Durant le confinement, Anouk Morelli, étudiante à l’Ecole des arts de la Sorbonne (UFR), écrit un court-métrage :“L’Echappée”, qui sera en principe présenté au Concours de création étudiante du Crous. Ce dernier jour de tournage est l’aboutissement d’un long processus pour la réalisatrice.
Le samedi 2 avril à 15 heures, il ne reste plus qu’une heure de tournage pour la metteuse en scène et son équipe. Le tournage a lieu depuis 8 heures du matin, dans le 15 ème arrondissement. Ce n’est que vers 13h30 que le tournage est décalé en intérieur dans l’Université. Le hall de celle-ci est entièrement vide, sauf pour le gardien qui observe le tout d’un regard distant d’à partir de son bureau. Des voix résonnent dans le hall, et apparaissent une dizaine d’individus qui participent au tournage. Tout le monde est dans le rush, avec peu de temps pour finir de tourner les scènes nécessaires avant la fermeture de l’Université. Parmi eux, l’actrice principale, entourée entre autres de la réalisatrice, du chef opérateur son et de la perchman et du caméraman.
“Il faut le refaire, mais sois plus de profil”
La scène tournée se déroule dans le hall. L’actrice doit se diriger vers la sortie d’un pas hâtif, sortant du bâtiment. Cette scène représente la sortie de l’actrice du bâtiment vers la foret, la transition vers la foret se fera quant à elle plus tard au montage. Toute l’équipe se positionne : l’actrice à quelques pas de la porte, le caméraman de côté afin d’avoir son profil, la perchman tenant la perche sur laquelle est fixé le micro et enregistrant le moindre son et enfin la metteuse en scène, observant la scène méticuleusement. Une fille vient se positionner devant la caméra avec le clap, et dit à voix forte “séquence 5 plan 3 !”. Tout le monde se tait et la scène commence. Lorsque c’est fini, la metteuse en scène fait une remarque à l’actrice : “il faut le refaire, mais sois plus de profil”. La scène se déroule alors une deuxième puis une troisième fois jusqu’à ce que tout le monde soit satisfait. Il faut vite enchainer, tout le monde se dirige à l’étage pour filmer une autre scène.

“Demain, c’est le dernier jour de tournage”
Certains membres de l’équipe restent en bas pour ranger le matériel. Parmi eux Nolwen, amie d’Anouk et une des premières avec qui elle a parlé du projet en décembre. Depuis, elles ont enchainé le casting, les réunions etc. Avec Ninon, assistante camera, elle explique : “Demain, c’est le dernier jour de tournage. Après cela, il faudra identifier toutes les prises qui nous intéressent. Ensuite, vient le montage et l’étalonnage. Tout cela devra être fini d’ici mi-mai si Anouk souhaite proposer le court-métrage au concours.” A l’étage, les autres ont déjà commencé à tourner la scène suivante, scène où l’héroïne semble s’échapper hâtivement, le long d’un couloir. Ici, l’élément clé est le son. En effet, il doit y avoir un silence total dans le couloir pour pouvoir obtenir des essoufflements clairs et nets de l’actrice sur la bande son.
« On la refait !”
La réalisatrice donne des directions sur l’angle de la caméra et après quelques ajustements, ils sont prêts à tourner. Cette scène est plus difficile à tourner. Lors d’une prise, un livre tombe et crée un son poignant qui interrompt brutalement la scène. La prochaine prise semble bonne, mais la caméra s’éteint : il n’y a plus de batterie. Le caméraman s’empresse de changer de caméra pour finir dans les temps : à 15h30, tout doit être fini pour avoir une demi-heure pour ranger le matériel. La caméra ne se focalise pas sur l’objectif et l’actrice refait la scène près de trois fois rien qu’avec ce problème. Les bruits extérieurs, combinés à tous ces imprévus, les retardent. Enfin, une prise semble se dérouler correctement et lorsque la metteuse en scène crie “Coupé”, tout le monde souffle de soulagement.

“C’est une fin de journée !”
Toute l’équipe saute de joie et crie “c’est une fin de journée” en boucle. Il est 15h34, Anouk Morilli est soulagée : elle n’a que 4 minutes de retard sur son planning. Tandis que certains rangent le matériel derrière, ceux qui viennent de finir de tourner sautent en cercle, le sourire jusqu’aux oreilles. Ils discutent déjà de leurs plans de ce soir, une sortie entre amis. Demain, une nouvelle journée de tournage, mais beaucoup plus légère. La metteuse en scène accepte de commencer le tournage plus tard vers 10 heures, ce qui rend ravis l’actrice et le chef opérateur son. Ils prennent le reste du matériel pour le ranger, d’un pas beaucoup plus léger. Tout le monde semble bien s’entendre. “Nous nous entendons très bien, il y a une super ambiance” dit Anouk Morelli, souriante et ravie d’avoir fini le tournage pour la journée, étant un pas plus proche de la concrétisation de son court métrage.
Maria Fakhouri
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