L’organisation de la solidarité étudiante face au conflit ukrainien

Depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, de nombreuses mobilisations étudiantes émergent au sein des écoles et universités. A ce jour, l’Ukraine manque cruellement de médicaments, de nourriture et d’équipement médical. A l’Université Paris-Dauphine, on s’active aussi.

Pour permettre aux étudiants d’aider à leur échelle face à ce conflit, l’UNEF Dauphine a mis en place un stand de collecte de dons au sein de l’université. Etudiants, personnel et membres de l’administration ont été invité à donner des médicaments, de la nourriture et du matériel médical. Ces besoins avaient clairement été identifiés par différentes associations en lien direct avec l’Ukraine.

Ce stand, tenu par des militants et associatifs, était ouvert chaque jour de la semaine de 9h à 18h. Il a notamment permis de collecter plus de 500 dons matériels. Pour les étudiants souhaitant participer mais n’ayant pas le temps d’aller acheter des denrées, un système sécurisé de dons financiers a été mis en place. Plus de 200€ ont ainsi pu être récoltés et serviront à l’achat de médicaments.

Le stand de collecte : un projet à l’initiative d’un étudiant

Préoccupé par la situation en Ukraine, un étudiant dauphinois biélorusse avait contacté L’UNEF Dauphine dès le déclenchement de guerre. Mobilisé pour l’entraide, ce syndicat étudiant a tout de suite soutenu le projet. Les militants de l’UNEF ont contacté la Vie Associative qui a directement donné son accord pour la mise en place du stand. Les associations Dauphine Ensemble, Fleur de Bitume et Dauphine Amnesty, également très engagées pour la solidarité étudiante, ont contribué à cette collecte. Grâce à la mobilisation de tous les associatifs et militants, ce projet s’est vite concrétisé.

Réussir à mobiliser les étudiants et le personnel

Le principal enjeu a été de faire de la communication autour de cet évènement. Le soutien de l’administration a été nécessaire pour toucher un large public : les étudiants-chercheur, mais aussi l’ensemble des membres du personnel. Plusieurs mails précisant quels dons pouvaient être faits leur ont été envoyés. La mobilisation s’est donc faite progressivement. Chaque jour, de plus en plus de dons affluaient au stand. Les cartons volumineux ont été stockés dans les locaux prêtés par l’administration. Pour l’acheminement jusqu’en Ukraine, les étudiants font appel à des associations spécialisées et aux mairies de Paris qui se chargent des convois humanitaires jusqu’en Ukraine. L’UNEF Dauphine est entré en contact avec l’association Doc4Ukraine.

Transfère des dons aux associations chargées des convois humanitaires

Doc4Ukraine est une toute nouvelle association. Elle a vu le jour une semaine après le début de la guerre russo-ukrainienne. Le local de l’association se situe au 17 rue de l’Assomption dans Paris 16e. Caroline Didier est à l’origine de cette organisation. En tant qu’ancienne dauphinoise, entrer en contact avec les organisations syndicales n’a pas posé de problème.

Je voulais être utile, ne pas rester sans rien faire face à ce conflit et apporter des solutions aux problèmes soulevés en Ukraine. Au début, Doc4Ukraine avait pour mission de faire de l’assistance médicale de médecins à médecins en visio, puis cela s’est transformé en envoies de médicaments et de matériel médical.

Caroline Didier, fondatrice de l’Association Doc4Ukraine

Jusqu’à maintenant, les besoins en vêtements et sacs de couchage étaient urgents. Depuis peu, la demande a évolué. Les hôpitaux manquent désormais de nourriture. Lors de conflit comme celui-ci, la situation évolue très vite, notamment sur le plan humanitaire. Il faut alors faire preuve d’une grande capacité d’adaptation. Trouver les ressources nécessaires répondant aux besoins de l’Ukraine est la plus grande difficulté rencontrée par Caroline. Malgré le travail réalisé en collaborations avec les étudiants pour récolter un maximum de dons, elle peine à trouver des donateurs. Le problème vient selon elle de leur manque de confiance vis-à-vis des associations. Ils ne sont pas toujours assurés que les dons ne vont pas être détournés. Caroline a la chance de pouvoir travailler avec les religieuses de l’Assomption et les Apprentis d’Auteuil.

Ce qui est génial avec les religieuses, c’est que les donateurs ont tout de suite en tête que ce sont des femmes bien, dans le sens où elles ne vont pas détourner ce qui est donné. C’est vraiment l’idéal.

Caroline Didier

Le périple de Paris jusqu’à l’Ukraine

Doc4Ukraine stocke ses dons dans son local. Ils sont ensuite envoyés dans un dépôt à Chanteloup-les-Vignes où ils sont triés. Des bénévoles les disposent ensuite sur des palettes. Toutes les 33 palettes, un camion plein achemine les dons dans un entrepôt en Pologne, puis à Lvive, en Ukraine. Ils sont ensuite dispatchés entre une dizaine d’hôpitaux ukrainiens. Le personnel hospitalier peut aussi venir directement se servir à l’entrepôt. Sur place, le lien avec les hôpitaux ukrainiens s’est fait assez rapidement, notamment grâce au bouche-à-oreille. Pour s’assurer que les colis sont bien arrivés à destination, Caroline Didier obtient confirmation directement de la part des directeurs d’hôpitaux, des coordinateurs locaux et du personnel sécurisant l’entrepôt.

Pour réaliser tout ceci, Caroline peut désormais compter sur une équipe de 30 personnes. Les contacts et les bénévoles étudiants travaillent de manière informelle. Il faut aller vite pour que les décisions prises soient utiles. En temps de guerre, le formalisme habituel et le respect hiérarchique existe moins, excepté au niveau du ministère et du gouvernement. Les maires et services de l’Etat sont débordés. Le temps de réponses aux différentes sollicitations est souvent très long. Les citoyens prennent donc les choses en main au niveau local.

Arriver à sensibiliser les étudiants sur l’importance de chaque don

En dehors des collectes, les militants et associatifs de l’UNEF, Dauphine Ensemble, Fleur de Bitume et Dauphine Amnesty sensibilisent le reste des étudiants sur l’importance d’aider à son échelle. Ils mettent un point d’honneur à ce qu’ils gardent en tête que sauver une vie, c’est l’accumulation de plein de petites solutions et de petites aides. Cette chaîne d’aide permettra sûrement à terme de sauver une vie, ou du moins de la soulager. Globalement, ils notent que tout le monde a réagit de manière très positive. Il est rare que des personnes aient refusé d’aider.

Prochaines étapes

Par la suite, L’UNEF Dauphine compte organiser une nouvelle collecte, si les agendas des examens le permettent. Doc4Ukraine continue de récolter des dons et s’adaptera en fonction de la situation et des besoins en Ukraine. L’association recherche notamment des étudiants motivés pour aider dans le démarchage, la coordination et la collecte des dons.

Pour plus d’informations ou pour faire un don :

RDV sur le site Internet Doc4Ukraine ou sur place au 17 rue de l’Assomption, Paris 16e.

Clara Jurbert

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