Le lundi 18 février, la ville de Rueil-Malmaison accueille à l’Atrium sa première soirée du Grand Débat National initié par le Président de la République, un événement inédit pour cette commune des Hauts-de-Seine.
Dès l’entrée, les quatre agents Vigipirate lourdement armés avec derrière eux trois agents de sécurité chargés de fouiller les futurs participants marquent déjà le début de cette soirée de Grand Débat. Annoncé par Emmanuel Macron le 10 décembre 2018, puis lancé le 15 janvier suivant dans l’Eure par le Président devant 600 maires, le Grand Débat National s’installe peu à peu dans les communes françaises. La mairie de Rueil-Malmaison a tout d’abord privilégié la consultation en ligne et la mise en place de cahiers de propositions. C’est suite aux succès de ces deux premiers processus avec exactement 1291 questions ou propositions que la ville a choisi d’organiser une soirée de rencontre où chacun pourrait s’exprimer en public.
#Granddébatnational Coup d’envoi de la réunion citoyenne à l’Atrium. Les participants pourront poser leurs questions sur 4 thèmes : transition énergétique, démocratie et citoyenneté, fiscalité et dépenses publiques et organisation de l’Etat et des services publics ! pic.twitter.com/SyKLJX8NEM
— Rueil Malmaison (@villederueil) February 18, 2019
Les élus de la ville au service du débat
Organisé dans la salle de réception, l’Atrium, avec une capacité de 300 personnes, le Grand Débat fait salle comble rapidement bien avant le coup d’envoi prévu à 19h. Les deux premiers rangs sont eux réservés aux élus qui ne sont pas chargés de répondre mais seulement d’assister à cette soirée. Des cahiers de propositions sont également postés sur les côtés pour ceux qui auraient peur de prendre la parole en public. Les participants ont le devoir de répondre à une enquête de recherche réalisée par le CNRS sur le Grand Débat. Une feuille double remplie de questions leur est remis dès leur entrée dans la salle en attendant le début de la soirée.
#Direct Plus de 320 personnes sont présentes ce soir à l’Atrium de Rueil-Malmaison pour participer au #GrandDebatNational pic.twitter.com/0x0oFLf6Sc
— Rueil Malmaison (@villederueil) February 18, 2019
A 19h, c’est le maire de Rueil et ancien Ministre sous Nicolas Sarkozy, Patrick Ollier qui prend le micro pour lancer ce « formidable exercice de la démocratie » selon ses propres mots. Après avoir remercié les différents membres du Conseil Municipal et le député LREM Jacques Marilossian qui se sont coordonnés pour l’existence de ce débat, il tient à répéter que « ce n’est pas aux politiques de répondre aux questions et de faire des propositions ». Le maire finit sa courte allocution par des applaudissements sans retenue en donnant la parole aux deux modérateurs du débat qui sont chargés de la bonne tenue de la soirée.
Une soirée organisée au détail près
Les modérateurs expliquent aux participants soigneusement les règles d’un débat planifié au détail près. Les règles de politesses sont bien sûr d’actualité avec une interdiction d’insulter tout intervenant quelconque, mais également de couper la parole. Les différents intervenants ont le droit à deux minutes par interventions sur chacun des quatre thèmes du Grand Débat National que sont : la démocratie et la citoyenneté, la fiscalité, la transition écologique, l’organisation de l’État et des services publics. Chaque thème sera lieu à un débat de 45 minutes précisément. Deux énormes chronomètres électroniques sont disposés de part et d’autre de la scène. Celui de gauche est utilisé comme minuteur pour chaque intervention avec les 2 minutes affichés. L’autre à droite affiche les 45 minutes dédiés aux 4 thèmes.
Les modérateurs rappellent également qu’il s’agit d’une soirée de Grand Débat National où aucune proposition ou question locale ne doit être retenue, mais qu’en revanche chaque prise de parole sera retranscrite directement au gouvernement par une sténographe présente dans la salle. Les deux modérateurs ont donc un rôle clé dans le déroulé de ce débat. Nous sommes allés à la rencontre de l’un dans d’entre eux, Pierre Gomez, directeur du BTP CFA de Rueil-Malmaison, pour en savoir un peu plus sur ce rôle si important.
Le Grand Débat pour un élu, « c’est un bordel monstre, on ne va rien pouvoir en tirer »
Le premier thème de la soirée est celui de la démocratie et de la citoyenneté. A noter : l’absence totale de « gilets jaunes » dans la salle. Ce n’est pas pour autant que les désaccords se font sentir. La diminution du nombre de députés fait des émules. « En même temps ils dorment » explique Anne, une retraité de 67 ans tandis qu’un autre retraité critique leur rémunération en affirmant qu’ils gagnent plus de 8000 euros net par mois. Le député LREM présent au premier rang se lève pour répliquer avec une voix grave qui porte dans toute la salle malgré l’absence de micro entre ses mains « C’est Faux ! ».
C’est à ce moment que les modérateurs interviennent pour calmer l’assemblée. Ils donnent la parole à un jeune homme, qui se lèvent et annoncent « Louis, 31 ans ». Une clameur du public résonne. C’est le premier intervenant qui n’est pas retraité 20 minutes après le début du débat. Après que le glas des 45 minutes ait sonné, les modérateurs lancent le thème de la fiscalité. Les interventions se succèdent sans réel lien entre elles à tel point qu’un élu chuchote à son voisin au premier rang « c’est un bordel monstre, on ne va rien pouvoir en tirer ».
La soirée #GrandDebatNational continue à l’Atrium avec la #TransitionEcologique. Recyclage, énergies renouvelables, pollution, mobilité douce, les Rueillois posent leurs questions. pic.twitter.com/HRwo3Xqgab
— Rueil Malmaison (@villederueil) February 18, 2019
C’est au tour de la transition écologique d’être abordé après seulement une quarantaine de minutes sur la fiscalité. Il est bientôt 21h passé, la fatigue se fait sentir dans la salle, et les derniers rangs se vident peu à peu. L’un des modérateurs de la soirée, Pierre Gomez leur propose de laisser des mots sur les cahiers de proposition avant de sortir. « Si on peut faire en 30 minutes au lieu de 45, on ne s’en plaindra pas » ajoute-t-il au grand bonheur des participants.
Les propositions s’accumulent avec quelques applaudissements, les participants semblent d’accord sur les efforts que le gouvernement doit faire sur ce plan-là comme en témoigne la récente marche pour le climat à Paris. Ça ne ressemble plus vraiment à un débat, mais à une plaidoirie collective pour l’écologie.
Au bout d’une trentaine de minutes, il n’y a plus aucune main levée. C’est l’occasion pour les modérateurs de lancer le dernier thème : l’Etat et les services publics. Une suite d’interventions plus brèves sans réaction du public s’enchainent. « J’ai l’impression d’être un commissaire-priseur » dit Pierre Gomez en donnant la parole à celui qui lève la main en premier. Les participants semblent pressés d’en finir. Après vingt minutes à peine, le maire prend la parole pour clore le débat et féliciter les intervenants : « Vous avez été exemplaires et je vous en remercie. ». C’est à ce moment qu’une retraité du troisième rang en profite pour glisser à sa voisine en rigolant : « c’est normal il n’y avait pas de gilets jaunes… ».
Grand débat de Rueil-Malmaison
7 heures d’échanges, 22 tables rondes : vous avez été 600 à participer au grand débat national de Rueil-Malmaison !Ce ne sont pas moins de 1978 contributions qui ont été recensées par la Ville sur la plate-forme www.jaimerueiljeparticipe.fr, sur les cahiers d’expression disposés en mairies centrale et de village et lors des deux réunions. Le Maire Patrick Ollier tient à remercier les Rueillois pour leurs contributions.
Gepostet von Ville de Rueil Malmaison am Freitag, 29. März 2019
Victor Cousin