Depuis bientôt plusieurs mois, l’invasion de l’Ukraine par la Russie se poursuit. Pour Roger et Nathalie, propriétaires du Food Truck La Cabane de Cape Cod dans la région parisienne, l’inflation des prix ces dernières semaines se fait déjà ressentir. Alors que leurs ventes de repas reprenaient depuis la pandémie, la guerre est aujourd’hui un autre facteur menaçant à nouveau leur activité. 

Né de la rencontre entre Nathalie et Roger, La Cabane de Cape Cod est un restaurant de rue. Depuis 2015, les deux amants proposent de faire découvrir des produits frais de la mer de façon originale. Le Food truck fait, en effet, le pari d’un concept original liant « street food » avec qualité des produits et savoir du fait maison. 

Alternant sur plusieurs sites parisiens, ou couvrant différents évènements privés, le Food truck trouve son succès dans sa cuisine innovante, mariant parfaitement le poisson en le revisitant pour tous les goûts. Par sa sympathie et ses petits prix à moins de 15€ le plat, le restaurant a su combler ses clients et même en faire des habitués, notamment à la Défense où l’enseigne se rend trois à quatre fois par semaine. Néanmoins, ces derniers mois, le Food truck peine à être rentable, et ce en partie à cause de la montée des prix des matières premières et du carburant conséquente à la guerre qui se déroule actuellement en Ukraine. 

Le Food truck face au Covid-19 et à la reprise économique

Principalement présent sur le site de La Défense les midis ou au parc Martin Luther King (Paris 17), La Cabane de Cape Cod a toujours eu un franc succès auprès des travailleurs. Si la crise du Covid-19 avait fortement diminué son chiffre d’affaire, le restaurant avait su se réinventer lors des confinements aux moyens de livraisons a domicile et de tutorats de cuisine pour ses abonnés. A la reprise économique du pays, le restaurant a bénéficié du grand enthousiasme de la population de sortir et manger à l’extérieur ; bien que son chiffre soit resté inférieur aux années antérieures en raison du télé-travail.

« Avant, la défense était une sorte de hub. C’était minimum 150 à 200 couverts le midi, maintenant, il y a des jours où l’on n’en fait même pas 100 »

Nathalie Le Moine, gérante du Food truck La Cabane de Cape Cod

« La guerre en Ukraine est un véritable désastre pour la rentabilité de notre enseigne »

Aujourd’hui le Food truck doit désormais faire face à l’augmentation des prix. C’est d’abord au niveau des prix du carburant que le conflit pose problème. Le Food truck ne sait pas s’il pourra se déplacer aussi régulièrement compte tenu de l’inflation liée au pétrole. Cette montée des prix perturbe également le service de livraison qui revient bien plus cher qu’auparavant. Le restaurant se demande s’il ne devrait pas passer à deux livraisons de produits frais par semaine contre trois actuellement ; ce qui est pourtant problématique en termes de stockage et de qualité.

De plus, concernant la hausse sur les produits alimentaires, Roger, responsable des commandes de nourriture, est perdu, il ne sait quelles quantités acheter. En effet, entre baisse de la demande, augmentation des prix des matières premières et de la livraison, les coûts supportés par le restaurant deviennent considérables. Ajouté à cela la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs empêchant le food truck d’augmenter ses prix, le couple essaye de trouver des compromis pour survivre ces temps-ci.

Trouver des alternatives

L’arrivée des beaux jours est une bonne nouvelle pour Nathalie et Roger, gérants du Food truck. Les clients fidèles constatent eux-mêmes qu’au printemps l’ambiance est conviviale, il fait doux et manger dans la rue ou dans un parc est tout de suite plus agréable. En attendant, le restaurant essaye d’attirer davantage de contrats privés, plus rémunérateurs. Le restaurant participe aussi à divers évènements de « Street Food » comme par exemple le Str’Eat Market ou encore le Festival du Merveilleux, qui lui permettent d’accroître sa visibilité.

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En ce qui concerne l’augmentation des prix due à l’invasion Russe en Ukraine, le couple espère tout de même ne pas trop perdre de clients, et souhaite mettre en place des paniers repas avec les produits non consommés pour venir en aide aux ukrainiens.

Rosalie Simon