Juliette Perreaux : « À l’époque je n’étais pas prête à me lancer dans une école d’art »

Étudiante en deuxième année de licence à l’Université Paris Dauphine, Juliette Perreaux, 19 ans, a longtemps hésité pour son orientation.

Passionnée par l’art depuis son plus jeune âge et encouragée par ses parents, elle a suivi pendant trois ans, en parallèle du lycée, une classe préparatoire aux ateliers du carrousel du Louvre pour entrer dans de prestigieuses écoles d’art. Finalement, c’est vers une licence Sciences des Organisations à Paris Dauphine que Juliette a décidé de poursuivre ses études. Elle nous explique son choix. 

D’où vient votre intérêt pour l’art ? 

J’ai grandi dans une atmosphère très axée sur la culture et l’art due aux métiers de mes parents. Ma mère est journaliste d’art, elle m’emmenait souvent à des expositions ou des inaugurations de lieux culturels. Mon père, au départ ingénieur, a commencé plus tard à faire des conférences de littérature. J’ai donc été élevée dans une famille qui avait un grand intérêt pour les domaines artistiques, c’est pourquoi je m’y suis moi-même très vite intéressée. 

Combien de temps consacrez-vous à cette passion au quotidien, notamment pour le dessin ? 

Actuellement, je n’y consacre pas beaucoup de temps. Avec les études, je suis beaucoup à Dauphine et préfère utiliser mon temps libre pour sortir me changer les idées avec mes amis. Au lycée, je pouvais passer des heures dans la semaine à dessiner, aujourd’hui ce temps est beaucoup plus modeste. Cependant, quand je suis chez moi, il m’arrive encore très souvent de griffonner sur un papier ou de faire des dessins.

Crédit : Juliette Perreaux
Crédit : Juliette Perreaux

Au lycée, toujours passionnée par l’art, vous avez décidé de suivre une classe préparatoire aux écoles d’art pendant trois ans. Qu’est-ce que cela vous a apporté ? 

Malgré mon choix de ne pas poursuivre dans cette voie, je pense que cette classe préparatoire m’a apporté un certain bagage et une vision artistique des choses. J’ai également été habituée à faire de la création, j’aime beaucoup, cela me permet de penser à autre chose. De plus, j’avais pas mal de cours d’histoire de l’art dans cette prépa, j’ai donc pu gagner en culture général, en plus de ce que mes parents m’avaient déjà enseigné. Pendant ces trois années, j’ai aussi renforcé mon goût pour les musées et la découverte.

Pourquoi avoir finalement décidé de suivre un parcours plus classique en intégrant l’Université Paris Dauphine et la licence Sciences de Organisations ? 

Au lycée, j’ai toujours joué sur deux tableaux : d’un côté l’art et de l’autre les mathématiques. J’étais en filière scientifique avec de bons résultats. Mon père, ayant fait Centrale, m’encourageait dans une voie plus classique. À l’inverse, ma mère, qui a fait les Arts Déco, aurait totalement accepté que je poursuive mes études dans une école d’art. Cependant, aux vues de la société actuelle, je me suis dit qu’il était préférable de commencer par des études plus académiques qui m’ouvriraient davantage de portes à l’avenir. De plus, à l’époque, je pense que je n’étais pas prête à me lancer dans une école d’art. Je n’en avais pas la folie.

Aujourd’hui, regrettez-vous ce choix ? 

Je n’aime pas particulièrement les études que je fais actuellement mais je ne regrette pas mon choix. J’estime que je n’étais pas assez mâture à la sortie du lycée pour aller faire une école d’art et avoir une aussi grande capacité de création. La réputation de Dauphine a aussi beaucoup joué dans mon choix de commencer par des études d’un très bon niveau pour potentiellement me spécialiser plus tard. Je voulais m’assurer une sécurité en allant dans une prestigieuse université.

Pensez-vous qu’il est possible d’allier votre intérêt pour l’art avec vos études plutôt économiques dans votre future carrière professionnelle ? Vers quel métier souhaiteriez-vous vous tourner à l’avenir ?

Oui, j’aimerai et je pense que c’est possible. C’est en tout cas ce que je souhaite faire. J’ai peu d’intérêt pour les matières que j’étudie actuellement donc j’espère trouver un intermédiaire qui me rapproche du domaine artistique. J’adore la création mais aussi la sociologie et la psychologie. J’ai pensé à travailler plus tard dans la publicité car cela rassemble ces deux domaines. Cependant, je ne suis pas certaine que ce milieu, souvent dit de « requin », corresponde à ma personnalité. C’est pourquoi désormais j’aimerai travailler dans la direction artistique afin de donner un mouvement et une identité graphique à une entreprise. Le côté visuel de ce métier correspondrait à mon intérêt et ma passion pour l’art tandis que les compétences nécessaires en marketing et gestion correspondraient plutôt à mes études à Dauphine. Dans la direction artistique, il y a des gens qui ont fait de hautes études et d’autres qui ont fait des études artistiques : c’est ce que j’aime. Le bagage de Dauphine pourra totalement me servir à trouver cet intermédiaire qui me plait davantage.

Propos recueillis par Rose Morin

Visite du musée Marmottan dans le 16ème arrondissement de Paris. Vidéo : Juliette Perreaux.

Be the first to comment on "Juliette Perreaux : « À l’époque je n’étais pas prête à me lancer dans une école d’art »"

Leave a comment