Laure est une étudiante très sportive en deuxième année de licence à l’université Paris-Dauphine. Contre toute attente, le confinement, véritable calvaire pour les sportifs, lui a permis de se découvrir une nouvelle passion pour la course à pied.
Diagnostiquée très jeune hyper-active, Laure est ceinture noire de judo. Seule une pratique sportive régulière lui a permis de canaliser son énergie débordante et de gérer son stress. Elle a découvert la course à pied par défaut durant le confinement. Étonnamment, elle a très vite adhéré. Désireuse de se surpasser, elle se voit déjà participer à des courses mythiques en pleine montagne.
Vous avez pratiqué le judo pendant 12 ans. Pourquoi avoir choisi ce sport en particulier ?
Ce sont mes parents qui m’y ont inscrite. Donc ce n’est pas vraiment un choix personnel, mais je les remercie car maintenant je suis ceinture noire. Le judo est un sport qui m’a permis d’apprendre à respecter les règles. Dès les premiers entraînements, j’ai découvert les rituels: le salut du tapis, l’interdiction formelle de marcher sur le tatami avec ses chaussures, le salut de son partenaire d’entraînement… Le fait de devoir atteindre un an pour passer d’une ceinture à une autre m’a inculqué la patience et surtout l’assiduité.

L’intégralité des clubs de sport ont fermé leur porte durant le confinement. Comment avez-vous fait pour surmonter cette épreuve ?
J’ai emménagé seule en septembre 2020. Comme si l’adaptation n’était pas déjà assez difficile, le confinement a été annoncé deux mois plus tard. Je ne supportais plus les cours à distance. Je me suis retrouvée à faire les cents pas dans mon appartement étudiant. Mon club de judo était fermé, j’ai commencé à devenir folle. J’ai donc commencé à courir dans l’objectif de garder la forme pendant le confinement. Je n’y aurais jamais cru mais je me suis très vite prise au jeu. J’ai mis en place un petit rituel, je suivais tous les matins le même itinéraire. Au delà de l’aspect forme physique, courir m’a permis de garder un lien social. Des amis m’accompagnaient souvent courir. Mais surtout, cette habitude que j’ai mis en place m’a aidé à garder une certaine organisation et une rigueur notamment dans les cours à distance, que j’ai eu du mal à suivre au début. La course à pied m’a vraiment sauvé pendant ce confinement, durant lequel j’étais extrêmement stressée.
Qu’est-ce que la course à pied vous apporte de plus au quotidien ?
Avant de se pencher sur la course à pied, il faut savoir que pratiquer un sport est indispensable à mon mode de vie. Je suis hyperactive depuis toute petite, donc très rapidement il a fallu trouver un sport pour me canaliser. Le judo a été très efficace. Il multiplie les exercices au sol et debout, donc dès que je rentrais d’1h30 de séance, j’étais très fatiguée. Mais c’était une bonne fatigue, qui éliminait mes problèmes d’insomnies.
Tout à l’heure j’ai dit que la course à pied était une révélation dans le sens où elle me canalise sur le plus long terme. Je peux en faire tout le temps et partout. J’ai juste besoin de mes baskets. Il y a une autonomie dans ce sport que je ne retrouvais pas dans le judo. Courir me permet de ne pas penser aux problèmes du quotidien. Je suis tellement concentrée sur mon effort que j’en deviens créative. Je ne peux plus m’en passer.
Vous pratiquez la course à pied de plus en plus régulièrement. Avez-vous des objectifs en tête ?
Je m’implique à fond dans ce que j’aime. Je cherche toujours à me dépasser. C’est pour ça que mon objectif ultime est de courir une épreuve d’ultra-trail. C’est une compétition sportive de course en nature sur une distance supérieure à 42km. J’aimerais aussi faire le Marathon de New York. Mais c’est plus un rêve qu’un objectif car j’ai envie d’y aller depuis petite.

Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’ultra-training ?
Depuis tout petite, je fais de la randonnée l’été dans les Alpes avec ma famille. Se balader en montagne c’est parcourir des nouveaux sentiers tous les jours. Le training est vraiment le combo parfait de tout ce que j’apprécie. C’est l’occasion de découvrir des paysages magnifiques tout en me dépassant. Les possibilités d’amélioration sont immenses, c’est une vraie motivation. Le training m’intéresse particulièrement pour renforcer mon cardio. J’aime transpirer et sentir que mon corps travaille. Ce n’est pas un effort intense mais sur la durée qui pousse à la persévérance.
Comment vous entraînez-vous à l’ultra-training à Paris ?
Je cours souvent à la butte Montmartre. Mine de rien, les escaliers sont un bon terrain d’entraînement. J’ai des cuisses solides à force de répéter des montées et descentes d’escalier. De toute façon, les cours à Dauphine ne me permettent pas de partir à la montagne durant l’année scolaire. Il faut bien s’adapter. De plus, les équipements de montagne coûtent chers. Je n’ai pas les moyens. Sinon, pour m’entraîner en condition plus réelles, je fais parfois le tour de Paris en suivant le tracé du Marathon. Mais s’entraîner en ville a des limites. Les piétons, cyclistes et voitures sont plus des obstacles qu’autre chose.
Léa Rocchiccioli
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