De plus en plus de jeunes se convertissent vers le végétarisme et le véganisme : soucieux de leur impact sur l’environnement et la condition des animaux. En parallèle, il y a une croissance considérable du marché végétarien et végan. Pourtant c’est un sujet dont la plupart des gens a encore beaucoup de préjugés.
Théo Mazeli, étudiant à l’Université Paris-Dauphine, s’est converti en végétarien à l’age de 13 ans. Il est devenu ensuite végan pendant 3 ans et il a choisi d’être flexitarien l’année dernière, faisant partie du 30% de la population française. Il nous raconte son aventure sur le changement de sa mode d’alimentation.
Quelle était ta motivation pour changer ta mode d’alimentation ?
J’avais 13 ans quand on commençait à parler du fait que manger de la viande n’était pas bon pour l’environnement et puis je pense que nous avons tous vu des images sur la condition des animaux qui nous ont pas plu. Ces raisons m’ont mené vers le végétarianisme qui m’était déjà pas loin comme idée car je ne mangeais pas trop de viande avant.
Le fait de devenir végan était un peu une suite logique. Quand j’ai été végétarien pendant 3 ans, je me suis rendu compte que ce changement de mode de vie n’était pas si compliqué que ça. J’avais commencé à cuisiner et je trouvais toujours de bons plats à cuisiner sans viande. Au fur et à mesure, ça s’est radicalisé et je ne consommais plus aucun produit venant des animaux.
En tout cas, je n’ai jamais eu un ressenti de manque et à l’époque il n’y avait pas autant de produit remplaçant dans les supermarchés comme on en a aujourd’hui.
Pourquoi as-tu arrêté d’être végan ?
Je n’ai pas tout arrêté je suis redevenu végétarien. C’est surtout le fromage qui me manquait quand j’avais décidé d’être végan. À part le fromage, c’est plus des raisons sociales qui m’ont mené à abandonner le véganisme. Quand il y a des évènements sociaux incluant le repas, les autres se sentent obligés de faire attention à ce qu’ils cuisinent ou je devrais apporter mon propre repas. C’était un peu gênant pour moi de leur imposer ça et d’être à part. Être végétarien est plus acceptable et moins contraignant dans ce genre de situation.
Est-ce que tu pourrais nous dire plus sur ta philosophie de manger ?
Je suis quelqu’un qui aime beaucoup manger non pas en quantité mais en qualité. Pendant cette période-là, l’action de manger était plus utilitaire pour moi car c’est plus difficile d’avoir du plaisir en mangeant quand il y a autant de contraintes et que c’est moins spontané. Il faut donc réfléchir à ce qu’on va cuisiner à l’avance.
Le sujet d’éthique était ma motivation initiale mais au fur et à mesure j’ai un peu changé d’avis. Au bout de cinq ans, j’avais l’impression d’avoir assez donné et que mes efforts individuels ne comptaient pas autant que ça.
Le véganisme semble devenu une mode, qu’en penses tu ?
Déjà, c’est une bonne chose que les gens de manière globale réduisent leur consommation de produits animaux et qu’ils deviennent de plus en plus conscients sur le sujet. Mais, il y a effectivement un effet de mode principalement lié aux réseaux sociaux. Le fait de partager la photo de son repas etc. qui fait que le véganisme se banalise. Cette popularisation ne me plait pas.
Il y a également une radicalisation sur le sujet. On a vu des images des végans qui attaquaient les boucheries, je n’avais pas envie de me retrouver identifié à tels actes. Je n’ai jamais été dans des groupes militants.
Regrettes-tu d’avoir passé autant d’années sans avoir mangé de la viande ?
Je n’ai absolument pas de regret, ce fut une expérience très enrichissante pour moi et j’ai appris beaucoup de choses en me renseignant notamment sur l’environnement et sur l’alimentation. Surtout que dans ma famille tout le monde n’était pas dans le même régime donc j’étais obligé de me faire à manger et d’apprendre à cuisiner.
Je ne suis pas complètement revenu en arrière non plus, je gardes certaines de mes habitudes. Là je suis un peu entre les deux, je suis devenu ce qu’on pourrait appeler un flexitarien. C’est-à-dire que j’ai une alimentation qui se rapproche plus d’un végétarien mais je ne me prive pas de manger un bon plat à la viande quand j’ai vraiment envie. J’ai trouvé une équilibre entre le plaisir et mon éthique.
Propos recueilli par Zekeriya TURKMEN.
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