Novembre 2020, reconfinement oblige, les sorties sont limitées. Pour les habitants des campagnes, la sortie journalière autosrisée se termine bien souvent en une promenade champêtre.
Au milieu des champs, entre Bouafle et Ecquevilly, deux petites villes du fin fond des Yvelines. Il n’y a que très peu de choses. Les alentours sont presque déserts. Seul un chemin de boue fend le paysage. S’étendent, à sa droite et à sa gauche, des parcelles de cultures. Impossible de dire ce que l’on cultive ici, étant en automne, rien n’a encore poussé. Néanmoins, malgré la saison, le ciel est radieux : bleu et sans un nuage à l’horizon. Le soleil est bas et comme couvert d’un voile. Sa lumière n’est pas éblouissante, aucun besoin de plisser les yeux. Un vent léger souffle, suffisant pour donner froid et faire frissonner. En face de moi, bout du chemin, se dressent deux arbres. L’un est grand – celui de gauche – l’autre est plus petit, et ressemble presque à un buisson. Les deux sont nus, dépourvues de toutes leurs feuilles. Lorsque le regard se tourne vers l’est, il se pose sur une route. C’est, en fait, une autoroute, avec trois voies de chaque côté. Cependant, peu de voitures circulent et leur bruit parvient étouffé, comme de très loin. De façon général, le silence règne. Seul le son de la brise flotte. Parfois, ce calme est fendu par le chant d’un oiseau ou l’aboiement d’un chien que l’on promène. Rares sont les marcheurs. Il n’y a pratiquement personne, juste des champs à perte de vue. Enfin, l’air est pur, aucune odeur ne l’imprègne. Le paysage qui se dessine sous mes yeux est vide. Peu d’éléments le composent. Pas un bruit ne se fait entendre. Aucun parfum ne se fait sentir.
Léana Enjalbert
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