Les mesures sanitaires à l’école primaire Albert Camus : top ou flop ?

Ce vendredi 11 décembre 2020 à Epinay sur Orge (91), l’école Albert Camus accueille à nouveau les élèves depuis le 2 septembre, après une longue interruption. Alors que le strict protocole du 2 novembre est en vigueur, les écoles sont-elles bonnes élèves dans l’application des mesures contre le virus ?

Il est 11h45, la classe de CPB de Monsieur Million est vide, comme les autres classes de l’école Albert Camus. Les bureaux sont en bazar, des sacs de toutes les couleurs sont ouverts et laissés par terre ou accrochés sur les chaises. Aucune bouteille de gel n’est visible, aucun masque ne traîne au sol ou sur les tables et aucune affiche récapitulative des gestes barrières n’est exhibée. A première vue, rien n’a changé.

Le sapin dans la classe et les coloriages de Noël laissés en suspens nous emportent même hors du climat de psychose actuel et instaure une ambiance festive et rassurante. Dans la classe de Monsieur Million, le virus n’existe pas.

Mais lorsque l’on regarde de plus près, on retrouve les signes de la présence du Covid-19. Des masques sont laissés à la disposition des enseignants et on peut voir les bouteilles de gel dans une armoire.

UNE ADAPTATION FORCEE DES ENSEIGNANTS

Dans la salle des professeurs à midi, le déjeuner entre collègues n’est pas synonyme de proximité. Chaque personne est sur sa table, avec sa gamelle et les distances sont respectées.

« Nous allons bientôt retrouver nos familles, ce serait dommage de le choper maintenant » affirme une enseignante plus reculée que les autres.  A table, les sujets de discussion sont vastes mais convergent tous plus ou moins autour du virus. « De mon côté, ce sera confinement une semaine avant les réunions familiales, je ne prends aucun risque. » argue l’enseignante.

De retour en classe pour préparer ses cours, Monsieur Million affirme que les grandes lignes du protocole actif sont respectées. « Nous essayons de faire se laver les mains aux enfants aussi souvent qu’il le faut. Mais les distances ne peuvent pas être respectées. Ils sont 27 dans ma classe, la salle est beaucoup trop petite ! » s’exclame-t-il le masque sur le menton. « D’ailleurs, je ne mets quasiment jamais mon masque correctement, j’apprends à lire aux enfants, ils doivent voir ma bouche ».

Établissement trop petit, élèves trop nombreux et programmes non adaptés, le protocole sanitaire a difficilement sa place à l’école. Le lavage des mains et le port du masque sont également difficiles à mettre en vigueur pour les enseignants. « Mais les enfants ont tous leurs masques, on leur fait bien porter c’est important » explique une autre institutrice. « Quand ils n’étaient pas masqués, on a eu 3 contaminations. Depuis qu’ils le sont tous, aucun d’entre eux n’a été malade. ».

Malgré tout, ce protocole semble porter ses fruits et rend les enseignants confiants. « Au début, j’avais peur de toucher leurs stylos et leurs trousses, mais c’est impossible de ne pas le faire. Maintenant, si je dois prendre leurs affaires, je le fais sans hésiter » affirme-t-elle en rigolant.

DES HABITUDES REDEFINIES

14h30, c’est l’heure du sport. Monsieur Million fait sortir ses élèves par rangées pour éviter le brassage. Sur le chemin du gymnase, les élèves se tiennent la main deux par deux mais conservent bien leurs distances.

Arrivés dans la salle de danse, c’est le moment pour les élèves d’enlever son masque. «On leur fait retirer leur masques pendant le sport, explique le professeur, le protocole ne l’interdit pas.» Chaque élève le retire puis le dépose avec soin sur ses affaires sans les mélanger.

Au moment de la récréation, tout le monde ne va pas dehors et les élèves passent aux toilettes par cycle. « Au début on essayait de ne pas croiser d’autres classes mais c’était trop compliqué. On essaye juste de ne pas croiser d’autres niveaux ». Les enfants dans le couloir restent bien en rang et une fois aux toilettes, s’activent pour se laver les mains le plus vite possible et retourner dans le rang avec leur maître.

Sous le préau, on ne voit finalement que très peu d’élèves.

L’APPLICATION DU PROTOCOLE EST-ELLE FINALEMENT EFFICACE ?

Le protocole est certes trop strict pour le faire respecter intégralement. On remarque cependant que les enseignants fournissent des efforts considérables pour limiter les contaminations. Cette adaptation convient également aux parents d’élèves qui se disent confiants en laissant leurs enfants à l’école.

Immersion dans l’école primaire Albert Camus

AM

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