Les suédois chassent l’obscurité par tous les moyens

Au cours de l’hiver, les pays les plus proches du cercle polaire vivent sous un voile sombre. Entre modes de vie et coutumes, les suédois sont préparés à faire face à une luminosité quasi inexistante.

En ce lundi 30 décembre, la lumière laisse place à l’ombre dans la capitale suédoise. Le soleil n’aura été profitable que six petites heures, il est 14h48. L’odeur de cannelle et de vin chaud donnent une sensation de chaleur aux quelques passants du quartier de Södermalm. C’est à cet instant que les rues du centre-ville s’illuminent. Les guirlandes lumineuses portées par les bâtisses éblouissent les passants.

Illuminate the City of Stockholm, MK Illumination

Stockholm et la nuit, un rythme de vie décalé 

Le rythme de la lumière nordique va de pair avec le rythme de vie. Au cœur de la capitale suédoise, la vie s’éteint lorsque le soleil se couche. Les magasins ainsi que les musées, tels que le Palais Royal ou le Musée de l’Armée ferment leurs portes entre 16 et 17 heures. Se retrouvent seuls dans les rues les touristes, en grande partie européens. « Nous découvrons une deuxième ville une fois la nuit tombée. Les rues sont sombres et les seules langues que nous entendons sont l’anglais, le français et l’allemand » remarque Priscille Delaporte, étudiante parisienne.

Fredrik Lindberg, Stockholmois et directeur marketing, met en avant le décalage des horaires de travail. « À Stockholm, nous finissons le travail à 16 heures, tout poste confondu. Il est assez délicat, lorsque nous devons travailler à l’étranger, de nous habituer à travailler à l’heure où nous dînons » estime-t-il en ricanant. L’hiver est une période propice aux bonnes résolutions pour les suédois, les quelques-uns arpentant les parcs promènent leurs chiens ou font du sport.

« Il ne faut pas croire que pour un suédois, hiver rime avec canapé et Netflix. Rester à la maison permet de retrouver nos proches et surtout de commencer nos bonnes résolutions dès le mois de novembre. »            

Fredrik Lindberg, stockholmois de naissance

Stockholm en hiver, lutter contre les coups de blues

Durant les mois les moins ensoleillés de l’année, les suédois favorisent les activités à la maison. Rare sont ceux qui sortent de chez eux une fois rentrés du travail. « Il n’y aura pas de Stockholmois dans la rue pour le réveillon du Nouvel An ! » s’exclame Yémen Alafi, lybien habitant depuis 15 ans à Stockholm. La coutume pour les locaux est plutôt de le fêter chez eux, entourés de leurs proches. À bas le feu d’artifice du centre-ville. Ici, on l’organise soi-même ou on admire ceux des voisins.

Une des interrogations principales d’un touriste en Suède concerne le chandelier à sept branches. Il est dressé à la quasi-totalité des fenêtres suédoises. Si la religion en est l’origine certaine, sa présence de nos jours relève plutôt d’une tradition. « Avoir une décoration commune permet de créer une unité durant des mois moralement difficiles. Les détails comme les maisons colorées réchauffent le cœur!» commente Fabienne Troncy, expatriée française depuis 7 mois. Les maisons dressent des décorations lumineuses et accueillantes « afin de combler la tristesse de la nuit ». Les maisons sont sans rideaux ni vitres teintées.  En ce période, il faut diffuser un maximum de lumière à travers les habitats cosy suédois.

Alice Joie

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