Après deux ans d’interruption, l’association étudiante l’Oreille de Dauphine a proposé samedi 2 avril la treizième édition du Daufunk. Ce festival de funk a rassemblé dans l’amphithéâtre de l’université, 846 festivaliers pour 5h30 de voyage musical.
L’Oreille de Dauphine est une association culturelle composée d’étudiants de l’Université Paris-Dauphine. Chaque année, elle organise trois festivals, chacun ayant leur propre style musical : le Dauphine Jazz Festival, le Daufunk et le Music to Rock the Nation. Ce samedi 2 avril se déroule le Daufunk #13, deuxième festival organisé cette année. Les dix-huit artistes des groupes MonarQ, Funkindustry et Le Feste Antonacci et du DJ set Namek Records se succèderont de 18h30 à minuit, dans l’amphithéâtre « Edgar Faure » de l’université.
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Un travail important attend les « Oreillons » ce samedi
Alors que pour les festivaliers, le Daufunk ne durera que 5h30, pour les trente « Oreillons » de l’équipe organisatrice, ce projet est lancé depuis six mois. Il a fallu contacter les artistes, négocier avec des prestataires, communiquer sur l’évènement etc. L’organisation d’un festival n’est pas toujours facile à concilier avec les cours, comme nous l’explique Irène du Marais, responsable de la programmation : « C’est compliqué de concilier la programmation du festival avec les cours. A l’approche du festival, j’ai eu des échanges de mails assez fréquents avec les artistes et leurs équipes. Ils ont l’habitude de travailler avec des professionnels qui ont des horaires de bureau, donc ils m’appellent entre 8h et 18h30, et ils n’apprécient pas trop que je les appelle après. Je devais donc partager mon temps habituellement dédié aux cours, avec l’organisation de la programmation. A l’approche du festival, je consacrais deux heures par jour, aux tâches administratives comme les contrats de cession ou les négociations de cachets ».
En effet, un travail important attend les Oreillons ce samedi. Arrivée à 8h à l’université, l’équipe technique composée de cinq Oreillons, doit décharger la semi-remorque apportée par le prestataire de service, contenant le matériel sonore et lumineux nécessaire au déroulement de la soirée. Après de nombreux aller-retours entre le parking et l’amphithéâtre, les techniciens s’attellent au montage de la scène.

Pendant ce temps, l’équipe technique retrouve les autres membres de l’association pour installer la signalétique, composée de flèches et indications peintes par les membres lors du « Weekend déco », deux semaines auparavant. Fumoirs, sorties, toilettes, restaurants, bars, stand photos etc. : tout sera indiqué afin de permettre aux festivaliers de profiter pleinement de leur soirée. Une heure plus tard, il est temps de décorer le « foyer », salle à l’arrière de l’amphithéâtre qui servira de coulisses et de restaurant pour les artistes.

Parallèlement, une petite équipe décore les loges des artistes, qui sont en réalité des salles de classe, réaménagées pour l’occasion. Qui dit trois groupes, dit trois ambiances différentes. Les Oreillons repensent donc les lieux selon la vibe dégagée par chaque artiste.

Il est 12h30, l’heure pour les Oreillons de manger, avant l’arrivée des artistes. Aujourd’hui, le restaurant universitaire est fermé. Tous se dirigent vers le « CROUS & go » ou le Franprix et profitent de leur dernier moment de répit avant l’effervescence.
Une heure plus tard, les balances débutent. Pendant 4h30, les trois groupes vont s’alterner afin d’effectuer avec les techniciens, les derniers réglages de son et de lumières.
Les Oreillons, eux, finalisent l’installation des bars et restaurants en préparant les tireuses à bières et la nourriture cuisinée la veille.

Il est 18h. Les derniers stands «paillettes », photos et « Fêtez clairs » ont été montés et le « DJ set » installé. Après un dernier discours de la présidente de l’association, Candice Eymard, les Oreillons, parés de leur t-shirt de staff sont enfin prêts à accueillir les 846 festivaliers.
« Tout le travail effectué en amont pour produire le festival a été récompensé »
La soirée bat son plein. Les quelques fêtards éméchés et les petits problèmes techniques, ne réussissent pas à enlever le sourire des étudiants que l’aboutissement du projet remplit de fierté.

C’est agréable de voir se réaliser les projets que nous menons depuis plusieurs mois, chacun d’une façon différente. Je trouve ça vraiment gratifiant de pouvoir interagir avec les festivaliers, cela contribue à se rendre compte de ce qu’on a créé tous ensemble en tant qu’Oreillons. Plus personnellement, je pense que l’organisation du festival nous demande d’être polyvalent : en une soirée on s’improvise barman, vigile ou vendeur de tickets, et à mon sens, c’est une bonne chose. On apprend à gérer l’imprévisible, les petits choses qu’on ne peut pas anticiper, que ce soit un manque de paillettes au stand ou des festivaliers bloqués à l’entrée etc. Les petits tracas rendent l’expérience du staff unique à chaque festival.
Jeanne Blanchard, 19 ans

Je suis entrée à l’Oreille cette année, alors le Daufunk c’était pour moi une première. Je ne m’attendais pas à un tel évènement. L’ambiance était incroyable et les retours des festivaliers n’ont été que positifs. Je me suis occupée majoritairement du stand de paillettes et du resto. J’ai aimé prendre des responsabilités et être au contact des gens. Par moment, il était compliqué de gérer les stands parce qu’on pouvait vite se sentir débordé ou stressé lors des périodes de rush. Il devenait difficile aussi de gérer les festivaliers trop alcoolisés. Je n’ai pas eu beaucoup de pauses mais j’ai quand même pu profiter du show. D’une manière générale, l’évènement a renforcé les liens entre les Oreillons et tout le travail effectué en amont pour produire le festival a été récompensé. J’ai hâte d’être au prochain festival !
Eva Lovato, 20 ans
Il est minuit, Le Feste Antonacci, vient de terminer sa dernière chanson et il est temps pour les festivaliers de s’en aller. Mais la soirée ne s’arrête pas là pour les organisateurs du Daufunk, qui doivent maintenant démonter la scène, ranger et nettoyer les lieux.

Quatre heures plus tard et la dernière trace de bière essuyée, il est temps d’annoncer les chiffres de la soirée. Un élan de joie se fait entendre : l’événement a été fructueux, ce qui permettra de reverser les bénéfices à la BAAM (Bureau d’Accueil et d’Accompagnement des Migrants), association parrainée par l’Oreille. Après trois heures de fête en petit comité, les Oreillons, éreintés de la soirée, rentrent chez eux. Ils auront la journée de dimanche pour se revigorer car lundi, les cours reprennent à l’université.













Maéva Rondeau
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