Vendredi 16 novembre, en fin d’après-midi, un RER C est tombé en panne. Les passagers ont dû patienter sur les voies avant de pouvoir rentrer chez eux et profiter du week-end.

Il est environ 18h30 lorsqu’un train de la ligne C s’arrête sur les voies entre les gares de Bibliothèque François Mitterrand et Juvisy. Les passagers, entassés dans les wagons, lèvent la tête de leur téléphone pour voir ce qu’il se passe. Après quelques minutes de silence, le conducteur annonce qu’un train devant étant tombé en panne, le trafic est interrompu pour une durée indéterminée. On entend alors les premiers râlements des voyageurs. Beaucoup soupirent, d’autres lèvent les yeux au ciel. On distingue des « Ah bah il ne manquait plus que ça ! ». L’air est chaud dans le train, contrastant avec la température extérieure et formant de la buée sur les vitres du train. Après dix minutes d’attente, les passagers commencent à s’impatienter. Certains, entassés entre les portes et les escaliers, transpirent, d’autres suffoquent. Chacun essaye de se mettre un peu plus à l’aise, en enlevant son manteau, ce qui crée de l’agitation. Une femme enceinte fatigue et demande à ce qu’on la laisse s’asseoir. Brune aux cheveux longs, elle porte un pull en laine noir et un long manteau.  Un jeune homme, grand, brun, habillé en costume, lui cède sa place. Les gens sont énervés mais restent courtois entre eux. Ils se sourient, plaisantent pour détendre l’atmosphère ; comme si le fait d’être bloqués ensemble créait un lien entre eux. Après plus de quinze minutes d’attente, le chauffeur, qui rappelait régulièrement qu’il était interdit de descendre sur les voies, reprend la parole pour annoncer aux passagers que le train va repartir. On entend alors des soupirs de soulagement, presque à l’unisson.

Maël Gonnot