Samedi 16 mars, plusieurs millions de personnes ont « marché pour le climat »dans toute la France. A Paris, plus de 35 000 personnes ont défilé pour ce qui a été surnommé la « Marche du siècle ».
Au total 350 000 personnes se sont mobilisées pour des marches selon les organisateurs, dans près de 220 villes françaises. Leur objectif était d’alerter sur les enjeux du changement climatique. Une centaine d’ONG tel que Greenpeace France, la Fondation Nicolas Hulot, ou encore SOS Racisme, Ni putes ni soumises, avaient lancé l’appel pour descendre dans la rue car selon eux, il est « temps de changer de système industriel, politique et économique, pour protéger l’environnement, la société et les individus ».
Après la marche du vendredi 15 mars où 30 000 jeunes se sont mobilisés sur leur journée de cours pour répondre à l’appel de la jeune suédoise Greta Thunberg, c’est le lendemain que prend place la Marche du Siècle où toutes générations confondues se sont mobilisées.
Une marche animée par des manifestants déterminés
A 14h, place de l’Opéra, l’ambiance est toute particulière. Des pancartes ornées de slogans surplombent la foule, certaines avec des jeux de mots amusants, tant dis que d’autres plus dramatiques sont brandies par les manifestants. La Marche est agitée, il y a plusieurs groupes qui se dessinent dans la foule pour chanter des slogans en cœur : « Et 1, et 2, et 3 degrés, c’est un crime contre l’humanité ! », « Agir local, il faut penser global », « Trop d’espèces disparues, la planète est dans la rue ». Un sentiment fort d’unité entre ces personnes qui pourtant pour la plupart ne se connaissent pas, les rallient autour de cette même cause.

« Je su’phoque » .JMonchanin
Toutes les générations s’allient pour dénoncer l’impact environnemental
En évoluant au sein de la marche on s’aperçoit que différents profils de personnes sont présents. Il y avait beaucoup de jeunes, qui pour la majorité ont déjà participé à la mobilisation de la veille. Mais ces derniers ont des attentes différentes. Une partie d’eux contribuent à donner un côté festif au rassemblement, en dansant par exemple. Cette mobilisation leur parait être une cause importante mais ces jeunes n’ont pas de réelles attentes ni une réellement sensibilité sur le sujet. D’autre part, des jeunes ont défilé spécialement pour la cause, notamment les groupes de véganisme. Ces derniers se sont mobilisés pour la défense même de l’environnement et de la planète, mais pour la plupart ils ne voient pas d’issu possible au problème tant que la société restera dans le système capitaliste.
Il y a aussi beaucoup de familles, des parents présents avec leurs enfants. Ils veulent se battre pour les futures générations, ils veulent que leurs enfants puissent connaitre le monde tel qu’ils l’ont connu. Enfin le dernier profil observé surplace est les gilets jaunes. Présents sur les Champs Élysées le matin même, certains d’entre eux ont réussi à sortir du cortège afin de rejoindre la manifestation. La cause des gilets jaunes et le changement climatique ne seraient pas dissociables pour certains, ils ne se mobilisent pas seulement pour une plus grande égalité des ressources économiques, mais une plus grande justice sociale, qui passe aussi par les conditions de vie, ils dénonçaient « l’urgence sociale » dans laquelle se trouve actuellement la société.

Une pancarte plus dramatique. JMonchanin
La revendication de l’équité sociale
Ensemble, ils semblent extrêmement déterminés, et même très en colère pour certains, que le gouvernement en face si peu pour le climat. Le but de leur marche ne semble pas d’obtenir de véritable changements car selon la plupart, seule une sortie du système qui englobe notre société : le capitalisme et sa société de consommation, pourrait avoir un véritable impact. Mais les personnes veulent avant tout sensibiliser, faire prendre conscience à l’ensemble des français, et spécialement aux dirigeants, de l’urgence de la situation dans laquelle se trouve l’environnement.

« Help me » .JMonchanin
Cette marche n’est pas simplement pour le combat climatique, mais aussi pour une équité sociale. Les personnes veulent une plus grande justice sociale et cela passe aussi par un environnement viable et vivable dans le futur. La plupart des manifestants se sentent désemparés face à la situation, ils ne savent plus comment agir lorsqu’ils voient l’impact que les pays en développement ont sur la planète, ou encore à une échelle réduite, l’impact qu’a la consommation de produits non biologiques sur la santé et la biodiversité. Sans ressources économiques suffisantes on ne peut pas consommer de produits biologiques, notre santé et l’environnement viennent en second plan, tout comme la transition énergétique dans les pays en développement.