Les friperies sont de plus en plus nombreuses et reconnues se présentant comme la solution face aux dégâts socio-environnementaux de la fast fashion. On observe une montée en gamme avec des friperies mettant en avant la sélection des vêtements. C’est le choix de Margaux Jeanjean, créatrice de la friperie “Acid Violette” qui connaît un vif succès.
De Snowbunny au Kilo Shop, le quartier de République à Paris est réputé pour ses friperies. Le 3 novembre 2021, le quartier en accueille une nouvelle “Acid Violette” qui ne passe pas inaperçue de part sa devanture violette. Malgré sa récente installation dans le quartier, le magasin a su faire sa place et séduire les acheteurs. Le pari de Margaux Jeanjean d’arrêter ses études de mode pour ouvrir sa propre friperie est réussi. Elle peut ainsi vivre de sa passion pour la seconde main qui s’est développée dès son plus jeune âge lors de brocantes.

Acid Violette s’inscrit dans un style de friperie proche d’une boutique ordinaire
“On ne dirait pas une friperie, c’est très lumineux et ordonné” s’exclame une cliente. En effet, nombreux se découragent par le monde, le désordre ou encore les odeurs de certaines friperies. Margaux a fait le choix d’une friperie où les vêtements sont rangés, lavés avec une véritable sélection au préalable. Cela rendant l’activité du shopping plus agréable. La sélection des vêtements étant travaillée avec de belles pièces, les prix sont parfois moins abordables pour une friperie. Ils tournent autour de 25-30 euros pour les vêtements, les sacs Guess sont à 90 euros.

De plus en plus de friperies font ce choix et notamment à République. La friperie Snowbunny expose des pièces avec des prix minimum de 50€ pour les vêtements. Néanmoins, Margaux a voulu conserver tout de même l’esprit des friperies avec des bacs à seulement 3€ rendant son commerce accessible à tous : Ceux ayant les moyens achetant en friperie pour leur conscience écologique comme ceux dont les raisons sont plus économiques.
Le thème années 2000 séduit la jeunesse
Ce thème nous plonge dans un univers nostalgique avec du Britney Spears en fond sonore tout en observant les belles pièces de cette époque revenir à la mode.

Le choix des années 2000 est purement stratégique. En effet, dans cette même rue la boutique Relique s’attribue l’univers des années 70, et Nuovo celui des années 90. L’esprit vintage et l’esthétisme de ces années séduisent les jeunes générations.
En outre de la conscience écologique permise par cet achat, les jeunes achètent en seconde main afin de se distinguer et d’affirmer leur propre personnalité à travers les vêtements. C’est ce qu’affirme une étudiante à l’Institut Français de la Mode, dont la mode détient une place centrale dans sa vie. Elle précise “avec la fast fashion et des enseignes telles que Bershka et Zara, les consommateurs ont plus de chance d’avoir des habits identiques qu’en achetant en friperies.”
“Vu la diversité des profils que je rencontre dans la boutique, je crois en l’avenir de la seconde main”
Le succès de sa friperie dès son ouverture témoigne de l’engouement autour de l’achat de la seconde main. Margaux ne s’attendait pas à un tel succès, elle n’avait d’ailleurs pas prévu assez de vêtements. De ce fait, elle s’est vite retrouvée presque en rupture de stock. Heureusement, grâce à son entourage qui lui ont prêté plusieurs vêtements, elle a su rapidement pallier ce problème. Elle compte également sur des fournisseurs au centre de la France et prochainement en Belgique pour sa sélection. Elle prévoit des nouveaux projets notamment un d’upcycling pour les vêtements qu’elle ne sélectionne pas. Son commerce est déjà rentabilisé et fonctionne qu’elle ne l’espérait.
C’est indéniable, les friperies connaissent un véritable succès. “D’ici 5 ans la seconde main aura dépassé la fast fashion en terme de consommation”. Margaux a lu cette affirmation dans les études de marchés dont elle dispose avec l’ouverture de son commerce.
Une tendance pour les friperies qui s’observe sur les réseaux sociaux
Sur Tiktok, réseau phare chez les jeunes, les bonnes adresses de friperies ne cessent de circuler. Acid Violet a été au cœur de certains tik toks à son lancement.
Malgré qu’une grande partie des « influenceurs » continuent de faire de la publicité pour des marques peu éthiques telles que Shein ou Zara. Certains se distinguent en se spécialisant dans la mode responsable. Victoria connu sous le pseudonyme @mangoandsalt est le parfait exemple avec ses 107 000 abonnés. Elle partage sur Instagram ses marques éthiques préférées. Elle a d’ailleurs écrit un livre « Green Life », un « manuel pour un mode de vie responsable ». La mode éthique représente le futur avec des plus en plus de jeunes engagés.
Alexine Jelkic
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