A l’appel à la grève mondiale de Youth for Climate et Friday for Future, 1600 collégiens, lycéens et étudiants se sont retrouvés à Paris ce vendredi 25 mars, selon la préfecture. Ils étaient 7000 d’après les organisateurs. La grande majorité sont des lycéens, surtout des lycéennes d’ailleurs. Le cortège se compose d’environ deux tiers de femmes.
Le rassemblement commence au Panthéon sous les premiers rayons de soleil de Printemps par une mise en scène du collectif Stop EACOP autour d’un morceau d’oléoduc en plastique de plusieurs mètres. Vêtus de bleus de travail siglés TotalEnergies et de masques noirs, les activistes dénoncent le projet de pipeline de la compagnie pétrolière française qui traverserait le plus ancien parc naturel ougandais, une « bombe climatique » selon les opposants. Une jeune fille tente de fixer un panneau à l’oléoduc : « Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? »
Après les prises de paroles, le cortège s’élance derrière des banderoles « Portrait de la jeunesse en feu », « Justice climatique & sociale, même combat » ou encore « 2018-2022 on a grandi, notre colère aussi ». L’ambiance est festive et comme dans toutes les manifestations de jeunes, le rythme de marche est très soutenu. Aya Nakamura et 13 Organisé résonnent dans les rues de Paris. Les enceintes du camion de Solidaires ne doivent pas être habituées. Les profils des manifestants sont variés, comme les slogans chantés et repris de tous. «Pas de croissance infinie dans un monde fini », « Et 1, et 2, et 3 degrés ! C’est un crime contre l’humanité » ou encore « Zad, blocage, sabotage » que tout le monde ne semble pas comprendre. Beaucoup de personnes présentes en sont à leur première manifestation, comme l’explique Jeanne, scolarisée dans un lycée de Saint-Denis. « C’est la première fois que je viens à une manif. C’est maintenant qu’il faut agir, on a le devoir d’alerter les politiques ! » Comme Jeanne, des lycées de toute l’Ile de France sont venus à Paris. L’objectif de « décentraliser les luttes » de Youth for Climate semble rempli.

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« On ne va pas attendre les politiques indéfiniment »

Si les profils sont variés, les revendications sont communes. Le manque de temps accordé pour les questions climatiques dans les débats pour les présidentielles et dans les médias est désigné. Matéo est membre de Youth for Climate. Matéo, c’est son pseudonyme. « A Youth for Climate on met en avant les idées, pas les personnes ». «Le climat occupe 1,5% du temps médiatique, le rapport du GIEC est sorti le 28 février et a été mis directement à la poubelle. Même le 28 février on n’en a pas parlé, et pas plus depuis. » confie-t-il. Un sentiment également partagé par Anna, étudiante en sciences des organisations. « Après deux ans sans manifestation et alors que le sujet n’est que très peu abordé, c’est important de montrer qu’on est toujours là. » explique-t-elle. Valentin, également étudiant en sciences des organisation, complète « On ne va pas attendre les politiques indéfiniment, il faut nous mobiliser de notre côté pour qu’ils soient forcés de réagir ! »

« Le sénat, c’est le repère de l’EPHAD du quartier ! »
Le sentiment de manque de représentativité semble également partagé. Valentin trouve que les candidats « proposent des mesures marginales en espérant qu’elles seront suffisantes. Il y en a très peu qui sont vraiment conscients du défi climatique et de ce qu’il implique. Ils proposent simplement d’accompagner les mesures économiques habituelles par un peu d’écologie, sans réel changement. » Anna considère également qu’ils « se cachent derrière le fait que la France serait un bon pays écologique par rapport aux autres mais ça ne suffit pas ». Matéo est de son côté plus expéditif. Interrogé en fin de manifestation, sa voix cassée est le témoin de son engagement. « La politique est une querelle d’égo entre des candidats qui sont là depuis des années. Même s’ils n’ont pas tous eu le pouvoir, ils ont tous été élu à différentes échelles et n’ont pas ou peu agi » s’exclame-t-il, avant d’ajouter « Les vieux décident et dessinent aujourd’hui le monde dans lequel nous vivrons demain. Le Sénat, c’est le repère de l’EPHAD du quartier ! »
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