Le trajet en voiture dans la campagne normande est rafraichissant. Des paysages et des odeurs qui n’existent pas dans Paris ; ici, la voiture traverse une longue route qui ne mène que sur un petit village désert.
La voiture roule à une vitesse monotone, qui ne change que lorsqu’apparaissent des bosses sur la route. A travers la fenêtre de droite du siège avant, les arbres défilent en créant un mélange de jaune, d’orange et de marron. Certains arbres sont verts mais sont plus petits que les autres. A travers le parebrise, une longue route s’étend sur une distance indéterminée.
La voiture s’incline vers l’arrière puis vers l’avant plusieurs fois de suite ; les routes dans la campagne normande ne sont pas lisses et droites. La fenêtre ouverte, un rare courant d’air frais vient pénétrer dans la voiture. Il y a peu de vent, hormis celui créé par la vitesse croissante de la voiture. Aucune odeur ne vient s’imposer aux narines, l’air est frais, froid et léger. D’une oreille le bruit du moteur de la voiture persiste, en créant un son qui se fond presque dans le silence perçu par l’autre oreille, celle du côté de la fenêtre. Il commence à pleuvoir, la vue devient floue et s’ajoutent alors le son et le mouvement brusque des essuie-glaces. Au fur et à mesure que la voiture avance et que la pluie tombe, le contraste entre le ciel gris et l’herbe vert clair s’intensifie. Soudain, une feuille jaune fonce sur le pare-brise, emmenée par le vent. Le faible cri de surprise du conducteur brise le silence.
Des maisons au toit gris commencent à longer la route tandis que la voiture rentre dans un village. Autour de la voiture qui se gare se trouvent des magasins fermés, devant lesquels passent les piétons dont les voix sont désormais audibles.
Maria Fakhouri
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