Julia Poppe : « Sortir et voir les gens en vrai, ça change la donne »

En cette période morose, où les étudiants passent les deux tiers de leur temps à fixer un écran et à épouser parfaitement la forme de leur chaise, difficile de se projeter. Pour certains cependant, hors de question de se morfondre. C’est le cas de Julia, jeune fille pétillante à la main verte, qui se confie sur son vécu d’étudiante à domicile et ses astuces pour combler le vide de cette période.

Julia Poppe, 19 ans, est étudiante en 2ème année d’économie-gestion à l’université Dauphine-PSL. Parisienne d’adoption depuis 2019 et membre de l’association Go To Togo, elle raconte ce qui l’a poussé à rejoindre la capitale et ce qui rythme son quotidien de dauphinoise en distanciel.

  • Bonjour Julia ! Tu es étudiante à Dauphine, et engagée dans une association. Dis nous quelques mots sur toi.

Je m’appelle Julia, j’ai 19 ans et je suis originaire de Nantes. Cela fait maintenant presque 2 ans que j’ai déménagé à Paris et rejoint Dauphine. Je suis également membre du pôle Évènement de Go To Togo (GTT pour les intimes), association solidaire qui travaille avec une ONG togolaise pour promouvoir l’éducation, la culture et la santé au Togo. Par rapport à ce qui me caractérise, eh bien je suis souvent à vélo (retrouvez-moi au rond-point de Dauphine en train de pédaler à fond). J’aime également écouter de la musique, m’occuper de mes plantes, lire et aussi voyager, même si le catalogue de destinations est un peu limité en ce moment.

  • Pourquoi avoir choisi Dauphine pour tes études ?

En Terminale, comme je pense beaucoup de lycéens, j’avais du mal à me décider sur les études que je voulais faire. Choisir Dauphine et son cursus généraliste me laissait encore du temps pour préciser mon orientation. Je savais également que c’était une bonne fac, reconnue dans le monde du travail ce qui est rassurant quand on connaît les enjeux actuels. De plus, mon cousin y était lorsque j’ai fait ma rentrée, ce qui faisait une tête connue. La place de la vie associative à Dauphine était également déterminante de mon choix. Enfin, l’idée de vivre à Paris me tentait bien.

  • Comment vis-tu ta situation d’étudiante en ce moment ?

Comme tout le monde, la situation n’est pas facile. Après je me dis que j’ai de la chance : mon appartement n’est pas si petit, je vois régulièrement des gens grâce à GTT et je ne suis pas trop loin de ma famille. Par contre les cours à distance, ça tue la motivation. Faire les cents pas chez soi pendant des semaines et ne retrouver les gens qu’en période de fête, que ce soit pour les CC ou les partiels à Charenton, ça mine un peu le moral. Je sais bien que je ne suis pas la seule dans ce cas, mais la situation des étudiants pendant cette crise me désole. On est complètement laissés pour compte, la dernière priorité du gouvernement, alors que dans 3 ou 4 ans, on sera propulsés dans la vie active. C’est dur de voir les collégiens et lycéens retourner en classe, alors que ça fait presque un an qu’on y a pas mis les pieds. Cependant, la parole est donnée de plus en plus aux étudiants, et les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux; ça fait vraiment du bien.

  • Quelles sont tes astuces pour te vider la tête ?

Je pense être de nature très positive, et ne me laisse pas facilement abattre quelle que soit la tournure des évènements. Ce qui me permet de tenir, c’est le contact humain que le distanciel nous a arraché. Sortir et profiter des gens en vrai, ça change la donne. J’essaye de voir mes amis le plus possible (dans le respect des consignes sanitaires bien sûr) où je peux discuter de ce que je ressens et relâcher un peu la pression. Le confinement m’a fait reprendre le sport et j’y accorde même un certain plaisir. Je me suis également trouvé un nouveau hobby, qui est de m’occuper de mes plantes. (lien vers son magasin fétiche). C’est très thérapeutique, ça développe mes aptitudes pratiques qui deviennent un peu secondaires du fait de la charge importante de travail, et ça dynamise mon lieu de vie, je m’y sens bien. Je prends également le temps de me poser avec de la musique et de bien dormir, ça paraît futile comme astuce mais c’est vraiment essentiel.

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Son mini jardin botanique.
  • Où t’imagines-tu dans 5 ans ?

J’ai du mal à me projeter, car je ne suis pas encore tout à fait sûre de mon projet professionnel, mais j’espère d’ici là être diplômée et sur la voie de trouver un métier qui me correspond vraiment. Après si tu veux vraiment savoir où j’aimerais être dans 5 ans, c’est dans ma maison (où je serais proprio bien sûr) avec un petit chat, et entourée des personnes qui comptent. Dans un futur plus proche, j’aimerais aller vers un déconfinement, qui me permettrait de reprendre les voyages et de profiter du fait d’être mobile avant de me poser pour mon travail. Mais bon, si j’ai déjà un travail dans 5 ans, ce serait vraiment cool.

Propos recueillis par Léna Stern

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