Le dimanche 9 décembre 2018, le groupe des Scouts et Guides de France de la ville de Sceaux s’est réuni pour la journée. Les jeunes âgés de 8 à 11 ans ont passé l’après-midi ensemble de 12h à 18h. Ils se sont retrouvés au local, le terrain que la mairie leur prête depuis une cinquantaine d’années.
Il est midi pile. Trente deux louveteaux et jeannettes, les jeunes scouts de 8 à 11 ans, arrivent en courant. Ils sont accompagnés de leurs parents qui les suivent avec peine. Les chefs et cheftaines les accueillent et rassurent ceux qui s’inquiètent du mauvais temps. Quinze minutes plus tard, ils pique-niquent en ronde par terre. C’est l’occasion pour les jeunes de se retrouver. Les chefs et cheftaines lancent une battle de blagues : chacun leur tour, les scouts font une blague. Le but du jeu est de gagner le plus de points. Si quelqu’un rit à la blague, celui qui l’a faite gagne 1 point. Si tout le monde rit, il gagne 5 points. Les chefs et cheftaines participent au jeu mais font aussi office de modérateurs afin que tout le monde soit entendu. Vient le tour de Thibault qui est en première année aux scouts. Il est petit, porte des lunettes rondes et a souvent les cheveux ébouriffés. « J’ai une blague sur les magasins » dit-il timidement. Il marque une longue pause. Tout le monde reste silencieux en attendant la suite. « Elle a pas supermarché… » dit-il avec un sourire en coin, déclenchant un fou rire général
Panique au pays des Merveilles : jeu de piste dans la nature
Après avoir mangé, les jeunes laissent leurs affaires dans la salle qui leur est dédiée puis ramassent les derniers papiers par terre. Pendant ce temps Mathieu, un des chefs, part en avance au Parc de Sceaux et se déguise en « Alice » , le personnage d' »Alice au Pays des Merveilles« . Les louveteaux et les jeannettes arrivent peu de temps après.

Mathieu déguisé en Alice au Pays des Merveilles
« C’est la panique au pays des Merveilles ! » s’exclame Mathieu (alias Alice). Il explique que ses amis se sont fait piéger par la Reine de cœur : le lapin blanc, le chat du Cheshire et la chenille sont tombés dans un vaste trou. Ils ne peuvent pas en ressortir et Alice à besoin des scouts pour l’aider à sauver ses amis. Première étape : trouver l’emplacement du piège. Les jeunes se répartissent en quatre équipes. Le jeu de piste est lancé.
La veille, les chefs et cheftaines avaient préparé des indices et étaient allés les cacher le matin même au parc. A la fin du jeu, les équipes se rejoignent. Elles rapportent chacune un morceau de lettre à décoder. Une fois déchiffrée, les louveteaux et les jeannettes apprennent que le piège se trouve à l’orée de la forêt, là où le soleil se lève… Alice leur donne donc rendez-vous la semaine prochaine pour continuer leur enquête.
Un mouvement d’éducation pour les jeunes, mais aussi de progression pour les chefs
Tout le monde retourne au local pendant que Mathieu va discrètement se changer. En arrivant, il est 16h20. Les jeunes demandent à se mettre par « sizaine » pour le goûter, c’est-à-dire par équipe de six filles ou de six garçons avec laquelle ils dorment sous la tente d’habitude. Marie, l’intendante, arrive avec des clémentines et des cookies. En début d’année, les chefs se sont répartis des rôles parmi l’intendant, le trésorier, le responsable d’unité, le responsable matériel… pour que les tâches soient réparties. Pendant que les jeunes mangent, les chefs et cheftaines leur distribuent un questionnaire anonyme. Les questions portent sur l’intégration dans le groupe, les activités proposées, les souhaits des jeunes, les moments qu’ils préfèrent et ceux qu’ils aiment le moins, etc. Ils répondent par des smileys contents ou tristes et peuvent rajouter du texte ou des dessins s’ils le souhaitent. C’est une pratique courante qui permet aux chefs et cheftaines de s’auto-évaluer et de s’améliorer.
« Un cadre bienveillant dans lequel chacun a sa place »
Les chefs et cheftaines laissent les enfants par sizaines et se retrouvent entre eux. Ils n’ont pas tous été scouts en tant que jeunes contrairement à ce qui pourrait être cru. « Ca ne faisait pas partie de ma culture. Mes grands-parents viennent du Mali et je suis musulman donc je pensais qu’être scout, ça n’était pas fait pour moi« , raconte Hassane. Il est nouveau cette année. C’est Jean qui lui a proposé de venir car ils sont dans la même école d’informatique. Ce dernier habite à Sceaux et tout le monde est passé par les scouts dans sa famille. « Le scoutisme propose un cadre bienveillant dans lequel chacun a sa place. J’y ai vécu des moments très forts que je n’aurais pas vécu ailleurs« , dit-il. Marie, quant à elle, a découvert le scoutisme par hasard. « Il fallait que je trouve un stage pratique pour valider mon BAFA [Brevet D’aptitudes aux Fonctions d’Animateur]. J’ai donc fait un camp scout de deux semaines pendant l’été et finalement je ne suis jamais repartie !« , s’exclame-t-elle le sourire aux lèvres.
Temps de réflexion : l’arbre de l’amitié
Après le goûter, les louveteaux et jeannettes se réunissent de nouveau tous ensemble et forment une grande ronde. Esther leur propose un temps de réflexion sur l’amitié. Ils commencent par chanter la chanson des louveteaux-jeannettes. Esther leur lit ensuite un texte tiré du roman L’arbre de l’amitié de Kit Chase. A la fin de sa lecture, elle affiche à la verticale une grande feuille de paper board. Elle a dessiné les contours d’un grand arbre dessus. Elle distribue un post-it et un feutre aux enfants et leur demande de réfléchir à une des qualités de leur voisin de droite. Quand ils ont une idée, ils peuvent l’écrire sur leur post-it et venir le coller sur l’arbre. Petit à petit, l’arbre se remplit. Une fois que tout le monde a amené son post-it, les jeunes viennent lire ce qu’a mis leur voisin. Esther accroche ensuite l’arbre coloré sur le mur. Pendant ce temps, ils partent en tant libre le temps que leurs parents viennent les chercher.
Yvonne Mathis
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