Anciennement Corail, la SNCF crée les trains Intercités en 2006. Valorisant les trains de moyennes distances, ils sont prisés par les étudiants et les familles pour leurs prix compétitifs.
« Mesdames et Messieurs, bienvenue aux voyageurs nous ayant rejoint à Vichy au bord de ce train Intercités à destination de Paris Bercy ». Voici le message diffusé par le chef de bord du train Clermont Ferrand – Paris, le 30 octobre 2019 à 9h02.
Un dépliant jaunâtre est déposé sur chaque siège. La CGT et l’ETF (European Transport Workers Federation) ont rédigé ce prospectus « votre sécurité et votre confort : nos priorités ». Il sensibilise à la conservation des accompagnateurs à bord des trains.
Tandis que les champs grillés et les arbres dégarnis défilent, surplombés par un brouillard opaque, des gouttes de pluie ruissèlent sur les fenêtres. À chaque passage sous un tunnel, un klaxon retentit et les lampes latérales clignotent au moindre mouvement brusque du train.
Des passagers silencieux, ou presque
Les bruits du clavier d’ordinateur de l’homme à la chemise bordeaux dissimule le grésillement incessant du moteur. Une fille occupe la place n°74. Elle révise des mathématiques avec l’attirail type de l’étudiante : surligneurs, écouteurs, compote à boire et gourde. Un jeune homme blond somnole avec ses écouteurs à la place 82, tapant la pulsation avec ses chaussures en daim.
Au fond du wagon, un père, brun à lunettes, explique à ses deux enfants en bas-âge pourquoi des disputes éclatent avec les voisins du troisième étage. La mère de famille feuillète le magazine Psychologie avec en couverture « L’intelligence artificielle nous menace-t-elle ? », qui laisse émaner une odeur de plastique neuf.
Les enfants commencent à se plaindre, il reste 2h47 de trajet.
Alice Joie
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