Du 15 au 18 mars 2019, le salon du livre s’est tenu à Porte de Versailles dans le 15^ème arrondissement de Paris. De nombreux auteurs se sont ainsi réunis pour partager leur œuvre et signer quelques dédicaces. Les personnalités les plus médiatisées sont les véritables stars du salon. 

Samedi 16 mars, au début d’une après-midi ensoleillée, une foule très dense se masse au parc des expositions Porte de Versailles à Paris. A côté de l’exposition Body Fitness Paris se tient le très attendu Salon du livre de Paris. Sur la l’affiche géante présente à l’entrée y est inscrit « l’Europe à l’Honneur », les jalons sont posés. Un troupeau de littéraires en herbe, ou bien littéraires confirmés depuis des décennies, se dirigent en direction des portes de l’immense salle dédiée aux différentes expositions, activités mais aussi conférences autour de la littérature. Un haut plafond, des livres à perte de vue, des jeunes, des personnes plus âgées mais aussi de nombreux drapeaux de l’Europe et des pays européens. L’après-midi au salon du livre commence.

Rendez-vous incontournable des passionnés de littérature depuis sa création en 1981, le salon du livre a mis à l’honneur cette année, non pas un seul pays comme il était coutume de faire, mais l’ensemble du continent européen.

Il est 10h, la deuxième journée de #LivreParis2019 commence ! 🙌 pic.twitter.com/09oxZClInv

— Livre Paris (@Salondulivre) March 16, 2019

Une foule extrêmement dense et oppressante qui divise les visiteurs

Il est 13h30. Heure de pointe. Une fois entré dans le temple du 5^ème art, le bruit se fait des plus assourdissants. Pour cette journée de repos sabbatique, enfants, actifs et retraités sont venus en nombre. La foule est abondante, on se marche un peu sur les pieds. Si la réputation du salon n’est plus à prouver, certains se sentent oppressés par l’affluence très importante. Pour Fabien, brun à lunettes d’une quarantaine d’années, qui est autographiste (collectionneur d’autographes) venu de Bordeaux : « C’est la première fois que je fais le Salon du Livre, ce n’est pas la panacée, je préfère faire d’autres salon plus confidentiels ». Cependant, d’autres ne sont pas repoussés par cette ambiance oppressante. Laurent, les cheveux grisonnants, retraité et habitué du salon du livre depuis quelques années « trouve cela très bien », pour lui c’est l’occasion de se réunir entre « passionnés de littérature »  et un moyen de « rencontrer ses auteurs préférés ».

 

 

On vient pour voir Nikos ou Emmanuel Petit

Alors que certains se promènent à l’affût de la dernière nouveauté qui saura satisfaire leur appétit. D’autres, se dirigent vers les longues queues pour obtenir le sacro-saint autographe de leur auteur préféré.

A quelques pas de l’entrée, un brouhaha constant. De longues queues se créent pour obtenir un autographe d’Emmanuel Petit ou bien de Nikos Aliagas. Des  » C’est Nikos ! » se font entendre dans la foule, d’autre s’interrogent sur la présence de l’ancien footballeur de l’équipe de France », champion du monde en 1998. Nikos Aliagas, animateur de la matinale d’Europe 1, présentateur sur TF1 dédicace son livre photo « A l’épreuve du temps ». Emmanuel Petit vient présenter son dernier polar « Dernier tacle », co-écrit avec Gilles Del Pappas. Pourtant plus réputés pour leur talent dans leur domaine d’origine, les deux personnalités médiatiques et auteurs connaissent un succès formidable dans ce salon du livre.

Fabien, l’autographiste mécontent de la trop forte affluence, faisant la queue pour Emmanuel Petit, nous avoue plutôt s’orienter vers les auteurs qui ont « une actualité », avant d’énoncer la liste des autres écrivains dont il souhaiterait obtenir les autographes : « Yannick Jadot, Daniel Riolo, Cedric Villani » entre autres. En somme, des personnalités au cœur de l’actualité publique et médiatique.

A la plus grande joie des visiteurs, les stars du salon se prêtent au jeu des photos et autographes

La journée défile et l’affluence ne diminue pas dans l’immense salle de la Porte de Versailles. Les stands de nourriture vendent leurs produits sucrés pour les ceux qui voudraient faire une petite pause. Chouchous, glaces d’une marque célèbre, bonbons…il y en a pour tout le monde !  Aux alentours de 16h, se fait apercevoir le géant magicien Eric Antoine, les cheveux, comme à son habitude, en batailles – connu du grand public après son passage dans La France a un incroyable talent en 2006, avant d’en devenir jury. Le showman n’est pas ici pour présenter un énième tour de magie, mais pour son ouvrage «  Magic Optimystic », en hommage à sa mère. Une ou deux heures plus tôt, Aurore, venant du Var et accompagnée de son amie habituée du salon, nous disait vouloir « apercevoir Eric Antoine, de façon purement people ». C’est maintenant chose faite. Myriam, jeune petite femme d’une vingtaine d’années, vient de faire signer son ouvrage -qu’elle vient d’acheter en voyant son auteur – à Eric Antoine. Le sourire ou lèvres, elle confesse : « je ne savais même pas qu’il était là, je suis passée et je l’ai vu et me suis donc arrêtée ». Avant d’ajouter qu’elle l’a connu « grâce à la télé, quand il fait des tours de magie ou bien quand il anime ».

 

 

Les auteurs dont l’écriture est leur principale activité connaissent un succès variable

Alors que les personnalités médiatiques semblent polariser la majorité des visiteurs, les exposants dont l’écriture et leur principale activité  connaissent un succès variable.

Les plus connus, Delphine de Vigan, Amélie Nothomb font figure de proue et assument leur statut d’écrivains à succès. Camille, jeune étudiante à la voix douce, un livre de Frank Thilliez à la main, se situe en plein milieu de la file menant Delphine de Vigan. Décrivant le salon comme « le paradis sur terre », elle est venue en particulier pour deux auteur : « Frank Thilliez » et  « Delphine de Vigan ». Deux écrivains au succès qui n’est plus à démontrer. Elle avoue cependant avoir découvert d’autres écrivains « moins connus ».

A côté de Delphine de Vigan, un auteur fait la moue. Il n’a aucun livre à dédicacer, et beaucoup de livres à vendre. La mine déconfite, il ne connaît pas le même succès que l’auteure des « gratitudes ». Comme lui, en périphérie du cœur du salon, de nombreux stands semblent connaître un destin similaire. Plusieurs stands où les exposants-écrivains discutent entre eux, à défaut d’être trop demandés par les visiteurs. Des exposants non médiatisés, dont la réputation reste à construire.

 

Pierre Bosson