Après avoir manqué l’édition de 2020, le marché de Noël boulonnais revient en 2021 sur la Grand-Place de la ville. Tout en imposant des mesures sanitaires, il propose à ses visiteurs de découvrir de nouveaux manèges.

Mercredi 22 décembre 2021 à 17 heures, le marché de Noël de la ville de Boulogne Billancourt s’anime. Malgré le froid hivernal, l’effervescence des visiteurs se fait ressentir au milieu des décorations lumineuses. Beaucoup de jeunes enfants sur-excités attendent leur tour pour essayer le nouveau manège proposé : « les rênes du Père Noël ». La mélodie d’un vieux chant festif s’échappe de sa structure. Elle paraît très faible au milieu des voix des nombreuses familles rassemblées autour.

Le nouveau manège intéresse surtout les plus petits : les passagers ont en général entre deux et six ans. Pour David (le prénom a été modifié), « les attractions apportent un plus pour les enfants. Sans elles, ils s’ennuieraient. Il n’y a pas grand chose d’autre pour eux au marché. ». Son fils de cinq ans est très enthousiaste à l’idée de monter dans un des traineaux du Père Noël. Il observe avec impatience les passagers s’installer dans le carrousel constitué d’une dizaine de petits traineaux, chacun tiré par deux rênes. Avant chaque démarrage, une cloche sonne et une voix de femme pré-enregistrée annonce le départ en donnant des consignes de sécurité.

La grand-place du centre-ville est divisée en deux parties, chacune encadrée de barrières. De nombreux passants se sont regroupés en file-indienne devant les deux entrées du marché : ils attendent que les vigiles scannent leur passe sanitaire. Ils sont obligés de le présenter pour profiter de la plupart des attractions proposées par la ville cette année. Seule une rangée de chalets près du centre commercial reste accessible sans passe. Karlson Mottard, le responsable du manège « les rênes du Père Noël », a constaté une baisse de la fréquentation du marché en 2021. D’après lui, ces mesures sanitaires en seraient la raison principale.

Les boulonnais redécouvrent le vieux manège de la ville

Le carrousel de M. Watrin se situe à côté de la nouvelle attraction. Il est permanent mais a été rénové peu de temps avant l’ouverture du marché de Noël. Désormais composé d’un étage supplémentaire, ce carrousel classique attire autant de passagers que « les rênes du Père Noël ». Un stand de pêche aux canards, des chalets vendant de la nourriture et des tables hautes occupent le reste de l’espace partagé par les deux attractions. Une odeur de vin chaud embaume l’air à proximité. Des rires d’enfants et des discussions en langues étrangères se distinguent de la rumeur de la foule.

Comme en 2019, le marché propose aux visiteurs un manège en forme de sapin. Son tronc surplombe les toits des chalets et les leds implantées dans sa structure clignotent de toutes les couleurs, plongeant la place dans une ambiance festive. Des enfants parfois accompagnés d’adultes se nichent dans les immenses boules accrochées dans les branches basses de l’attraction. Ces cabines tournent comme un carrousel et montent quand leurs passagers appuient sur le bouton installé dans chacune d’entre elles. Trois enfants emmitouflés dans leurs écharpes et bonnets chantent en cœur « petit papa Noël », accompagnés de la mélodie diffusée par les enceintes de la structure.

Ce « sapin » est le plus imposant des quatre manèges présents sur la Grand-Place où le marché de Noël de Boulogne a l’habitude de se tenir. En 2020, la crise sanitaire avait empêché l’installation de toute attraction. Les années précédentes, elles étaient au nombre de deux ou trois. La mairie de la commune a pris la décision d’installer un nouveau manège à la suite d’une proposition du propriétaire des attractions.

« Nous essayons de nous renouveler chaque année, de varier l’animation. C’est une expérience supplémentaire pour les visiteurs et un jouet en plus pour les enfants. »

Karlson Mottard, responsable du manège « les rênes du Père Noël »

Des chalets de nourriture occupent la partie de la grand-place entourant le sapin métallique. Les odeurs de fromage fondu et de charcuterie se mélangent à celle sucrée des desserts. La quatrième attraction, le petit train, est difficilement repérable : elle se trouve de l’autre côté d’une route, loin des chalets et de l’agitation de la foule. Aucune musique ne s’échappe du manège, seul le bruit des wagons se déplaçant sur les rails est perceptible. Moins fréquenté que les trois autres, le petit train reste une attraction convoitée par les enfants. Il est souvent en marche, mais jamais plein. 

L’installation d’un manège en plein centre-ville

Les trois manèges temporaires appartiennent à M. Mottard. Il assure l’animation du marché de Noël de la ville de Boulogne Billancourt depuis plusieurs années. Une entreprise privée agréée par l’État contrôle ses machines tous les ans et leurs responsables les entretiennent tous les jours. Pour installer un nouveau manège, il faut déposer une demande à la mairie de la ville concernée. D’après le frère du propriétaire, « si elle trouve que l’attraction est jolie, propre et tenue par des gens sérieux », elle donne son accord. Les structures sont montées sur place en un ou deux jours. Les attractions pour enfants ne sont pas imposantes, leur installation technique n’est pas compliquée : il suffit d’avoir un accès assez large pour laisser passer les camions. Presque tous les marchés de Noël de France possèdent au moins un manège.

Julien (le prénom a été modifié) est un fromager du Jura venu vendre ses produits au marché de Boulogne. Après avoir invité les passants à déguster ses fromages et fait une blague amère au sujet du vaccin contre le coronavirus, il explique que la présence de telles attractions « ne change rien du tout » pour les commerçants. Il lui arrive d’être frustré car « les gens viennent juste faire un tour de manège plutôt qu’acheter, manger ou goûter les produits ». Il leur arrive tout de même de s’intéresser à l’étalage coloré de Julien après avoir testé une attraction.

Les producteurs du marché de Noël quittent les lieux le 25 décembre. Les manèges ne dépendent pas de l’organisation des chalets, ils restent sur place plus longtemps : jusqu’au 15 janvier 2022.

Tina Hokayem