En 2006, le groupe LVMH de Bernard Arnault lance la fondation d’entreprise Louis Vuitton. Huit ans plus tard, la fondation Louis Vuitton ouvre au public. Niché dans le XVI arrondissement de Paris, entre le jardin d’Acclimatation et le Bois de Boulogne, le musée de la fondation expose des collections d’art contemporains. Comment la fondation s’est elle fondue dans le paysage culturel parisien en seulement quatre ans ?
En ce dimanche matin, la fondation n’est pas encore ouverte mais les visiteurs sont présents en nombre. Deux navettes affrétées par la fondation ainsi qu’un bus de touristes viennent s’ajouter à la masse de personnes déjà sur place. Au devant de la file, un couple arrivé en avance commente, « Tu vois, on a bien fait d’y aller tôt. ». Après les succès des expositions Icônes de l’art moderne – la Collection Chtchoukine (1 200 000 visiteurs) et Être moderne : le MoMA à Paris (750 000 visiteurs), il ne fait aucun doute que les expositions rétrospectives autour de Jean-Michel Basquiat et d’Egon Schiele rempliront les salles du musée jusqu’au début de l’année 2019.
Un édifice hors du commun
Quatre ans après son inauguration, la fondation Louis Vuitton s’est imposée comme un lieu incontournable pour les amateurs d’art et les touristes. D’après une bordelaise de 21 ans, étudiante en école d’art de passage à Paris, le lieu est « un must-see (à voir absolument) ». « Le bâtiment justifie à lui seul le détour ! » ajoute-t-elle. La construction issue de l’imagination de l’architecte Frank Gehry est la première œuvre du musée. Ce vaisseau monumental, mélange de verre, d’acier et de bois, posé sur son bassin force le respect. L’installation de l’artiste danois Olafur Eliasson fait elle aussi forte impression. Elle inonde la promenade d’un halo de couleur jaune et inonde les comptes Instagram.

De très nombreux photos postées sur Instagram reprennent l’oeuvre d’Olafur Eliasson
Une programmation qui plaît au public
Mais le succès de la fondation, c’est avant tout le succès des collections temporaires. La collection Chtchoukine avait été prolongée de deux semaines suite à son succès. L’exposition avait ainsi établi un record de fréquentation en France pour une exposition d’art. Le précédent record était attribué à Toutânkhamon, exposée au Petit Palais en 1967. « On a été agréablement surpris par l’exposition Chtchoukine. Nous ne nous attendions pas à autant d’oeuvres célèbres. Depuis on essaie de revenir quand il y a une exposition majeure » explique un couple de retraités parisiens. Pour Thomas, lycéen parisien en classe de première, « C’est un endroit sympathique, ils exposent des artistes très connus, du coup c’est simple de s’y repérer et on peut plus apprécier ». La rétrospective Jean-Michel Basquiat s’inscrit pleinement dans la lignée des expositions précédentes. On y retrouve 120 oeuvres parmi les plus iconiques de l’enfant de Brooklyn. La visite suit un ordre chronologique et thématique très bien pensé. Une salle est dédiée aux premières oeuvres de l’artiste, une autre est dédiée à sa passion pour la musique, à ses combats politiques, à ses héros. Sa prolifique collaboration avec Warhol est aussi présentée. Eiffel Tower, composition de Tour Eiffel, de drapeaux tricolores et de grenouilles par Basquiat et Warhol ne manque d’ailleurs pas de provoquer l’hilarité chez les plus jeunes.
Des démarches qui rendent la fondation plus attractive pour tous les publics
Bien loin d’être snob, la fondation s’adresse particulièrement aux familles et aux novices. Pour Thomas, « Les textes explicatifs de l’exposition sont assez simples, souvent, je n’y comprends rien et j’abandonne, ici, je peux les lire et retenir des éléments qui m’intéressent ». La proximité du jardin d’Acclimatation est un argument de taille pour les parents. « Après la visite de l’exposition, on a promis de les emmener au jardin d’Acclimatation ». Le musée propose de nombreux ateliers pour les jeunes publics et les familles. Les parcours contés ravissent les plus petits. Les « micro-visites » gratuites et sans réservation satisferont la curiosité des plus grands.
Malgré tout, des problèmes demeurent
Ce matin, tous les visiteurs interrogés sont satisfaits. La fondation n’est pourtant pas exempte de problèmes. Alors que les « micro-visites » sont gratuites, l’entrée, elle, n’est pas adaptée à toutes les bourses. Il faut dépenser 16 euros si l’on n’est éligible à aucune réduction pour accéder à l’édifice. La fondation est victime de son succès et la foule est souvent trop dense durant le week-end. La déambulation dans les salles du musée peut alors rapidement devenir désagréable.

La longue file d’attente pour entrer à la fondation, ce dimanche 9 décembre, à 10h
Une tentative de mélanger art musical et arts plastiques
Le 8 Avenue du Mahatma Gandhi tente aussi de s’imposer comme un haut lieu de la musique classique parisienne. Le maître du répertoire classique, Lang Lang inaugurait l’Auditorium de la fondation en Octobre 2014. Depuis, une grande variété de musiciens et d’orchestres assurent le spectacle plusieurs fois par mois. Malheureusement, en ce dimanche matin, nous n’avons rencontré aucun auditeur de l’Auditorium.
H.S
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