Journée ordinaire

Il est 15h en ce premier dimanche de reconfinement. N’ayant toujours pas eu la chance de sortir depuis jeudi, je me décide de faire une brève balade. J’en profite pour faire ma lessive hebdomadaire dans la laverie située en bas de chez moi. Je redécouvre le hall de mon immeuble. Il est poussiéreux, des mégots de cigarettes sont dispersés près d’un paillasson. Je croise ma voisine dans les escaliers, tenant en laisse un jeune spitz allemand, je lui souris sous mon masque. Je sors de l’immeuble en constatant un temps morose, les fines gouttelettes adoucissant la tiédeur de l’air, c’est agréable. Je suis étonnée de voir autant de monde, dans une rue si étroite en un dimanche après-midi, sans oublier le confinement. En entrant dans la laverie, je suis éblouie par les lumières LED réfléchies par le carrelage blanc. Je lance ma machine et la laisse sans surveillance, le temps de me promener. Je me dirige vers le centre-ville, en tentant de garder mes distances avec les autres promeneurs et joggeurs présents. Je sens l’odeur abondante du pain chaud en passant près une boulangerie de coin. Des queues se forment devant le peu de commerces ouverts. Elles dérangent la circulation sur les trottoirs, encore plus perturbée par des enfants en trottinette. Il me reste une vingtaine de minutes avant de devoir récupérer mon linge. Je décide pourtant de m’extirper de la masse, et d’écourter ma promenade qui n’aura duré que 20 minutes.

Kenza Vincent