Depuis le début de la crise sanitaire, un tiers des étudiants déclarent rencontrer des difficultés financières selon le Point. Des initiatives solidaires se multiplient donc depuis le début 2021 pour lutter contre cette précarité grandissante. C’est dans ce contexte que des étudiants de l’Université Paris-Dauphine ont organisé une distribution alimentaire le mercredi 20 avril.
Un peu avant 11h00, une vingtaine d’étudiants se réunissent au soleil, dans la cour de Paris-Dauphine. Ils sont membres de l’association dauphinoise Fleur de Bitume ou du syndicat étudiant Uni Dauphine, et ont été contactés par Linkee pour une première distribution alimentaire au sein de l’université. Luttant contre le gaspillage alimentaire, l’association Linkee a été mandatée par la région Ile-de-France pour venir en aide aux étudiants durant la pandémie. Ombeline, membre depuis un mois, raconte : « Nous sommes bénévoles ou salariés et nous organisons des distributions quasiment tous les jours, à Paris et en banlieue ». Elle qui travaille dans l’événementiel culturel, s’est engagée lorsque son activité professionnelle s’est stoppée.
Livraison des aliments
A l’arrière du Crous, le camion de Linkee arrive à 11h05 pour livrer les aliments provenant des surplus de restaurateurs ou grossistes. Les étudiants bénévoles forment alors une chaîne pour acheminer les stocks jusqu’à l’arrière de la cour. Certains portent les sachets et les cagettes avec leurs bras, d’autres tentent de manier des transpalettes.
Confection des colis
A 11h30, lorsque tous les aliments ont été disposés et regroupés sur des tables, les bénévoles se regroupent et attendent le signal de départ. La responsable de la vie associative dauphinoise leur adresse alors un mot de remerciement et d’encouragement : « Merci pour le temps consacré à cette distribution, votre aide est précieuse. » ; elle ajoute avec un large sourire « Je suis très fière de cette initiative. ». Elle ponctue son discours en prenant une photo du groupe.
Ensuite, tout le monde commence à s’agiter avec entrain. L’objectif est de remplir les 250 sacs avant midi. Les bénévoles se séparent spontanément en deux groupes. Les uns se placent derrière les tables afin de distribuer les aliments ; les autres, progressent de stand en stand pour remplir les sacs. L’ordre est précis, d’abord mettre les 8 carottes puis les 3 courgettes, les 10 pommes et enfin la farine. Les sacs sont ensuite entreposés dans un coin ; la pile augmente très rapidement.
Finalement, alors que tous les sacs ont été remplis, il reste encore plus d’un-tiers des aliments non distribué. Les bénévoles sont donc repartis pour un tour et complètent les tote-bags déjà pleins. Cette danse s’achève à midi, heure où les étudiants peuvent récupérer leur sac.
Distribution
La file d’attente est déjà longue. Tous les étudiants de PSL – Paris Sciences et Lettres – qui le souhaitent peuvent récupérer un sac de nourriture. Pas besoin d’être boursier, il suffisait juste de s’inscrire à l’avance par mail. Une fois leur identité et leurs bons vérifiés, ils ont seulement à récupérer un colis. « Merci beaucoup ! » s’exclame Théo, cet étudiant de Chimie ParisTech explique : « J’essaye de participer à toutes les distributions PSL. Mon budget nourriture est super limité, alors ces initiatives me sauvent un peu. En plus, cela me donne une occasion de sortir de chez moi ! ». Des mots de politesse s’échangent et les bénévoles préviennent les étudiants des autres distributions : « N’hésitez pas, il y en a tous les samedis au Ground Control, près de Gare de Lyon. ».
A 12h30, la cadence ralentit, pourtant il reste encore plus de la moitié des sacs.
Finalement, à 14h00, heure de fin, des étudiants ne s’étant pas inscrit ont pu récupérer des colis afin de ne pas gâcher les aliments. C’est le cas de Salomé, « Je ne me sentais pas prioritaire, c’est pour cela que je ne me suis pas inscrite. Mais là je sais que je ne prends la place de personne alors j’en profite ! ».
Bilan de cette distribution : tous les étudiants, bénéficiaires ou bénévoles, ont l’air satisfaits et contents de cette première expérience. Bien qu’il y ait eu quelques impairs comme un surplus de carottes ou encore la présence discutable de la farine dans les colis selon Théo : « Je ne sais pas ce que je vais en faire sachant que je n’ai pas de four chez moi ! » rigole-t-il. Finalement, quatre autres distributions sont prévues à PSL jusqu’à la fin de l’année, et tout cela dans le respect des gestes barrières.
Apolline Greiveldinger
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