Le 19 mars 2021 au Stade Bauer le Red Star (alors 5ème du championnat) affrontait l’US Orléans (alors 6ème du championnat) pour un match à huis-clos entre masques, distanciations sociales et tribunes à l’abandon. Reportage

L’avant-match
18h45, les premiers officiels du club arrivent sur le bord de la pelouse et les deux photographes de l’agence de presse commencent à s’installer. A défaut des supporters se sont les grandes enceintes du stade qui mettent l’ambiance en diffusant une playlist de rap français. Quelques minutes plus tard, les deux gardiens du club audonien, Paul Charruau et Raphael Adiceam, font leur entrée sur le terrain accompagnés de leur entraineur. L’échauffement est intense mais court puisque celui-ci est limité à 30 minutes sur le terrain.

19h15, les joueurs de l’US Orléans (USO) sont les premiers à entrer sur le terrain pour s’échauffer, ils sont rapidement suivis par l’équipe du Red Star, en effet dans le cadre du protocole sanitaire les deux équipes ne sont pas autorisées à entrer au même moment sur le terrain pour l’échauffement. Les arbitres viennent à leur tour sur le terrain pour se préparer.
19h45, les joueurs rentrent dans les vestiaires. Il est temps pour les journalistes encore présents sur le terrain de rejoindre la tribune presse. Seuls les commentateurs de la FFF ont accès à leur propre tribune. En hauteur mais bien centrée, la « cabine de presse » accueille deux hommes chargés du live tweet du Red Star et du live tweet du compte @FFrancilienblog. Devant eux un duo de commentateurs, un commentateur en live sur Youtube ainsi que quatre autres journalistes, tous masqués, évidemment.
Les membres du club rejoignent la passerelle située en haut du stade, en passant par la cabine de presse. La musique s’intensifie, les membres du staff s’affairent sur le terrain et déploient le drapeau de la FFF qui trône entre ceux des deux équipes.
19h58, la playlist du Red Star s’arrête et un homme avec un micro la remplace. Celui-ci annonce les deux équipes avec un enthousiasme débordant qui tranche radicalement avec l’absence de supporters. Les deux équipes entrent alors sur le terrain en respectant un écart d’un mètre en chaque joueur et viennent se placer à côté de leurs drapeaux respectifs.
Avant de lancer le coup d’envoi le speaker annonce une minute de silence en hommage à Patrick Viot, gardien historique de l’US Orléans, décédé le 16 mars dernier des suites d’une tumeur au cerveau. Les joueurs se tiennent par les épaules, les commentateurs se taisent, le banc de touche et les quelques spectateurs autorisés se lèvent, un silence rare envahit le Stade Bauer.
Le match
20h00, l’arbitre siffle le coup d’envoi, le match commence. Les premiers encouragements se font entendre depuis la passerelle réservée aux membres du club. Le silence d’un match à huis-clos est couvert dès les premières minutes par les applaudissements et les cris d’encouragements en faveur de l’Étoile Rouge.
20h04, l’arbitre accorde un coup-franc aux Red Star, Jimmy Roye tire et trouve la tête de Djiman Koukou qui met le ballon au fond de la cage. Premier coup dur pour les orléanais qui se retrouvent menés dès la quatrième minute de jeu.

Le speaker lui est enthousiaste, et ses « Buuuuuuuuuut » et « Djiman Koukouuuu » ne tardent pas à être rejoints par une explosion de joie sur la passerelle et sur le banc de touche. Une dizaine de personnes fêtent ce but contre des milliers auparavant. Les applaudissements se calment donc rapidement, le match a repris. Tout le long de la période le Red Star a fait trembler la surface orléanaise sans pour autant réussir à trouver le chemin du but. Cependant, chaque occasion a eu le droit au soutien des rares spectateurs en tribune.
20h45, fin de la première période, les orléanais ont été mis en difficulté, tandis que les Red Star ont su se créer de nombreuses occasions. Le bilan de cette première période, 1-0 pour l’équipe audonienne.
La mi-temps est l’occasion pour les journalistes de discuter entre eux. Des groupes se forment, les deux chargés de la communication sur Twitter, et les commentateurs orléanais font bande à part, les autres journalistes semblant bien se connaître. Étonnamment, la première période n’est pas forcément le sujet de discussion privilégié à la pause, il est préféré une actualité footballistique plus générale. 15 minutes plus tard le match reprend.
21h40, la surface du Red Star tremble, mais Younes Ghabaoui, défenseur audonien évite à son équipe de prendre un but en faisant le « sauvetage » du match. Cette action a provoqué de fortes réactions sur la tribune et sur le banc et les journalistes de la tribune de presse sont unanimes sur la précision de cette action.
Cependant, seulement quelques minutes après, le héros devient celui qui provoquera la faute dans la surface. Un penalty est accordé à la 87ème minute à l’USO. A l’annonce de la faute la passerelle est d’un silence rare, voulant probablement laisser le temps à Paul Charruau de se concentrer. Gaétan Perrin, attaquant phare de l’équipe orléanaise se met en position, quand des cris surviennent des tribunes « aller Paulo », « sors là Paulo », l’avantage dans le match à huis-clos est que le gardien a surement pu profiter de ces encouragements. Malheureusement cela n’aura pas suffit Gaétan Perrin transforme le penalty, les orléanais reviennent au score à trois minutes de la fin du temps règlementaire. Quelques minutes après, l’arbitre siffle le coup de sifflet final, le verdict est tombé, le match de la 26ème journée de championnat sera un match nul (1-1). Pour le résumé vidéo du match, cliquez ici.
Après-match
22h00, dans la tribune de presse, les journalistes et commentateurs rangent leur matériel pour se diriger vers la salle de conférence de presse. A cause du protocole sanitaire renforcé, on ne peut voir en conférence de presse, que le coach et un joueur de chaque équipe. Cette fois-ci, les journalistes ne pourront interroger que les coachs ; en commençant par Claude Robin (entraineur de l’USO), qui malgré la performance moyenne de son équipe en première période, est content d’avoir récupéré un point, pour aider le club à accéder à la troisième place du championnat. Et dans un deuxième temps les journalistes ont pu interroger Vincent Bordot, entraineur du Red Star, qui se veut rassurant sur le fait que les audoniens ont trois matchs de retard suite à leur parcours en Coupe de France.
Ce soir-là les journalistes n’ont pas reçu de joueurs en conférence de presse et il était impossible pour eux d’aller les interroger s’ils ne pouvaient pas montrer un test antigénique ou PCR négatif.
A défaut de rencontrer les joueurs ce soir, on peut visiter l’accueil du Stade Bauer où trônent leurs différents trophées. En effet, le Red Star est l’un des clubs de football les plus anciens, puisqu’il existe depuis 124ans et a donc eu le temps d’ajouter quelques titres à son histoire.

Solène Gautier
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