Pause au local B008

Quand la pression des cours devient excessif et l’atmosphère trop anxiogène, certains étudiants se réfugient dans leur locaux associatifs.

Le canapé est dur et inconfortable, mais assez grand afin de s’étaler pour avoir une vision complète du local chaotique du Bureau des Arts Dauphine. N’importe où on pose le regard, des objets insolites attirent l’œil. Un micro-onde et des cadres d’exposition sont réunis sur la table en dessous de la fenêtre. En face, une carte de métro immense trône au-dessus de la porte, sur laquelle une guitare électrique est accrochée. Au milieu, des chaises disposées en vrac indiquent un départ hâtif plus tôt dans la journée. Une odeur de café enivrant emplit l’air froid. Dans l’arrière-plan, une musique tranquille et apaisante couvre le bruit agressif des travaux de la cour de l’Université Paris-Dauphine.

Un refuge chaleureux

Contrairement au plafond troué par des années de combats de ballons, les murs couverts de photos renforcent le sentiment de convivialité régnant dans la salle. Soirées emblématiques, balades spontanées, un pêle-mêle de génération sont immortalisées, pour venir décorer ce deuxième chez-soi. Quelques photos reflètent les faibles rayons du soleil d’automne, qui ne réchauffent guère l’espace. La fenêtre entrouverte laisse pénétrer une légère brise glaçante et responsable des claquements répétitifs de la porte mal fermée. Pourtant, une couverture de chaleur venant de l’intérieur de soi commence à envelopper le local, et celle-ci, combinée avec le rythme monotone et étouffé des bruits suffisent à endormir toute personne, jusqu’à être réveillé par les cris stridents des étudiants qui circulent dans les couloirs.

Inès Bézie

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