Étudiante à Paris-Dauphine en deuxième année de licence, Léana, 20 ans, ne supporte plus les cours à distance et se réconforte dans les arts plastiques et visuels. Un mal pour un bien, car prendre du recul par rapport à ses études lui a permis de se rattacher à ses véritables passions: le dessin et les tatouages.
Ta source d’inspiration provient des tatouages et du dessin. Pourrais-tu nous expliquer l’histoire de ces passions?
« Depuis mon plus jeune âge, je me suis mise au dessin. Je suis née dans une famille où l’expression artistique est transmise de générations en générations du côté maternel. Par exemple, ma grand-mère est une grande artiste et de ce fait ma source d’inspiration. Elle peint des tableaux, joue de l’accordéon, chante, danse, j’ajouterais même que rien ne l’arrête.

Si les études à Paris m’ont fait lâcher ma plus grande passion, le tir de haut niveau, par manque de temps, j’ai redécouvert mon attrait pour les arts plastiques. Récemment et surtout pendant le confinement de novembre, j’ai récupéré mon carnet de croquis et gratté de nouveaux les pages. Dessiner me détend, j’habille les pages blanches de mon univers et m’évade. En quelque sorte, il s’agit de se vider la tête du poids de la période. »
Afin de nous faire découvrir ton univers, comment décrirais-tu tes dessins ?
« Généralement mes dessins mêlent mots et images. Cela consiste à partir d’un mot ou d’une phrase et de l’illustrer. Les yeux sont les dessins que je préfère réaliser, ainsi que toutes autres parties du visage. Mes traits sont durs, épais et de couleur noire, à cela s’ajoute des notes plus fines. Oh, j’oubliais l’essentiel: toujours rester sobre.

Mes dessins sont souvent des croquis de tatouages. Je ne saurais décrire précisément mon univers. Mon art pourrait être exprimé en 3 mots : spontané, audacieux et toujours dans les émotions. Telle une artiste marginalisée, j’agis toujours sur des coups de tête ! En parlant de coup de tête, j’ai d’ailleurs à cet effet crée un compte Instagram la semaine dernière, pour afficher mes dessins. @excesdureel sur Instagram, allez vous abonner! »
https://instagram.com/excesdureel?igshid=190rxc6tfo6mh
https://www.instagram.com/p/CKjjaE5DbVt/?utm_source=ig_web_copy_link
Pourquoi les tatouages sont-ils essentiels à tes yeux pour t’exprimer ?
« Le tatouage habille le corps d’œuvres d’art pour devenir un musée ambulant. Plus tard, je veux être une sorte de ‘musée humain’, porter sur mon corps la trace de différents artistes. Porter l’art sur soi est, selon moi, une symbolique très forte. Faire un tatouage c’est posséder son corps et l’affirmer. Mes tatouages sont très personnels mais n’ont pas de sens profonds, ils dévoilent seulement une part de moi et font partie de mon identité. Je pense que cette passion s’est dévoilée très tôt chez moi, peut-être parce que ma mère et ma sœur étaient tatouées, mais dès que les émissions américaines mal doublées de concours de tatouages passaient à la télé, j’étais absorbée et admirative de tous ces tatouages. Concernant mes sources d’inspirations et pour les curieux, celles-ci sont assez diverses et souvent tournées vers des artistes aux personnalités très marquées. Par exemple, je citerai sur Instagram les comptes de : @zombietears et @louvedudiable. Sinon, je vous laisse découvrir les artistes qui m’ont tatouée : @peter_sparkler et @blcksidestudio. »
https://www.instagram.com/p/CKQ5lXfldzo/?utm_source=ig_web_copy_link
https://www.instagram.com/p/CIlZbFgAHKG/?utm_source=ig_web_copy_link
Concernant les tatouages, n’as tu pas peur de leur immuabilité, de ces traits qu’on ne peut pas gommer ?
Souvent les tatouages sont vus d’un mauvais œil, de nombreuses fois cette phrase m’a été répétée : ‘ quand tu seras vieille, tu es sûre que tu ne regretteras pas tes tatouages?’. A cela, j’aimerai répondre mais on ne se le permet jamais: ‘au moins je serai une mamie cool.’. Pour l’instant, j’ai 3 tatouages, le premier dans le dos représente les phases du soleil et de la lune. Les deux autres ont été fait dans la foulée depuis décembre 2020. Pour se faire tatouer, il y a deux procédés : soit apporter un croquis du tatouage que tu aimerais avoir ou alors réaliser un flash. Un flash, c’est un dessin ou un écrit de l’artiste mis en vente par celui-ci. Cela consiste à acheter une œuvre de l’artiste et se la faire tatouer. L’âme de l’artiste est exprimée sur ton corps et c’est très beau. J’ai ainsi fait un flash, qui s’appelle « excès du réel » et pour l’anecdote il y a une faute au niveau de l’accent, ‘réel’ s’est transformé en ‘reél’. Je trouve cela vraiment cocasse, cela fera une histoire de plus à raconter à mes enfants. Enfin, j’ai une rose sur mon bras avec le nom de la déesse grecque de la mémoire, Mnémosyne. Je ne regrette aucun d’eux et je suis heureuse de tous les porter aujourd’hui. »

Par Ines Chartois
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