« Les marches de la paix » : Le street art du 13ème soutient l’Ukraine

Shev Lunatic, artiste ukrainienne lors de l'événement "Les marches de la paix" / Crédit photo : Alexine Jelkic

Le conflit Ukraine-Russie a entraîné une vague de soutien envers les ukrainiens. Les artistes se sont engagés à leur niveau afin de dénoncer cette guerre. L’événement “Les marches de la paix” réunissant de nombreux street-artistes témoigne de cette volonté.

Dans le 13ème arrondissement, rendez-vous des street-artistes, s’est déroulé “Les marches de la paix” le 25, 26 et 27 mars. Les escaliers entre le boulevard Jean Simon et l’allée Paris Ivry ont été transformés en message de paix grâce à l’art urbain. L’initiative vient de Benoît Maître, organisateur de l’événement. Initialement créateur de la Lavo//Matik, galerie très diverse et point de rencontre des artistes, il a voulu “donner du sens à cet escalier” situé à côté de sa galerie.

Escalier de l’événement / Crédit photo : Alexine Jelkic
Le Lavo//Matik, 20 Bd du Général d’Armée Jean Simon / Crédit Photo : Alexine Jelkic

Il a ensuite lancé un appel à de nombreux artistes : Shev Lunatic, artiste ukrainienne vivant en Allemagne, Eric ZeKing ou encore Falco étaient présents. 

“On ne peut pas rester spectateur de cette situation, on est obligé de s’engager à notre niveau”

Munis de leurs pochoirs, bombes et pinceaux, les artistes ont apporté leur soutien à l’Ukraine à leur façon. Les œuvres sont variées mais toutes porteuses d’un message pacifiste. Chacun apporte sa vision sur la situation. L’empreinte Jo V dénonce les conditions des enfants en Ukraine. Habitué à la représentation d’enfants mélancoliques, il l’a adaptée au thème. L’oeuvre n’étant pas finalisée, il y ajoutera les couleurs de l’Ukraine.

L’empreinte Jo V / Crédit photo : Alexine Jelkic

L’art représente selon lui “un moyen plus doux pour éveiller les consciences”.

Un événement ouvert au public

De nombreux badauds sont venus profiter de ce “live painting”. Des photographes, des passionnés de street art ou encore des passants venus par hasard, l’événement a su attiser leur curiosité. Ils ont pu concrétiser leur soutien envers l’Ukraine à travers une collecte de dons située à côté des escaliers. Leur présence à l’événement manifeste également indirectement ce soutien en contemplant les œuvres engagées. Néanmoins, ces œuvres ne sont pas toujours comprises comme celle-ci :

Collage de Nora Simon / Crédit photo : Alexine Jelkic

“Il y en a qui sont vraiment à côté”, affirme un passant. L’art, du fait de sa subjectivité, n’a pas toujours le message espéré sur son public. 

Des oeuvres attestant des convictions politiques des artistes

”Poutine a la planète entre ses mains et personne n’ose rien faire, il menace tout le monde »

Eric Ze King

Certains dénoncent plus explicitement la situation. C’est le cas d’Eric Ze King (EZK) réputé pour ses œuvres engagées contre les inégalités sociales et plus généralement contre la société de consommation. Témoin de ces phénomènes, il joue sur les mots afin de choquer et de faire réagir la population. On peut citer son célèbre “Dans quelle monde Vuitton ?” qui ne laisse pas indifférent. Présent au live painting, son œuvre dénonce le pouvoir de Poutine. Fidèle à lui même, EZK ose la dénonciation directe en associant le président russe à un assassin. Comme on peut le voir dans son œuvre, il agit unilatéralement sans se soucier des conséquences, une menace pour l’humanité. 

Eric Ze King / Crédit photo : Alexine Jelkic

L’art prend ainsi une dimension politique : “Je ne vote pas, l’art est un moyen d’exprimer mes convictions politiques”, a déclaré EZK. Ses œuvres sont ses formes d’actions politiques et surtout l’expression de son indignation.

Le mouvement “Waf Waf” prôné lors de l’événement

Jaidess NoÜsS et Mister Copyart ont profité de l’événement pour partager leurs idées à travers le mouvement collectif “le Toutouïsme”. Avec comme devise “Tous pour tous, pour tout et partout”, cette cause est en accord avec la vision et les actions du Lavo//Matik. Benoît Maître a donc accepté les collages d’affiches. 

Jaidess NoÜsS en plein collage d’affichages pour la campagne Yuki 2022 / Crédit photo : Alexine Jelkic 

“Nous voulons renouer avec l’héritage stratégique de l’esprit des anciens et enfin transformer le monde de façon positive”. C’est ce qu’affirme le programme du parti « Yuki ». Le mouvement prend ses racines dans le dadaïsme et l’exprime à travers la figure d’un chien. Le toutouïsme a pour base le pacifisme en souhaitant “programmer la Paix”. Il est ainsi évident que ces deux artistes se rendent à cet événement pacifiste. Ils dénoncent cette guerre même si elle est inévitable dans ce contexte d’absence de coopération à tous les niveaux. Le mouvement proclame un changement profond qui se décline dans la culture de paix et la coopération internationale. NoÜsS et Mr Copyart ont échangé avec de nombreux passants au sujet de leur programme. Cet événement était surtout un moment d’échanges et de partages. C’est principalement grâce à l’art, un milieu qui réunit face aux divisions de cette guerre agitant l’Europe. 

Alexine Jelkic

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