Les commerçants ambulants du marché d’Indre face au confinement

A Indre, le marché a rouvert grâce à l’obtention d’une dérogation préfectorale. Ainsi, les marchands ont dû s’adapter aux contraintes sanitaires afin de maintenir leur activité lors d’une période déconcertante.

A l’ouest de la métropole nantaise, au bord de la Loire, se trouve la petite commune d’Indre. Cette ancienne cité de pêcheurs est connue pour ses maisons aux couleurs flamboyantes, et son marché local du dimanche. Y défilent en une matinée environ 6000 visiteurs, venus de tous coins de l’agglomération nantaise, servis par une centaine de commerçants ambulants. Restreindre une telle affluence est devenu nécessaire dès les débuts de l’épidémie de la Covid-19.

« Le port du masque est obligatoire, du gel hydroalcoolique est à votre disposition à chaque entrée du marché. Maintenez une distance d’un mètre entre vous et suivez le sens de circulation ». Ce sont les indications dictées via les baffles de la place Jean Bordais, par le placeur du marché. Chargé par la mairie d’Indre de communiquer les contraintes sanitaires à respecter, il doit aussi organiser le placement des stands.

Des mesures sanitaires bénéfiques à l’activité des commerçants

Les mesures mises en place à l’occasion du deuxième confinement ont reconfiguré le placement des stands. Le marché, à l’origine étroit, est désormais plus vaste. La distanciation sociale est davantage respectée, et la circulation y est plus simple. « Les gens sont en plein-air et plus espacés les uns des autres grâce au nouveau placement. Il y a beaucoup plus de monde qu’en temps normal » constate Patricia, gérante d’une fromagerie ambulante. Face à l’épidémie, « on est bien obligés de suivre les règles, on s’y adapte. Mais les nouvelles mesures nous ont fait plus de bien que de mal », ajoute-t-elle.

Les commerçants doivent respecter des protocoles strictes : port de gants, désinfection des terminaux de paiement et des ustensiles après utilisation, priorisation du sans-contact,… « C’était compliqué de s’y adapter au début », confirme Lucie, gérante d’un stand de plats préparés. Mais elle souligne que « les clients se sentent plus en sécurité dans un marché, plutôt qu’en grande surface » grâce au respect à la lettre des contraintes sanitaires par les commerçants.

La fidélisation de la clientèle

Dès la réouverture du marché d’Indre en avril, des visiteurs encore peu habitués à faire le marché ont formé la nouvelle clientèle d’Enrico, gérant d’un stand de produits italiens. « Des clients qu’on n’avait encore jamais vus ont commencé petit à petit à revenir et se sont fidélisés ». Il observe un effet bénéfique du confinement sur son activité, comparé aux années précédentes. Selon lui, « malgré le mauvais temps dernièrement, on a beaucoup mieux travaillé que l’an dernier ». Faire le marché est devenu l’occasion d’avoir « un semblant de vie normale pendant quelques heures, loin du télétravail » admet Myriam, nouvelle adepte du marché d’Indre.

La cessation d’activité des commerçants en mars s’est révélée bénéfique pour Nicolas, vendeur de vrac ambulant. « Le confinement a rebattu les cartes dans ma façon de travailler. Après avoir arrêté les marchés en mars, j’ai développer mon activité de livraison de vrac à domicile sur internet. La clientèle a évolué et s’est ensuite fidélisée sur les marchés », rapporte-t-il.

Des effets positifs à nuancer

La fin du deuxième confinement marque la réouverture des commerces non essentiels et des grandes surfaces. Face à cela, Audrey, commerçante ambulante, relativise les effets positifs du confinement. « Les gens ont disparu une fois les grandes surfaces reouvertes », constate-t-elle. Son activité a aussi subi les conséquences du télétravail et de l’arrêt des professions manuelles. « Le dépannage d’une de mes machines a duré deux semaines, au lieu de quelques jours seulement hors confinement ». En fin de compte, la hausse du nombre de visiteurs « compenserait à peine » les frais dus au ralentissement de son activité.

Kenza Vincent

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