Crépuscule au golf

La nuit tombe sur le golf de Mortefontaine, vide de tous caddies et clubs. La forêt plonge lentement dans le crépuscule, exacerbant les signes d’un été sec et violent.

Il est dimanche soir et nous sommes dans la forêt d’Ermenonville, à une trentaine de kilomètres au nord de Paris. En face, le Golf de Mortefontaine, mainte fois désigné comme l’un des plus beaux de France. Il s’étend sur plusieurs kilomètres et le vert clair des greens arrosés contraste avec la pelouse sèche et calcinée. Au loin, se dresse la maison en bois des propriétaires, dont la couleur bleutée rompt avec la verdure autour. Le long des sentiers, des fils en toile dessinent le fairway, qui mène d’un green à un autre le long du parcours.

L’endroit est silencieux, on entend à peine le vent et aucun oiseau ne chante. Personne ne passe sur le parcours, pas même un animal. Partout autour, les fougères et les arbres fatigués sont les témoins d’un été rude, torride et sans pluie. La lumière tombe lentement vers l’ouest, un dernier éclat rougeâtre persiste que les nuages ne peuvent bloquer. En regardant dans cette direction, nous sommes exposés plein sud. Quant au sol, la terre récemment mouillée par la pluie ne laisse apercevoir aucune trace de pas hormis les miennes ; c’est un chemin peu fréquenté.

Une faible odeur de résine associée à de l’humidité émane des pins jonchant le parcours et la lisière de la forêt. Un chien finit par s’asseoir, son pelage se fondant avec les quelques couleurs automnales de la végétation. On l’entend à plusieurs reprises haleter dans cet endroit autrement silencieux. 

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