Florence Crocherie : « J’étais coach de sport et je suis devenue coach de vie »

Né aux Etats-Unis dans les années 1960, le développement personnel connaît un véritable engouement depuis quelques années. S’il peut parfois paraître difficile de se lancer dans cette véritable quête de soi, certains font appel à des spécialistes pour les accompagner. 

Florence Crocherie, 53 ans, est coach de vie en Haute-Savoie. Si aujourd’hui elle aide les gens à atteindre leurs objectifs de vie, c’est en tant que professeure agrégée d’Education Physique et Sportive, qu’elle a commencé sa carrière. Après une vingtaine d’années passées dans l’Education Nationale, elle décide de créer son entreprise de coaching en 2008, afin d’accompagner les autres d’une nouvelle façon. Elle nous en dit un peu plus sur son métier de coach et ses motivations. 

Comment êtes-vous devenue « coach de vie » ? 

Je n’ai pas quitté mon travail dans l’éducation national par rejet, j’en ai adoré chaque instant jusqu’à la fin. Mais lorsque « autre chose » m’a appelé, j’y suis allée sans regret. J’ai toujours été « la bonne oreille ». Mes élèves et mes proches se confiaient naturellement à moi, et je les accompagnais instinctivement sans aucune méthode.  

A l’âge de 33 ans, j’ai entamé un long travail de développement personnel sur moi-même. Je me rendais régulièrement sur des salons du bien-être, tel que « Médecine Douce » à Paris. Sur les conseils d’un collègue, j’ai participé à un séminaire de coaching donné par Max Piccinini, avant de m’inscrire à sa formation tout de suite après. J’ai immédiatement compris que c’était le métier que je voulais désormais exercer. Je me suis ensuite formée aux méthodes des américains, véritables pionniers du développement personnel. J’ai appris aux côtés des plus grands tel que le célèbre coach Tony Robbins, avant de finalement passer un diplôme de coaching pour valider mes compétences. Disposant déjà du statut de formateur grâce à mon agrégation, je me suis lancée en créant mon entreprise Esprit Coach, à l’âge de 40 ans. Récemment, j’ai obtenu une reconnaissance internationale grâce au label ICF (International Coach Formation) en me formant auprès de Shirzad Chamine, ancien président de la plus grande agence spécialisée dans la formation de coach au monde, la Co-Active Training Institute (CTI). 

Finalement, même si le cadre a changé, j’ai coaché des gens toute ma vie. J’étais coach de sport et je suis devenue coach de vie. 

Comment définiriez-vous le développement personnel ? 

Le développement personnel est une quête de bonheur, de découverte et de connaissance de soi, dont le but final est de se sentir aligné avec ses valeurs. C’est une recherche de fluidité et d’harmonie relationnelle. Il s’agit de trouver sa place dans la vie, et d’être en accord avec soi-même. Le fameux “Connais-toi toi-même » de Platon. 

Quelle est votre mission en tant que coach de vie ? 

Ma mission est d’accompagner les gens en développement personnel, pour qu’ils puissent se retrouver, arrêter de perdre de l’énergie, être plus performants et enfin alignés avec les valeurs qui leurs sont propres. J’accueille des personnes qui ont une problématique. Mon travail est de leur faire dépasser cette problématique afin qu’ils retrouvent un équilibre de vie. Le coach doit comprendre la problématique du client, la redéfinir, la relativiser, la regarder sous différents angles. Par son questionnement, il doit amener la personne à se positionner, trouver ses propres réponses afin qu’elle puisse mettre en place un nouveau plan d’action dans sa vie. 

Qui sont les personnes qui font appel à vous et pourquoi ? 

La plupart des personnes qui viennent me voir recherchent qui elles sont vraiment. Elles veulent comprendre leurs difficultés relationnelles, familiales ou professionnelles. Souvent, il y a un chaos relatif, un mal-être, quelque chose qui dysfonctionne dans leur vie. J’ai eu la série des Burn out, celle des reconversions professionnelles… Je coach autant les particuliers que les professionnels. Je donne également des stages et des audits de culture sur les valeurs en entreprise. Récemment des équipes de foot de haut niveau sont venues me chercher, un futur retour dans le milieu du sport ! 

Comment avez-vous réussi à vous faire connaître ?   

J’ai commencé par me rendre sur ces fameux salons du bien-être en tant qu’exposant. J’y tenais un stand et donnais des conférences sur le développement personnel. Petit à petit, le bouche à oreille a pris le relai, si bien que je ne fais plus du tout de salons depuis 3 ans. Même si je me suis créé un site internet, rare sont ceux qui m’ont découvert grâce à lui.  

Les différents groupes de réseaux de chefs d’entreprise dont je suis membre m’ont également offert une grande visibilité. De nombreux entrepreneurs m’ont contacté par ce biais. Je me rappelle avoir donné un coaching d’équipe en entreprise. Chacun des membres de l’équipe est ensuite venu me chercher pour un coaching individuel ! Ma collaboration avec des entreprises étant de plus en plus fréquente, j’ai décidé de lancer des campagnes de pub sur LinkedIn en juillet prochain. 

Quelles sont les méthodes que vous utilisez ? 

Pour aider les personnes à trouver leur raison d’être, je pratique la méthode de l’enjeu de naissance. Il s’agit d’une observation des énergies qui étaient en place au moment de notre naissance afin de découvrir nos forces, nos talents et ainsi comprendre quelle est notre mission de vie. J’utilise également la méthode du décodage de prénom, selon laquelle une énergie unique se cache derrière chacune des lettres de l’alphabet. La combinaison des différentes lettres formant notre prénom engendre ainsi un véritable défi d’équilibre propre à chacun. 

Pour aider les personnes à être plus efficaces dans leur vie, j’utilise essentiellement la méthode de la Positive Intelligence de Shirzad Chamine. Il s’agit de repérer les saboteurs de notre vie, ces traits de caractères, comme le perfectionnisme, qui peuvent être intéressants lorsqu’ils sont utilisés à bon escient mais totalement néfastes quand ils sont poussés à leur paroxysme. Le but est de trouver comment arrêter de perdre cette énergie vitale, pour devenir plus performant dans notre vie. 

En quoi votre travail est-il différent d’un suivi psychologique “classique” ? 

Le coach travaille sur le comportement visible à l’aide d’un plan d’action visible. Il observe les comportements de la personne, ses difficultés et la nature de son conflit intérieur.  A partir de ce constat, le but est de mettre en place un plan d’action concret. Par exemple, si une personne rencontre des difficultés pour conduire sa voiture, on se demandera quelle stratégie mettre en place afin de la challenger au quotidien pour dépasser cette problématique petit à petit.

Parfois, il peut arriver que certaines problématiques soient en-dehors de mon domaine de compétence. Dans ce cas, je conseille à la personne d’entamer un travail thérapeutique en parallèle, avec un professionnel certifié en psychologie. Il n’y a pas d’opposition entre les deux types d’approches, mais plutôt une complémentarité. 

Quel a été l’impact du Coronavirus sur votre activité professionnelle ? 

Le premier confinement a presque été une aubaine pour moi. N’ayant pas pris de vacances depuis longtemps, j’ai profité de cette période pour m’arrêter totalement pendant deux mois. Avant la pandémie, je faisais quelques coachings en visioconférence de manière très ponctuelle, uniquement pour les clients habitant loin. Après le confinement, j’ai basculé à mon tour dans cette frénésie des rendez-vous en distanciel, qui est totalement entrée dans les mœurs. Depuis, le nombre de coaching a explosé. J’en ai fait 57 le mois dernier ! J’ai pu observer une augmentation des clients rencontrant de grandes difficultés et beaucoup de déprime face à cette soudaine solitude. Je pense notamment à un jeune homme qui a vécu un véritable calvaire en se retrouvant totalement isolé pendant le confinement, soudainement célibataire, dans un nouvel appartement, avec un nouveau travail en distanciel. Beaucoup d’entrepreneurs ont également ressenti le besoin de recevoir un soutien moral positif et un accompagnement dans la planification de leur année.  

Je ne me suis jamais sentie aussi utile ! Voir une personne reprendre goût à la vie et s’en sortir est quelque chose de merveilleux. C’est le succès des gens qui me fait plaisir. 

propos recueillis par Telma Foucaut

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