Inès Benarab : « Les grandes différences entre les types de danse résident dans les origines et les intentions. »

Ines Benarab, 19 ans, est étudiante en deuxième année de licence en Sciences des Organisations à Paris-Dauphine. Passionnée de danse, elle pratique le modern-jazz depuis l’âge de 9 ans.

Plus qu’un passe-temps, Inès voit dans ses cours de danse une échappatoire, bouffée d’air frais de quelques heures par semaine dans un planning chargé de devoirs et d’événements associatifs à organiser pour l’Association Cinéma de Dauphine. Une histoire d’amour entre cet art corporel et la jeune femme, qu’elle pratique depuis son enfance.

Quand avez-vous commencé la danse ? 

Il y a dix ans, lorsque je suis rentrée en CM1. J’avais déjà essayé plein de sports mais je ne trouvais pas vraiment ce qui me plaisait. Certains de mes amis faisaient de la danse et l’une d’entre elle m’a raconté ses cours. Je me suis dit que ça pouvait être intéressant, donc pourquoi pas essayer le modern jazz dont elle me parlait. Par contre faire de la danse classique ; c’était hors de question. J’avais une idée très arrêtée dessus, je refusais d’être ce cliché de la petite fille qui porte du rose et qui fait de l’équitation !

Inès en pleine répétition de danse avec son groupe du conservatoire (deuxième personne à partir de la gauche). Crédit photo : Inès Benarab.

Vous dites que vous avez commencé la danse avec du modern jazz. Pratiquez-vous un autre style de danse aujourd’hui, à la place ou en complément ?

Je pratique toujours le modern jazz au conservatoire de ma ville, qui propose uniquement cela ou du classique. Mais j’ai voulu essayer d’autres types de danse pour diversifier mes apprentissages et comprendre comment mieux appréhender mon corps. J’ai pu faire du hip-hop, du contemporain, et même du classique ; soit avec des relations du conservatoire, soit grâce aux collaborations entre ce dernier et le théâtre de ma ville. À force de voir des danseuses de classique durant certains spectacles que nous avions en commun, j’ai fini par comprendre que cette danse était loin d’être nulle comme je pouvais le croire. La technique nécessaire est impressionnante, c’est vraiment gracieux et finalement j’aurais sûrement aimé avoir de jolies pointes et porter des tutus en dentelle !

« Cette année en particulier, c’est plus difficile de concilier à la fois cours de danse et cours de licence […] » 

Est-ce que cette pratique régulière de la danse reste facilement conciliable avec vos études ou connaissez-vous des difficultés aujourd’hui ?

Cette année en particulier c’est plus difficile de concilier à la fois cours de danse et cours de licence, l’année de L2 n’étant vraiment pas la plus simple. J’ai également demandé tardivement à ma professeure de danse si je pouvais passer mon examen de fin de troisième cycle, or je me rends compte que c’était très ambitieux. Il faut interpréter une chorégraphie technique et donc l’apprendre parfaitement, ainsi que monter un dossier à ce propos et créer une chorégraphie. D’autant plus que je n’ai pas que les études ou la danse ; j’ai aussi un job étudiant et j’aurais bien aimé passer mon permis… On peut dire que j’ai du mal à gérer mon temps ! Raison de plus pour ne pas commencer le classique.

Avez-vous déjà envisagé la danse comme une possible piste pour votre future vie professionnelle ? 

J’ai longtemps été persuadée de ne pas avoir le niveau requis pour voir ma passion de la danse comme une opportunité professionnelle. Mais mon stage de hip-hop de l’an dernier m’a fait voir les choses différemment ! J’avais trois heures de pratique par jour pendant 3 jours de vacances, ce qui est assez épuisant à enchaîner. Pourtant j’ai rarement été aussi épanouie dans ma pratique de la danse que pendant ce stage au quotidien. J’ai commencé à envisager une année de césure dans une école de danse, mais en reprenant les études après ces vacances, l’euphorie est un peu retombée. L’avenir est incertain dans ce milieu, en général on finit chorégraphe après avoir été danseuse et je ne m’y vois pas vraiment. 


Pourriez-vous nous donner les différences entre modern-jazz, contemporain et classique selon vous ?

Pour moi, les grandes différences entre les types de danse résident dans les origines et les intentions. Je pense que le premier type occidental est le classique avec la recherche de l’harmonie, de la hauteur ; il y a presque quelque chose d’un peu divin. Pour le modern-jazz, on sait que les esclaves dans les champs de coton durant la ségrégation raciale aux États-Unis chantaient beaucoup. Il arrivait aussi qu’ils se mettent à danser, avec un rapport à la percussion et au sol très important. Le contemporain est plus récent, et ce que je trouve très intéressant, ce sont les mouvements qui ont une liberté plus forte que les danses précédentes. On pourrait parler d’une recherche du mouvement à partir de soi ; comment ton corps ressent-il ce mouvement ? Fais-le.

Albane Perrot

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