Le samedi 27 mars, l’association l’Arche de Bagheera basée à Méréville dans l’Essonne nous accueille. L’organisme a été créé en 2017 par Ludivine et accueille les « NAC », les « nouveaux animaux de compagnie » qui désignent ceux qui ne sont ni des chiens, ni des chats.

Un environnement chaleureux
Il est 10h30, l’Arche de Bagheera a déjà ouvert ses portes. En guise de repère, aucune affiche tape à l’œil, ni de grand entrepôt en vue. Simplement une grande maison chaleureuse d’où vient Ludivine, la présidente de l’association, pour accueillir les visiteurs. En passant dans un petit passage sur le côté de la maison, un immense jardin dissimulé derrière la bâtisse s’étend et le bruit des rongeurs commence à retentir dans la campagne calme de Méréville.
Un cochon dénommé Lili issu d’un sauvetage demeure le premier animal visible et court vers les visiteurs en grognant en signe de bienvenue. En poursuivant dans l’allée, des enclos de lapins de couleurs différentes sont visibles. D’autres animaux sont entreposés dans des petites cabanes et un chien, « Clafoutis », vagabonde joyeusement partout dans l’espace d’accueil des animaux.

Le samedi, un jour particulier
Le samedi est un « jour de grand ménage » affirme Camille, bénévole étudiante. Camille, comme beaucoup de volontaires de l’Arche de Bagheera habite loin de Méréville et ne peut pas se déplacer de façon quotidienne.
« Je ne fait le trajet que les samedis, confit-elle, ça me permet de m’aérer la tête et de faire une pause dans ma semaine avec mes études. La présence des animaux est vraiment agréable et puis, je ne vais pas le cacher, il y a toujours quelque chose à faire ici ! ».
Une attention particulière est accordée à chaque animal. Ainsi, les bénévoles s’activent et désinfectent, nourrissent, hydratent une centaine de pensionnaires, dans un concert de couinements, de gloussements, et de grognements. Une odeur agréable de foin, de granulés et de désinfectant embaume l’environnement.

Des animaux médicalement suivis
11h, à coté de ce ménage, Valérie, une autre bénévole de l’association, emmène des lapins récemment arrivés chez le vétérinaire.
« Ceux là proviennent d’une saisie. Cela arrive régulièrement, raconte-t-elle. Par exemple, les derniers lapins arrivés étaient entreposés dans la salle de bain du propriétaire, dans des cages minuscules. Le logement était complétement insalubre. Nous sommes donc venus avec la police faire la saisie des animaux pour les apporter dans notre association. Comme tous nos animaux sont castrés, stérilisés, vaccinés et vermifugés, on doit tous les emmener chez le vétérinaire, ajoute-t-elle en souriant.»
En effet, tous les animaux passent dans une clinique vétérinaire basée à Etampes qui travaille régulièrement avec des associations et qui fait donc des prix adaptés en conséquence. Dans le cas présent, les lapins devaient en premier lieu être tous vaccinés et retourneront plus tard se faire castrer ou stériliser.
Les lapins n’ayant pas de noms et venant pour la première fois à la clinique, un carnet de santé est créé pour chacun d’entre eux. Le vétérinaire les pèse également et prend leur pouls pour être sûr qu’aucun d’eux n’a de trouble majeur de santé. Ensuite, c’est l’heure du vaccin chaque individu a le droit à la piqûre.

« Nous avons des interventions régulièrement, mais ça reste majoritairement des vaccins et des stérilisations, explique la vétérinaire en pleine vaccination. Étant donné qu’il y a pas mal d’associations et de refuges autour d’Etampes, les gens ne viennent pas déposer leur animal chez moi mais vont directement dans les associations. »
Une association soucieuse de ses pensionnaires
13h30, un couple arrive au refuge pour adopter Moony, un petit lapin bélier noir et expliquent leur choix.
« Initialement, je suis complètement contre les animaleries. Les vendeurs en général ne sont pas capables de nous conseiller correctement et surtout les informations données sont trop vagues. Dans les petits refuges comme celui de l’Arche de Bagheera, les bénévoles connaissent vraiment bien leurs animaux et sont capables de nous dire lequel sera le plus en adéquation avec notre environnement. Prendre un animal dans une association c’est également la soutenir donc c’est une bonne initiative. »
L’Arche de Bagheera donne beaucoup d’indications concernant le bien être de l’animal. Une pré-visite est en général réalisée chez les futurs adoptants pour s’assurer du bon environnement dans lequel vivra l’animal une fois adopté. Même après l’adoption, l’association reste en contact avec les nouveaux propriétaires.
15h30, une dernière visite a lieu dans le refuge, mais cette fois une dame souhaite laisser une portée de quinze rats inattendus dans la famille. Ludivine se charge de l’opération.
« En général, les personnes sont de plus en plus consciente de ce qu’elles font et laissent plus souvent leur animal en association plutôt que dans la nature. Il ne faut pas oublier qu’un animal domestique ne peut pas vivre dans la nature, donc si jamais un animal ne peut plus vivre avec sa famille, il vaut mieux pour lui qu’il soit laissé dans un environnement approprié. »

Après ce qu’elle appelle « l’abandon » des rats, Ludivine explique. « En 2018, on a eu environ 240 abandons. En 2019, nous en avions presque 300, cela témoigne bien que la conscience des personnes a évolué et que l’avenir de leur animal leur importe de plus en plus. Ce chiffre a bien sûr explosé avec la crise sanitaire.
On a également eu plus d’adoptions, 220 en 2018 et 250 en 2019, ce qui est très positif. Notre association a besoin de se faire connaître non seulement pour permettre aux gens d’adopter plus facilement mais aussi de leur permettre de se tourner vers nous en cas de volonté d’abandon de leurs animaux. »
L’association arrive à recueillir suffisamment de fonds pour maintenir les visites vétérinaires. Cependant, pour améliorer la condition des animaux ainsi que pour envisager l’agrandissement du refuge et de son nombre de pensionnaires, il est nécessaire pour elle de se faire connaître et de trouver des familles aux petits animaux.
AM
Be the first to comment on "Reportage : Une journée au cœur de l’association l’Arche de Bagheera"