À un mois du début des élections municipales, les événements se multiplient dans l’agglomération Bastiaise. La liste Bastia in Core se prépare à rentrer dans la dernière ligne droite d’une course aux voix.
Rendez vous pour une première rencontre de la liste le samedi 15 février sur le vieux port emblématique de la ville de Bastia, ses immeubles colorés, ses restaurants et son soleil au zénith. Choix stratégique du parti pour avoir une plus grande visibilité, et symbolise la volonté de Bastia in Core de se retrouver au cœur de la ville et de ses habitants. Paul Félix Benedetti, chef de liste et certains de ses colistiers prennent la parole pour présenter les membres de la liste qui tour à tour se placent les uns à cotés des autres pour y former une équipe. Au total 42 colistiers se présentent à la presse. C’est le début de la chasse aux voix pour le parti nationaliste corse.

Les candidats se réunissent une semaine plus tard, dans un quartier populaire de la ville, pour leur première réunion publique après la présentation de la liste. Lors de cette réunion ouverte sont évoquées des questions de la vie quotidienne qui intéressent les habitants. C’est aussi l’occasion de proposer des mesures pour dynamiser la ville et ce quartier plus défavorisé.
Un travail d’équipe en coulisse
Le travail s’effectue en réalité en amont. Comme tous les lundis depuis le début de la campagne, l’équipe se retrouve pour mettre en place le planning de la semaine à venir et réfléchir à ses prochaines actions.

Lundi 17 février, quelques jours avant la réunion publique, les militants sont tous, ou presque, réunis dans la permanence pour discuter des lignes directrices à suivre pour le futur de la campagne.

La visibilité d’une permanence est primordiale pour attirer les électeurs. Bastia in core a choisi l’une des rues commerçantes des plus foulées de la ville pour y implanter sa résidence électorale. À l’intérieur, à boire et à grignoter, des photographies de la ville, des affiches de la liste, un drapeau corse suspendu et une ambiance conviviale. Malgré une lumière de néon blanchâtre, tout est fait pour donner envie aux curieux de pénétrer dans cette salle.
Une importante coordination des actions de la liste
Une fois les militants au complet la réunion intra-membres commence. Félix Benedetti, frère du chef de liste et militant actif prend en premier la parole pour annoncer la commande de 10 000 tracts à distribuer. C’est la première chose que les militants vont discuter. L’importance d’être présents sur tous les fronts et le choix de la distribution font débat dans la salle qui effectue des choix d’actions différents en fonction des quartiers de la ville. Finalement, il est décidé de distribuer ces tracts chaque matin de la semaine devant les centres commerciaux ou autres zones de visibilité. Les membres se donnent un lieu de rendez vous précis et une heure de rencontre.
Les militants discutent ensuite de l’arbitrage essentiel entre réunions publiques «classiques» et présence sur les réseaux sociaux. Une première mesure a été expérimentée avec la mise en place de directs sur les réseaux sociaux pour chacune de leur apparition publique.
En choisissant leur action publique, le parti doit tenir compte de la météo dans un premier temps, car il arrive qu’il n’ait aucune salle à sa disposition, mais aussi du choix symbolique de l’action effectué dans chaque quartier, les sujets à aborder ou non, quel public toucher.
Après la distribution de fausses contraventions dans la ville, pour dénoncer une mauvaise gestion de la politique de stationnement de la marie, la liste s’interroge sur la réalisation d’éventuels nouveaux «coups médiatiques» pour avoir de la visibilité. Ils discutent du choix du lieu, de la date, et de la pertinence de l’action à venir. Ils arbitrent sur les actions, se questionnent sur l’impact médiatique qu’elles peuvent avoir.
Un des membres rappelle l’importance de la mobilisation des colistiers et sympathisants, notamment durant la médiatisation pour mettre en avant l’idée d’un groupe soudé et actif, et de réunions publiques jamais vides.
« Il est important que nous soyons tous très présents pour cette dernière ligne droite. Si même les membres de la liste ne se déplacent pas, qui le fera ? »
Un militant présent dans la salle de permanence.
Pour mieux se coordonner, les actifs ont crée un groupe Messenger. Après chaque réunion comme celle ci, un des membres est chargé de récapituler tout ce qui a été dit, toutes les actions à venir pour les non présents, mais aussi les présents qui pourraient avoir des trous de mémoire.

Un arbitrage constant entre virtualité et proximité
L’enjeu de la campagne électorale est de jongler entre apparition publique, proche des citoyens et une apparition sur les réseaux sociaux, très utilisés au sein du marketing politique. Le parti essaye d’effectuer cet arbitrage. Il est présent sur les réseaux comme Twitter ou Facebook mais continue les apparitions traditionnelles, comme les réunions publiques ou la distribution des tracts afin de garder ce contact physique avec les habitants.
Les militants se retrouvent quelques jours avant la réunion publique pour tracter devant un centre commercial sur les hauteurs de Bastia. Ce choix a été pris deux jours auparavant lors de la réunion interne. Pour les membres de Bastia in Core « il est important d’assurer la continuité avec la population ». Si la distribution des tracts commandés au nombre de 10 000 fait partie des choix de communication, il reste un moyen peut prometteur. Devant le Leclerc du quartier du Fangu, rares sont les personnes qui s’y intéressent réellement, et, il est fréquent de voir, quelques mètres plus loin, les feuillets tractés dans les poubelles..

Il faut redoubler d’efforts. La liste décide de publier sur ses groupes Facebook des lives des réunions publiques pour un maximum de visibilité. Et, le tête de liste, Paul Félix Benedetti, connu pour son franc parlé, n’hésite pas à en user sur ces mêmes réseaux pour dénoncer et pointer du doigt les actions de ses adversaires.. Au prix de quelques ennemis, mais aussi quelques admirateurs. Ces prises de paroles sont du même registre que les coups médiatiques symboliquement fort du parti, qui le singularisent et font de lui le piment rouge de la campagne bastiaise.

Emma Beretti.
Be the first to comment on "Élections municipales : sur les traces de la campagne de Bastia in Core"