Nous sommes allés à la rencontre d’Olivia, 20 ans, étudiante à l’université Paris Dauphine. Lorsque nous lui avons demandé de se présenter, c’est presqu’automatiquement qu’elle évoque ce qu’elle nomme de “sa petite particularité”. D’une mère suédoise et d’un père français, Olivia a grandi avec deux conceptions très différentes, en matière d’éducation et de bien-être notamment.
Votre double nationalité représente une part majeure de votre quotidien. Selon vous, il s’agit plutôt d’un avantage ou d’un inconvénient ? Comment la percevez-vous ?
Sans aucun doute d’un avantage. De manière très rationnelle, c’est un plus sur un cv par exemple, si un dirigeant doit choisir entre deux profils, c’est une façon de se distinguer. Ensuite, maîtriser deux langues depuis toute petite, ça facilite l’apprentissage des autres langues, ça crée une aptitude à mieux intégrer les logiques linguistiques. Je pense que plus largement, avoir une double nationalité, c’est aussi gage d’ouverture d’esprit et de tolérance.
Vous avez connu deux conceptions assez différentes, en matière d’éducation. Est-ce qu’il y a une conception dans laquelle vous vous reconnaissez davantage ?
Etant donné que je vis exclusivement avec ma mère aujourd’hui, je suis très influencée par son éducation “à la suédoise”. Ça peut paraitre un peu cliché mais la conception suédoise place vraiment le bien être au centre de leur mentalité. D’ailleurs, c’est sans doute pour cela que j’ai suivi des études de psychologie avant d’être à Dauphine, c’est quelque chose qui me parle et m’intéresse beaucoup.
Pouvez-vous approfondir cette notion de bien-être ? Pensez-vous à des domaines en particulier ?
La première chose qui me vient, c’est la sécurité dans la rue. La Suède est très en avance en matière d’égalité homme-femme et c’est vrai, qu’en tant que femme, c’est une question qui me parait essentielle. Malheureusement, je ne me sens plus vraiment à l’aise en France, les histoires de harcèlement de rue font partis d’un triste quotidien. Il y a des fous partout, c’est indéniable, mais en Suède, la mentalité d’égalité, que l’on observe aussi dans le congé maternité et le congé paternité, instaure un climat de sécurité automatique.

La Suède apparait comme un pays très en avance sur de nombreux sujets et celui de l’éducation dite particulière ressort très souvent. Avez-vous été témoin de ce phénomène ?
J’ai été à l’école en Suède pendant deux semaines. Alors, c’est une période très courte pour se projeter mais on voit tout de suite une différence dans le rapport à l’éducation : les journées se finissent à 14h, l’apprentissage est axé vers le divertissement, on retrouve vraiment cette idée centrale de bien être au cœur de la mentalité suédoise, dès l’école.
Revenons davantage à votre quotidien. Vous parliez des avantages que vous procurent cette double nationalité mais comptez-vous des inconvénients ?
Sincèrement, je n’en vois pas véritablement. Forcément, avec une mère suédoise qui ne maitrise pas parfaitement la langue française, je me dois de l’aider pour toutes les procédures administratives et pour la même raison, je suis la personne que sollicite mon petit frère pour ses devoirs. Pour autant, je ne considère pas cette aide comme un inconvénient, je le vois davantage comme une manière de s’autonomiser plus jeune, de prendre en maturité. En fait, c’est surtout une question de responsabilité. Certes, des taches qui ne devraient pas être les miennes le deviennent mais je prends cela comme une façon de se responsabiliser, ce qui est, à mon sens, un avantage.
Avez-vous des projets en rapport avec la Suède prochainement ?
Oui, j’ai eu la chance d’être prise en troisième année à Stockholm. Je suis très pressée de voir ce pays de l’intérieur parce que c’est vrai que ma mère m’en a donné l’image du pays idéal car elle reste assez nostalgique de l’époque où elle y habitait, et ça m’a toujours donné envie d’y vivre. J’ai hâte de me faire ma propre idée là-dessus mais pour l’instant, je ne peux rien vous dire, rendez-vous l’année prochaine !
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