La bibliothèque en pandémie: un organe au ralentit

La bibliothèque de l’Université Paris- Dauphine (BU), située au 6ème étage du bâtiment, accueille les étudiants de 9h à 17h30 dans un espace de travail spacieux et silencieux. Face à la pandémie elle a adopté un nouveau modèle de fonctionnement.

A 9h la bibliothèque ouvre ses portes. L’équipe de ménage, qui démarre à 6h, a pris soin de nettoyer sol, tables et rayons.  Plusieurs étudiants attendent déjà sur les bancs à l’entrée.

« Les cours commencent à 8h30, donc de 8h30 à 9h je suis mon cours depuis l’espace du 6ème puis à 9h je vais à la BU » explique Paul , 20 ans, étudiant en deuxième année DEGEAD.

Les étudiants réservent à l’avance, et passent leurs cartes Dauphine sur le portique pour entrer. A l’accueil, Valentin, étudiant travaillant partiellement la BU, leur demande aimablement de présenter le mail de confirmation de leur réservation. Actuellement il y a 300 places ouvertes sur les 800 disponibles afin de respecter les gestes barrières. Les créneaux disponibles sont 9h-13h et 13h30-17h30.

« Il faut parfois s’y prendre plusieurs jours en avance pour avoir une place » Adrien, étudiant en L2 MIDO.

Si les réservations sont généralement complètes, tous les étudiants ne les honorent pas. A la moitié des créneaux la bibliothèque envoie un mail aux étudiants qui ne se sont pas présentés pour les inviter à libérer leurs places si ils ne comptent pas venir. De plus, le personnel de la BU peut laisser rentrer des étudiants sans réservations si ils remarquent de nombreuses places vacantes.

Christophe un employé de 50 ans grand, mince, les cheveux blanc coupés très court confie: « Au début on ne laissait pas rentrer sans réservation mais c’est difficile de refuser l’accès à un étudiant alors qu’il n’y a personne dans les salles. Maintenant nous faisons des tours et si on constate qu’il reste 150 places alors que ça devrait être complet, on laisse rentrer des étudiants.»

Dès 10h le monde afflue. Il y a beaucoup de passage : les étudiants font des allers-retours entre leur cours, se retrouvent pour discuter, sortent faire des pauses, ou encore viennent chercher des documents. Dès  juillet 2020, la bibliothèque avait mis en place un systèmes de click and collect pour les emprunts qui se montre efficace. Les étudiants font leur demande en ligne,  la bibliothèque la prépare et ils peuvent venir la chercher à l’accueil. Il y a au minimum quatre employés à l’accueil, aussi biens des étudiants que des personnes plus âgés.

A l’intérieur les salles sur les cotés, très lumineuses, ont le plus de succès. Il y a souvent une personne dans les box, mais les places centrales sont plus souvent libres. Le bocal (salle informatique), les salles de travail en groupe et l’espace de repos ont été fermés.

« Si on laisse les salles de groupes ouvertes les étudiants y rentrent en nombre et c’est très difficile à surveiller. » explique Christophe.

De fait dans les salles de groupe on peut voir les amas de livres qui ont été empruntés et y sont placés en quarantaines pendant 3 jours.

Dans le respect gestes barrières

Tous les mètres il y a un marquage au sol pour indiquer l’emplacement des chaises, et du ruban adhésif rouge et blanc sépare les tables en bureau individuel. A 13h tout les étudiants quittent les lieux et la fréquentation reprend à 13h30. Cette fermeture permet à la bibliothèque d’être entièrement aérée.

Les étudiants portent tous un masque, bien qu’il tombe souvent en-dessous du nez. L’équipe de la bibliothèque fait régulièrement des rondes pour vérifier qu’ils sont biens mis ou que les étudiants ne sont pas trop proches.

« Souvent les 1 mètre sont très limites, chacun est dans sa case mais se rapproche au maximum de son voisin. » relate Christophe.

La fermeture de la BU a été avancée de 22h à 17h30 après la mise en place du couvre feu à 18h. A 17h un premier message retentit annonçant la fermeture de la bibliothèque dans les 30 minutes suivantes.  

Suivi d’un autre rappel à 17h15 : «La bibliothèque ferme dans 15 minutes. Pensez à l’extinction des PCs, vous avez désormais 15 minutes top chrono pour finir ce que vous êtes en train de faire » annoncent les hauts-parleurs.

Tout le monde range ses affaires, et en partant les étudiants peuvent déposer les livres qu’ils ont utilisés sur les chariots devant les rayons.

Inès de Leissègues Rozaven

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