Une professeure fait face à la fatigue d’étudiants d’une université pourtant qualifiée d’élitiste.
Dans une salle de Dauphine, la salle B314, un TD d’élèves de deuxième année suit un cours de droit des obligations. Les étudiants sont nombreux et dissipés, tous penchés sur leurs ordinateurs ou portables. Certains tapent furieusement sur leur clavier, mais la page affichée sur l’écran est celle de Messenger.
Il est 17h32 et pourtant il fait déjà nuit dehors. Des lumières blanches crues éclairent la pièce. La salle est remplie du bruit des bavardages qui se font au sein de duos ou de trios. Le dernier rang est indubitablement le plus agité, mais le calme des rangs les plus en avant n’est qu’apparent.
Une jeune fille petite et menue, qui semble très concentrée sur son cours censé être affiché sur son écran, n’est en fait qu’en train de regarder machinalement des photos sur Instagram. A côté d’elle, une étudiante blonde au visage assez long et émacié reste les mains sur la table et les yeux dans le vide.
Une brune à lunettes vient de se lever pour aller s’asseoir plus devant.
Imperturbablement, la professeure continue son cours d’une voix un peu tremblante.
« Il reste une heure, s’exclame sans grande discrétion un élève au fond de la salle ». Les plaintes des étudiants fusent car son cours n’est guère apprécié.
Une bande de quatre garçons parlent de football, dans le brouhaha général se détachent quelques mots, « Ronaldo » revient assez souvent.
Un grand silence se fait lorsque la professeure tousse bruyamment avant de donner la réponse que les étudiants attendaient : « Quelle preuve la banque doit rapporter pour obtenir gain de cause ? ». Toujours dans le silence, les dauphinois s’empressent d’écrire cela jusqu’à ce que les rires sonnent à nouveau.
A 18h45 pile, les étudiants s’agitent sur leurs chaises puis se lèvent en faisant racler bruyamment leurs chaises contre le sol. Dans des éclats de voix dont on ne distingue rien de précis, tous se bousculent vers la sortie.
La professeure, désormais seule dans la classe, détache ses longs cheveux auburn d’un geste mécanique et ramasse les feuilles éparpillées sur la table.
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