C’est accessible pour ceux qui veulent assortir une paire de lunette à la circonstance, de la tenue s’ils en ont l’envie.
La mode a une importance centrale, très présente sur les réseaux sociaux avec plus de 20 000 abonnées, ils sont à l’affut de toutes les tendances. Notamment avec des partenariats avec des photographes, modèles et influenceuses. La dernière en date c’est l’influenceuse américaine Amy Rolland AKA a Fashion Nerd.
C’est ce que recherchent tous les clients venus au showroom, un besoin de lunettes peu chères mais belles.
D’après Pauline, cofondatrice de Polette, le showroom c’est avant tout un lieu physique à un endroit stratégique. Ouvert en mai 2017 sur la rue de Rivoli, Polette veut être identifié comme une marque de mass market au même titre que Zara, Urban Outfitters, Gap, Mango, tous à quelques pas.
C’est une évolution dans l’image de marque, les faisant passer d’un site internet à une location précise dans un lieu important. Surtout pour leur travail avec les blogueurs, le blog de Kenza par exemple, elles ont besoin de s’identifier aux marques avec lesquelles elles travaillent.
POLETTE FACE A LA CONCURRENCE
D’après Pauline, des client se font rembourser auprès de la sécurité sociale mais ce n’est pas le but en allant chez Polette.
“La vérité est que tout le monde achète la paire de lunette à 1 000€ de grande marque parce que tout le monde aime les grandes marques.”
Donc les personnes vont dépenser tout l’argent que la sécurité sociale et de la mutuelle leur accorde une fois par an et Polette cherche à ce qu’ils viennent chez eux le reste de l’année.
La limite de quantité imposé par le prix, Polette cherche à la faire disparaitre. Perdre une paire de lunette ne veut plus dire aller de nouveau acheter une autre paire de lunette à 600-700€ qui ne sera pas remboursé. C’est le cas de Manuella, étudiante colombienne qui a perdu sa paire de lunette. Sans mutuelle actuellement, elle en recherche une peu chère mais belle. La livraison à domicile lui permet d’être livrer dans son pays.
LEUR VISION POUR LE FUTURE
Retourner au concept de magasin ? Jamais. Selon Pauline, ce serait aller à l’encontre du modèle économique, ils ne veulent pas être comme tout le monde mais être différents, différents intelligemment. Plus le temps va avancé, plus les choses seront déconnectées, moins il y aura d’activité humaine.
Polette c’est deux choses, une vision crée en 2011 qu’ils conserveront, c’est la base de leur projet, mais aussi une vision innovante qui cherche à surprendre les clients et bousculer les codes.
Par Audrey Choley
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