Louis Langrenne : « Je trouve mon équilibre personnel dans le partage entre le rugby, l’association et les cours »

Louis est licencié au club de Bobigny depuis ses 12 ans.

Étudiant en deuxième année de licence à l’Université Paris-Dauphine, Louis Langrenne joue au rugby depuis ses 12 ans et s’engage quotidiennement au service des autres. Des activités associatives et sportives dont il ne peut se passer pour sortir de sa routine étudiante.

Louis Langrenne, licencié au club de Rugby de Bobigny (Seine-Saint-Denis) depuis sept ans, évolue actuellement en fédérale 3, la cinquième division française. Un niveau auquel il est payé : 50 euros par défaite et 70 euros par victoire. Le jeune joueur s’entraine trois fois par semaine et joue les matchs de l’équipe trois weekends par mois. En plus de cette pratique sportive intensive, il s’engage également au niveau associatif, en tant qu’animateur au sein d’un centre scout protestant.

Comment arrivez-vous à concilier votre scolarité et votre pratique intensive du rugby ?

Ca n’est pas toujours facile. J’essaye d’y aller un maximum car ça me permet de me vider l’esprit. C’est un moment où je ne pense à rien d’autre qu’à l’instant présent. Mais je privilégie tout de même les cours. Il m’arrive d’aller moins à l’entraînement quand j’ai trop de devoirs ou que j’ai des examens. Je sais que je ne joue pas non plus à un niveau professionnel.

Justement, auriez-vous aimé devenir professionnel ?

Oui, un peu comme tout le monde quand on est petit. D’autant plus que j’ai eu une poussée de croissance très jeune, je faisais déjà 1,80 mètre à 13 ans et j’étais donc beaucoup plus grand que tout le monde. Et comme dans tous les sports, quand tu as un avantage physique, tu te débrouilles plus facilement. A 14 ans, j’ai même fait un essai de six mois au Stade Français, pendant lequel je continuais à m’entrainer avec Bobigny. Mais ma mère était toujours là pour me rappeler que je devais aussi m’investir pleinement dans ma scolarité.

Les joueurs de l’équipe B encouragent l’équipe A qui va entrer sur le terrain, AC Bobigny 93 – RC Amiens, 07/11/2021.

Qu’appréciez-vous particulièrement dans ce sport ?

J’ai trouvé une seconde famille au rugby, que je voie pratiquement tous les jours. C’est un sport très collectif où tu ne peux pas gagner tout seul. D’autant plus que je n’ai pas un style de jeu à faire des exploits individuels. C’est un sport physique et assez violent dans lequel il faut avoir un état d’esprit particulier pour performer. Quand tu rentres sur le terrain, tu deviens une autre personne, un mort de faim qui se battra jusqu’au bout avec les 22 joueurs de l’équipe. Ce sont ces valeurs de solidarité que j’aime.

Nous retrouvons aussi cette solidarité dans l’organisation de votre club, pouvez-vous nous en parler ?

Le club de Bobigny a une structure particulière, c’est une maison du rugby. L’année dernière, j’entrainais les moins de 8 ans et après l’entrainement, des cours de soutiens étaient organisés. Au centre de formation, les coachs ont les emplois du temps scolaires pour prévoir des aménagements avec l’école, ils s’occupent donc aussi de vérifier que les joueurs vont bien en cours. A la maison du rugby, il y a toujours quelqu’un pour aider en cas de difficulté. Un de mes coachs résumait ça très bien : « Être entraineur à Bobigny, c’est 50% de sportif et 50% de social ! »

Vous êtes également membre d’une organisation scout. Cet engagement bénévole n’est pas uniquement pour les autres. Qu’est-ce qu’il vous apporte sur le plan personnel ?

Depuis mes 8 ans, je suis membre d’une association scout protestante qui permet aux enfants de sortir camper à la campagne un weekend par mois et l’été pendant deux ou trois semaines. Je suis maintenant animateur et j’encadre, avec une équipe de 6 jeunes entre 18 et 21 ans, vingt cinq enfants. En tant qu’enfant, tu apprends à te débrouiller et à vivre en communauté. J’aime voir comment se passe un accueil collectif de mineurs. Nous avons de grosses responsabilités : l’intendance, la compatibilité, les activités, le matos… Que ce soit comme enfant ou animateur, j’ai l’impression de gagner 2 ou 3 ans de maturité en 3 semaines. Mon engagement associatif m’apporte beaucoup. Je trouve mon équilibre personnel dans le partage entre le rugby, l’association et les cours.

L’équipe d’animateurs d’un camp d’été à Villefavard, juillet 2021.

Y-a-t-il un lien entre cet engagement et l’activité professionnelle que vous souhaiteriez faire plus tard ?

Depuis toujours, je voudrais faire un travail en lien avec les autres, en lien avec l’aide, c’est effectivement aussi le cas dans un travail associatif. Je souhaiterais travailler dans le développement, de projet économiques par exemple, ou même sportifs. Lors des camps scout, on travaille en quelque sorte au développement de l’enfant. J’aime essayer d’améliorer la situation de personnes qui sont en difficulté.

Nils Leprêtre

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